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Politique

Hollande à l'IMA : les musulmans de France « doivent être protégés »

Rédigé par Christelle Gence et H. Ben Rhouma | Jeudi 15 Janvier 2015 à 19:15

           


François Hollande entouré de Jack Lang, président de l'Institut du monde arabe (IMA) et Fleur Pellerin, la ministre de la Culture, jeudi 15 janvier.
François Hollande entouré de Jack Lang, président de l'Institut du monde arabe (IMA) et Fleur Pellerin, la ministre de la Culture, jeudi 15 janvier.
Le rendez-vous n’était pas inscrit à l’agenda officiel. Le président de la République a profité de l’ouverture d’un forum sur le « renouveau du monde arabe », jeudi 15 janvier à l'Institut du monde arabe (IMA),, pour adresser un discours à la fois aux musulmans de France et au monde arabe.

Au sein de l'établissement parisien, qui a inscrit sur sa façade « Nous sommes tous Charlie » en français et en arabe, le président de la République a appelé à « refuser les amalgames et les confusions » en France. « Ce sont les musulmans qui sont les premières victimes du fanatisme, du fondamentalisme, de l’intolérance », a tenu à rappeler François Hollande, à l'heure où les actes islamophobes se sont multipliés en France depuis les attaques terroristes perpétrées du 7 au 9 janvier.

Aucune violence « ne doit être tolérée »

Après avoir souligné que « l’islam est compatible avec la démocratie », François Hollande a voulu adresser un signal fort aux Français de confession musulmane qui ont, tout autant que les autres, « contribué, génération après génération, à l'Histoire de la France ». Ils « ont les mêmes droits, les mêmes devoirs que tous les citoyens. (...) Je veux que ceux (les musulmans, ndlr) qui vivent en France puissent se savoir, unis, protégés, respectés comme eux-mêmes doivent respecter la République », a poursuivi le chef de l'Etat.

« Ils doivent être protégés », a-t-il insisté, précisant que « la laïcité y concourt car elle respecte toutes les religions ». « Rien ne doit être toléré. L’ordre républicain doit être exercé fermement face à ceux qui s’en prennent à tous les lieux de culte. (...) Nous devons poursuivre tous les actes qui mettent en cause une religion. Les actes anti-musulmans comme l'antisémitisme doivent être non seulement dénoncés mais aussi punis sévèrement », a-t-il martelé.

Hollande à l'IMA : les musulmans de France « doivent être protégés »

Un « devoir de solidarité » avec le monde arabe

François Hollande s’est ensuite « adressé aux peuples arabes qui nous regardent en leur disant que la France est un pays ami, mais qui a des règles, des principes, des valeurs, et parmi les valeurs il y en a une qui n'est pas négociable, qui ne le sera jamais, c'est la liberté, la démocratie ».

Assurant son « devoir de solidarité avec les peuples arabes », François Hollande a appelé à ce que les « liens que nous avons tissés dans les siècles passés et confortés par nos échanges » soient plus forts que « les menaces qui veulent nous séparer », nourries par les extrémistes. « L’islamisme radical s’est nourri de toutes les contradictions, de toutes les influences, de toutes les misères (…) de tous les conflits non réglés depuis trop longtemps », a-t-il noté.

« Nos sorts sont scellés », a indiqué François Hollande, justifiant « agir avec force » au Mali, au Sahel ou en Irak, pour « porter un coup d’arrêt à Daesh ». Il a une nouvelle fois regretté la non intervention en Syrie, en 2013, où « il y a à la fois un régime qui continue à punir sa population et un groupe terroriste qui s’est installé comme son opposition ». Dans le même temps, le président a jugé que les conflits du Moyen-Orient n’ont pas leur place en France. « Les conflits qui peuvent exister, qui existent depuis trop longtemps au Proche et au Moyen-Orient n'ont pas leur place ici, ne peuvent pas être importés, a-t-il déclaré quelques minutes plus tôt. C'est pourquoi la France est à l'initiative pour faire tout pour les régler et prendre ses responsabilités le cas échéant ».

Un acte politique à valeur diplomatique

Le message du président de la République, qui se veut celui de l'apaisement, s'est inscrit dans le cadre du premier forum international dédié aux renouveaux du monde arabe en présence d'une vingtaine de penseurs et d’acteurs qui en sont issus afin de mettre à l’honneur une région « en transformation positive », des mots du président de l'IMA Jack Lang.

Une semaine après les attentats à Paris, François Hollande s'est aussi livré à un exercice diplomatique, son discours ayant été prononcé dans une institution qui réunit la France et 22 pays arabes, à l'exception, pour l’heure, de la Syrie. Ses déclarations à l'égard des musulmans de France gagneraient encore en force et en crédibilité dès lors qu'elles seraient exprimées en tous lieux et en toutes circonstances, pour ainsi renforcer le sentiment des citoyens de confession musulmane non pas d'être une forme d'entité étrangère implantée en France - uniquement liée au monde arabe - mais des membres à part entière de la communauté nationale.





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