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Economie

Halal au porc : une nouvelle alerte relance la polémique

Rédigé par Pauline Compan | Vendredi 20 Mai 2011 à 15:10

           

Du porc dans des saucissons de veau halal ? Un rapport d’analyse incrimine un produit de la marque Kenza Halal. La contamination serait accidentelle, cela ne fait aucun doute pour les scientifiques mais cette accident relance le débat : peut-on fabriquer des produits halal à proximité de chaines de transformation de produits porcins ?



Halal au porc : une nouvelle alerte relance la polémique
Un rapport d'analyse trouve des traces d’ADN de porc (entre 0,05 % et 1 %) dans du saucisson sec de veau halal distribué par la marque Kenza Halal d'après une note du blog Al-kanz publié mercredi 18 mai. Une nouvelle qui rappelle l'affaire Herta au mois de janvier dernier. C'est le laboratoire Histalim basé à Montpellier (34) qui a réalisé cette étude avec le test Carnocheck qui analyse les traces ADN de huit espèces animales différentes. Cette analyse a été commandée par un certain « Daoud » qui affirme vouloir porter plainte contre Kenza Halal.

La société de droit espagnol Embutidos Caula qui fabrique les produits a déjà contesté par voix d'avocats la véracité de cette analyse. La société pointe notamment le manque d'informations concernant les conditions de prélèvement et d'expédition des produits analysés. La société Britexa, importatrice de ces produits vendus en France sous le nom de Kenza Halal, veut mettre en avant une expérience de plus de 25 ans sur le marché du halal et fournit une contre-analyse négative de produits issus du même lot 56, le lot incriminé par le premier rapport.

Une contamination accidentelle ?

La contamination de la chaine de production halal semble être à l’origine de ce nouveau scandale. Car les différents interlocuteurs contactés par Saphirnews le confirment. « Il s’agit de traces d’ADN qui permettent d’exclure une addition volontaire de porc mais qui relèvent d’une contamination. L’ADN est très persistante et il faut vraiment très bien nettoyer les chaines de production pour s'en débarrasser», explique Jean-Pierre Coton, directeur de la communication du laboratoire Histalim qui a effectué les analyses sur les produits Kenza Halal.

Le fournisseur de Kenza Halal, la société Brixeta, affirme de son côté que dans l’usine de fabrication, une partie des chaines sont uniquement dédiées aux produits halal. Mais la société reconnait qu’un « éventuel problème aurait pu se produire sur la partie tranchage de l’usine ». Brixeta travaille avec l’organisme de certification CPH, basé à Créteil et précise que les contrôleurs présents sur le site sont « indépendants et salariés de l’organisme de certification ».

Une contre-analyse négative

Brixeta a fait parvenir à Saphirnews une contre-analyse effectuée par le laboratoire AQCF. M. Cadot, du laboratoire AQCF, affirme s’être rendu lui-même au siège de Kenza Halal pour emporter un saucisson sec halal du même lot pour analyse. Le produit a ensuite était expédié au laboratoire Histalim, le même qui avait retrouvé des traces de porcs dans les premières analyse, car il s'agit du seul laboratoire en France pouvant mener une étude Carnocheck.

Cette contre-analyse s’est révélée négative, pas de traces d’ADN de porc dans ce produit. Alors que croire ? « Il y a bien une hypothèse, avance M. Cardot, la contamination accidentelle peut être effective sur les premiers lots qui sortent de la chaine, alors que les lots qui sortiront en fin de production ne contiendront pas de porc. » Le commanditaire de l’analyse incriminant Kenza Halal, serait donc tombé sur un produit de début de chaine ?

Que le produit soit sorti en premier ou en dernier de la chaine de production, le consommateur ne peut évidement pas se contenter d’espérer acheter le « bon » produit. Cette nouvelle affaire rappelle l’urgence de définir des règles précises de fabrication des produits halal. La société Brixeta, au-travers de son directeur M.Ménard, affirme qu’elle exigerait de ses producteurs de se conformer à tout consensus visant à interdire la fabrication de produits halal dans des usines accueillant également des productions porcines, dès lors que ce consensus serait trouvé.






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