La mort de Mouloud Aounit a suscité de nombreuses réactions. Dans le monde politique comme associatif, son action et son engagement dans la lutte contre le racisme sont applaudis. Jusqu’au plus haut sommet de l’Etat, les hommages se sont multipliés depuis son décès vendredi 10 août..
Le président de la République François Hollande a ainsi salué son action qui « aura fortement contribué au dialogue entre les cultures, au sein de la communauté nationale ».
Lors de ses obsèques au cimetière d’Aubervilliers, jeudi 16 août, plusieurs personnalités politiques, associatives et médiatiques se sont succédé au micro pour lui rendre hommage devant une foule compacte venue dire adieu à « l’enfant d’Auber ».
Le président de la République François Hollande a ainsi salué son action qui « aura fortement contribué au dialogue entre les cultures, au sein de la communauté nationale ».
Lors de ses obsèques au cimetière d’Aubervilliers, jeudi 16 août, plusieurs personnalités politiques, associatives et médiatiques se sont succédé au micro pour lui rendre hommage devant une foule compacte venue dire adieu à « l’enfant d’Auber ».
« Un homme de cœur »
« Ton départ nous a touché, peiné, bouleversé », a commencé Jack Ralite, maire d’Aubervilliers de 1984 à 2003, qui est revenu sur le parcours de Mouloud Aounit, né en Algérie et arrivé très tôt à Aubervilliers, où il a grandi entouré de ses cinq frères et deux sœurs.
« Il a été l’une des figures françaises les plus exigeantes et entraînantes de la lutte contre le racisme », a-t-il poursuivi en saluant également le travail de Mouloud pour la jeunesse.
« L’esprit Mouloud était une réalité. C’était aussi un militant culturel (…), un militant citoyen et un militant politique qui devint communiste et fut un dynamique conseiller régional », a jugé l’ancien élu communiste.
Ce dernier a pu lire le message laissé par une autre communiste, Marie-George Buffet, que Mouloud Aounit avait soutenue lors de l'élection présidentielle de 2007. « Nous pleurons un homme de cœur » sont ses mots, elle qui se rappelle avoir parlé de la santé de Mouloud et du peuple syrien lors de leur dernière rencontre.
Sur l’estrade, l’une de ses collègues de militantisme a tenu à saluer un « homme d’honneur » qui a mené des actions « en faveur des "sans" : sans-papiers, sans- logement, Roms » et qui représente « une exemplarité, une leçon d’humanité ».
Mouloud était un « humaniste qui avait une énergie communicative à revendre. C’était un homme de contact, chaleureux et vivant, toujours disponible et généreux dans le militantisme et qui a toujours privilégié l’action sans négliger l’analyse », se souvient-elle.
Renée Le Mignot, la co-présidente du MRAP, dont Mouloud était le président d’honneur depuis 2011 et le président de 2004 à 2008, a estimé que ce qu’il avait apporté à la lutte contre le racisme était « ineffaçable ». « Il a consacré sa vie à l’humain », a-t-elle jugé, en indiquant avoir reçu de nombreux messages de soutien depuis son décès témoignant de la sympathie dont jouissait le militant.
Jacques Salvator, le maire socialiste d’Aubervilliers, a, quant à lui, rappelé la participation de Mouloud à la « Marche des beurs » en 1983 et fait part des messages laissés par George-Pau Langevin, la ministre déléguée à la Réussite éducative, et Kader Arif, le ministre délégué aux Anciens combattants, émus par le décès de l’ancien président du MRAP.
Un représentant du Conseil national de la Résistance iranienne, Djamila Khelaf, une élue du Parti radical de gauche (PRG) et Nacer Kettane, directeur de Beur FM ont également tenu à salué l’engagement de Mouloud Aounit.
« Il a été l’une des figures françaises les plus exigeantes et entraînantes de la lutte contre le racisme », a-t-il poursuivi en saluant également le travail de Mouloud pour la jeunesse.
« L’esprit Mouloud était une réalité. C’était aussi un militant culturel (…), un militant citoyen et un militant politique qui devint communiste et fut un dynamique conseiller régional », a jugé l’ancien élu communiste.
Ce dernier a pu lire le message laissé par une autre communiste, Marie-George Buffet, que Mouloud Aounit avait soutenue lors de l'élection présidentielle de 2007. « Nous pleurons un homme de cœur » sont ses mots, elle qui se rappelle avoir parlé de la santé de Mouloud et du peuple syrien lors de leur dernière rencontre.
Sur l’estrade, l’une de ses collègues de militantisme a tenu à saluer un « homme d’honneur » qui a mené des actions « en faveur des "sans" : sans-papiers, sans- logement, Roms » et qui représente « une exemplarité, une leçon d’humanité ».
Mouloud était un « humaniste qui avait une énergie communicative à revendre. C’était un homme de contact, chaleureux et vivant, toujours disponible et généreux dans le militantisme et qui a toujours privilégié l’action sans négliger l’analyse », se souvient-elle.
Renée Le Mignot, la co-présidente du MRAP, dont Mouloud était le président d’honneur depuis 2011 et le président de 2004 à 2008, a estimé que ce qu’il avait apporté à la lutte contre le racisme était « ineffaçable ». « Il a consacré sa vie à l’humain », a-t-elle jugé, en indiquant avoir reçu de nombreux messages de soutien depuis son décès témoignant de la sympathie dont jouissait le militant.
Jacques Salvator, le maire socialiste d’Aubervilliers, a, quant à lui, rappelé la participation de Mouloud à la « Marche des beurs » en 1983 et fait part des messages laissés par George-Pau Langevin, la ministre déléguée à la Réussite éducative, et Kader Arif, le ministre délégué aux Anciens combattants, émus par le décès de l’ancien président du MRAP.
Un représentant du Conseil national de la Résistance iranienne, Djamila Khelaf, une élue du Parti radical de gauche (PRG) et Nacer Kettane, directeur de Beur FM ont également tenu à salué l’engagement de Mouloud Aounit.
Des membres du Conseil national de la Résistance iranienne soutenu par Mouloud Aounit
Un pionnier dans la lutte contre l’islamophobie
L’ancien président du MRAP était de tous les combats. « Le problème du racisme et de son éradication étaient centraux dans sa vie », a commenté Jack Ralite, qui a mentionné son engagement profond dans la cause palestinienne. Effectivement, l’engagement de Mouloud ne se limitait pas à la France comme le prouve aussi son soutien inconditionné aux résistants iraniens. Il combattait toutes les injustices, tous les racismes et les discriminations mais aussi l’homophobie et l’islamophobie , ont rappelé ses amis.
Mouloud Aounit, qui « savait affirmer ses convictions », avait récemment été « l’un des précurseurs dans la lutte contre l’islamophobie », ce qui lui avait valu « incompréhension et opposition » au sein même du MRAP, a rappelé l’un des membres de l’association 93 au cœur de la République, dont Mouloud Aounit était le président. Le titre 93 fait référence au département de la Seine-Saint-Denis, symbole du combat des inégalités et de la diversité.
Cet enfant d’immigrés est d’ailleurs « toujours resté attaché à ses origines », a salué le consul d’Algérie.
Mouloud Aounit était marqué par le massacre de centaines d’Algériens le 17 octobre 1961. Cet événement « hantait » le militant, a indiqué Jack Ralite. Mouloud Aounit voulait que l’Etat français reconnaisse ses responsabilités dans cette répression sanglante. Une initiative sur la bonne voie, selon l’actuel maire d’Aubervilliers, qui travaille dans ce sens auprès du président de la République.
Pour prolonger son action, Mouloud Aounit s’était engagé en politique. En 2004, élu sur la liste communiste, il fut conseiller régional d’Ile-de-France jusqu’en 2010. En 2007, il souhaite se présenter aux élections législatives dans la 3e circonscription de Seine-Saint-Denis sous l’étiquette communiste mais sa candidature n’est pas validée. « On lui barre la route », estime Nacer Kettane, le directeur de Beur FM.
Membre du Conseil national pour l'intégration des populations immigrées en 1993 et auteur d’une thèse sur le coût économique de l’immigration, il porte tout de même sa candidature et n’hésite pas à se présenter comme un élu de la diversité. Cette rhétorique ne plaira guère au sein du MRAP et certains membres demanderont sa démission.
Mouloud Aounit, qui « savait affirmer ses convictions », avait récemment été « l’un des précurseurs dans la lutte contre l’islamophobie », ce qui lui avait valu « incompréhension et opposition » au sein même du MRAP, a rappelé l’un des membres de l’association 93 au cœur de la République, dont Mouloud Aounit était le président. Le titre 93 fait référence au département de la Seine-Saint-Denis, symbole du combat des inégalités et de la diversité.
Cet enfant d’immigrés est d’ailleurs « toujours resté attaché à ses origines », a salué le consul d’Algérie.
Mouloud Aounit était marqué par le massacre de centaines d’Algériens le 17 octobre 1961. Cet événement « hantait » le militant, a indiqué Jack Ralite. Mouloud Aounit voulait que l’Etat français reconnaisse ses responsabilités dans cette répression sanglante. Une initiative sur la bonne voie, selon l’actuel maire d’Aubervilliers, qui travaille dans ce sens auprès du président de la République.
Pour prolonger son action, Mouloud Aounit s’était engagé en politique. En 2004, élu sur la liste communiste, il fut conseiller régional d’Ile-de-France jusqu’en 2010. En 2007, il souhaite se présenter aux élections législatives dans la 3e circonscription de Seine-Saint-Denis sous l’étiquette communiste mais sa candidature n’est pas validée. « On lui barre la route », estime Nacer Kettane, le directeur de Beur FM.
Membre du Conseil national pour l'intégration des populations immigrées en 1993 et auteur d’une thèse sur le coût économique de l’immigration, il porte tout de même sa candidature et n’hésite pas à se présenter comme un élu de la diversité. Cette rhétorique ne plaira guère au sein du MRAP et certains membres demanderont sa démission.
Roses rouges
Mouloud Aounit n’avait pas peur de dire ce qu’il pensait. Ses fortes convictions et son engagement contre tous les racismes lui auront ainsi valu des critiques et même des menaces de mort.
Ses prises de position pour une lutte contre l’islamophobie et son opposition à toute concurrence des génocides et à une hiérarchisation des racismes ne plairont pas à tout le monde.
Mais l’homme ne lâchait rien. « Il faut continuer, il n’y a pas d’autres choix », disait-il d’après ses compagnons de lutte. Pour ce fort engagement, il se verra promu chevalier de l'Ordre national du mérite et chevalier de la Légion d'honneur.
Au côté de son frère Aurélien, Manon, la fille de Mouloud Aounit, a voulu saluer le parcours de ce père qui a su redoubler de force depuis l’annonce de sa maladie en février 2009. « Tu t’es armé de courage. Ces trois dernières années ont été les plus dures de nos vies. Comme tu disais, entre le possible et l’impossible, il y a le travail. Je vais travailler dur pour devenir une belle personne. Tu nous laisses un exemple. Nous sommes fiers de toi », a dit la jeune femme.
« Maman, Aurélien et moi, nous t’aimons, merci », a-t-elle conclu avant d’inviter le public à une minute de silence en mémoire de son père.
Roses rouges, grands portraits photo de Mouloud brandis dans la main ou petites photos collées sur leur vêtement, les nombreuses personnes, représentatives de la diversité française, venues lui dire un dernier adieu, ont respecté cette minute de silence avant de se recueillir sur sa tombe.
Ses prises de position pour une lutte contre l’islamophobie et son opposition à toute concurrence des génocides et à une hiérarchisation des racismes ne plairont pas à tout le monde.
Mais l’homme ne lâchait rien. « Il faut continuer, il n’y a pas d’autres choix », disait-il d’après ses compagnons de lutte. Pour ce fort engagement, il se verra promu chevalier de l'Ordre national du mérite et chevalier de la Légion d'honneur.
Au côté de son frère Aurélien, Manon, la fille de Mouloud Aounit, a voulu saluer le parcours de ce père qui a su redoubler de force depuis l’annonce de sa maladie en février 2009. « Tu t’es armé de courage. Ces trois dernières années ont été les plus dures de nos vies. Comme tu disais, entre le possible et l’impossible, il y a le travail. Je vais travailler dur pour devenir une belle personne. Tu nous laisses un exemple. Nous sommes fiers de toi », a dit la jeune femme.
« Maman, Aurélien et moi, nous t’aimons, merci », a-t-elle conclu avant d’inviter le public à une minute de silence en mémoire de son père.
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