Le ministre de la Ville, François Lamy, a inauguré, vendredi 15 novembre, en présence d’une douzaine d’anciens marcheurs de la Marche pour l’égalité et contre le racisme, une plaque en mémoire de Habib Grimzi sur le fronton de la gare de Castelsarrasin, dans le Tarn-et-Garonne.
Il y a trente ans, dans la nuit du 14 au 15 novembre 1983, ce jeune Algérien de 26 ans était tabassé et jeté du train Vintimille-Bordeaux par trois aspirants légionnaires. Anselmo Elviro-Vidal, Marc Béani et Xavier Blondel s’en étaient pris à Habib Grimzi, tout simplement parce qu’il était Arabe. L’étudiant algérien, qui venait pour la première fois en France, s'apprêtait à regagner son pays après être venu rencontrer sa correspondante française. Ses agresseurs se rendaient à Aubagne, sous la surveillance d'un caporal-chef, pour être incorporés dans la Légion. Pendant que le caporal dormait, ivres, ils avaient pris leur plaisir à torturer le pauvre Habib, qui avait été retrouvé mort sur les voies ferrées, près de Castelsarrasin.
« Ce crime fait partie de l’histoire de notre pays, déclarait dans son discours le ministre. Il n’y a aucune fatalité, aucune crise économique, aucune circonstance qui peut justifier un tel acte. Le racisme est une agression absolue. Il n’est pas une opinion mais un délit puni par la République », a déclaré François Lamy.
« Le complice du racisme, c’est l’indifférence », a ajouté le ministre. A l’époque, aucun des 95 passagers du wagon n’était intervenu pour secourir Habib Grimzi. Seul le contrôleur du train, Vincent Pérez, qui avait tenté de le protéger en l'isolant dans un compartiment, à accepter de témoigner lors du procès qui a vu condamner MM Elviro-Vidal et Béani, à la réclusion à perpétuité et M. Blondel à 14 ans de prison. La peine de Béani, cassée pour vice de forme, avait ensuite été ramenée à 20 ans à l'issue d'un second procès.
Ce meurtre haineux avait marqué une génération. « Au même moment, à l’autre bout de la France, une trentaine de jeunes des quartiers entamaient leur quatrième semaine de Marche contre l’égalité et le racisme, dans une indifférence relative, le meurtre raciste de Habib Grimzi va réveiller les consciences et donner à cette marche une autre dimension », commente l’Association des marcheurs de 1983 pour l’égalité et la mémoire, qui regroupe les marcheurs permanents de 1983 dont certains ont participé à l’inauguration de la plaque commémorative Habib Grimzi.
Le 15 octobre dernier, une autre plaque commémorant le début de leur marche devait être inaugurée à Vénissieux (Rhône), d’où était partie l’idée de cette mobilisation. Mais Toumi Djaidja, l’initiateur symbolique de la Marche de 1983, craignant toute récupération politique, avait refusé de rencontrer François Lamy. Cette commémoration avait finalement été annulée.
Trente ans après, alors que la lutte contre le racisme reste une nécessité, les anciens marcheurs veulent toujours faire entendre leurs voix sans être instrumentalisés par les politiques et autres mouvements antiracistes qui ont récupéré leur lutte sans succès.
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« Ce crime fait partie de l’histoire de notre pays, déclarait dans son discours le ministre. Il n’y a aucune fatalité, aucune crise économique, aucune circonstance qui peut justifier un tel acte. Le racisme est une agression absolue. Il n’est pas une opinion mais un délit puni par la République », a déclaré François Lamy.
« Le complice du racisme, c’est l’indifférence », a ajouté le ministre. A l’époque, aucun des 95 passagers du wagon n’était intervenu pour secourir Habib Grimzi. Seul le contrôleur du train, Vincent Pérez, qui avait tenté de le protéger en l'isolant dans un compartiment, à accepter de témoigner lors du procès qui a vu condamner MM Elviro-Vidal et Béani, à la réclusion à perpétuité et M. Blondel à 14 ans de prison. La peine de Béani, cassée pour vice de forme, avait ensuite été ramenée à 20 ans à l'issue d'un second procès.
Ce meurtre haineux avait marqué une génération. « Au même moment, à l’autre bout de la France, une trentaine de jeunes des quartiers entamaient leur quatrième semaine de Marche contre l’égalité et le racisme, dans une indifférence relative, le meurtre raciste de Habib Grimzi va réveiller les consciences et donner à cette marche une autre dimension », commente l’Association des marcheurs de 1983 pour l’égalité et la mémoire, qui regroupe les marcheurs permanents de 1983 dont certains ont participé à l’inauguration de la plaque commémorative Habib Grimzi.
Le 15 octobre dernier, une autre plaque commémorant le début de leur marche devait être inaugurée à Vénissieux (Rhône), d’où était partie l’idée de cette mobilisation. Mais Toumi Djaidja, l’initiateur symbolique de la Marche de 1983, craignant toute récupération politique, avait refusé de rencontrer François Lamy. Cette commémoration avait finalement été annulée.
Trente ans après, alors que la lutte contre le racisme reste une nécessité, les anciens marcheurs veulent toujours faire entendre leurs voix sans être instrumentalisés par les politiques et autres mouvements antiracistes qui ont récupéré leur lutte sans succès.
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