Le 6e iftar de la Maison Blanche, le 14 juillet 2014, perturbé par les déclarations pro-israéliennes d'Obama.
Barack Obama a accueilli, lundi 14 juillet, son 6e iftar à la Maison Blanche, une tradition instaurée par Hillary Clinton en 1996 lorsque son mari était alors président des Etats-Unis.
Etaient conviés à ce dîner de rupture du jeûne des représentants du gouvernement américain, des membres du corps diplomatique, des élus et, forcément, des leaders et personnalités de la communauté musulmane américaine qui ont fait « un travail remarquable pour renforcer les bases et la prospérité de notre nation », peut-on lire sur le site de la Maison Blanche. Un convive a capté davantage l'attention des invités : la présence de Ron Dermer, l’ambassadeur israélien aux Etats-Unis.
Avant d'en venir au vif du sujet, un aperçu de la soirée. Après avoir pu admirer une copie du Coran qui appartenait à Thomas Jefferson, l’un des pères fondateurs des Etats-Unis, et entendu le traditionnel appel à la prière entonné par un étudiant musulman de l’Université du Maryland, les invités ont rompu le jeûne avec des dattes.
Alors que les convives étaient attablés, Barack Obama s’est fendu d’un bref discours durant lequel il a prononcé quelques mots sur l’esprit du Ramadan, a rappelé les vertus des religions, le droit à la liberté de culte (ou de non- culte) et d’en changer. Il a cité en exemple le parcours de trois personnalités musulmanes au service des démunis.
Etaient conviés à ce dîner de rupture du jeûne des représentants du gouvernement américain, des membres du corps diplomatique, des élus et, forcément, des leaders et personnalités de la communauté musulmane américaine qui ont fait « un travail remarquable pour renforcer les bases et la prospérité de notre nation », peut-on lire sur le site de la Maison Blanche. Un convive a capté davantage l'attention des invités : la présence de Ron Dermer, l’ambassadeur israélien aux Etats-Unis.
Avant d'en venir au vif du sujet, un aperçu de la soirée. Après avoir pu admirer une copie du Coran qui appartenait à Thomas Jefferson, l’un des pères fondateurs des Etats-Unis, et entendu le traditionnel appel à la prière entonné par un étudiant musulman de l’Université du Maryland, les invités ont rompu le jeûne avec des dattes.
Alors que les convives étaient attablés, Barack Obama s’est fendu d’un bref discours durant lequel il a prononcé quelques mots sur l’esprit du Ramadan, a rappelé les vertus des religions, le droit à la liberté de culte (ou de non- culte) et d’en changer. Il a cité en exemple le parcours de trois personnalités musulmanes au service des démunis.
« Israël a le droit de se défendre »
Le président américain en a surtout profité pour évoquer le conflit entre Israéliens et Palestiniens. Tout en déclarant que l’« objectif (des Etats-Unis) était et continue d’être la paix et la sécurité pour les Israéliens et les Palestiniens », il a réaffirmé le droit de l’Etat hébreu à défendre son territoire. « Aucun pays ne peut accepter que des roquettes soient tirées aveuglément sur ses citoyens », a-t-il déclaré. « Nous sommes très clairs, Israël a le droit de se défendre contre ce que je considère comme des attaques inexcusables du Hamas », juge le président américain.
Il s'est tout de même fendu de quelques mots pour les Palestiniens, indiquant que « les morts et les blessures qui leur sont infligées sont une tragédie ». Il a insisté sur « le besoin de protéger les civils », avant d'ajouter : « Les images que nous voyons de Gaza et d’Israël déchirent le cœur. »
Pour le président américain, « la situation à Gaza nous rappelle, à nouveau, que le statu quo est inapproprié ». « Nous continuerons à faire tout ce que nous pouvons pour faciliter un retour au cessez-le-feu de 2012 », a poursuivi Barack Obama, saluant la proposition de trêve venue de l'Egypte, soutenue par la Ligue arabe mais refusé par le Hamas car sans conditions pour les Palestiniens.
L’ambassadeur israélien aux Etats-Unis, celui-là même qui a déclaré un jour que les Palestiniens ont « une tendance culturelle à la belligérance » qu'il impute « à la culture arabe et leur religion principale », l'islam, ne pouvait qu'applaudir.
Il s'est tout de même fendu de quelques mots pour les Palestiniens, indiquant que « les morts et les blessures qui leur sont infligées sont une tragédie ». Il a insisté sur « le besoin de protéger les civils », avant d'ajouter : « Les images que nous voyons de Gaza et d’Israël déchirent le cœur. »
Pour le président américain, « la situation à Gaza nous rappelle, à nouveau, que le statu quo est inapproprié ». « Nous continuerons à faire tout ce que nous pouvons pour faciliter un retour au cessez-le-feu de 2012 », a poursuivi Barack Obama, saluant la proposition de trêve venue de l'Egypte, soutenue par la Ligue arabe mais refusé par le Hamas car sans conditions pour les Palestiniens.
L’ambassadeur israélien aux Etats-Unis, celui-là même qui a déclaré un jour que les Palestiniens ont « une tendance culturelle à la belligérance » qu'il impute « à la culture arabe et leur religion principale », l'islam, ne pouvait qu'applaudir.
L'indignation qui prévaut
Ron Dermer a apprécié le discours d'Obama, pas les musulmans, qui ont mal pris que le chef d'Etat se serve de l'iftar pour donner du crédit aux agissements d'Israël. Au lendemain du dîner, le Conseil musulman des affaires publiques (MPAC), l’une des principales associations musulmanes américaines, s’est dit « consterné » par le « soutien sans équivoque » exprimé par le président américain à Israël, rappelant que les frappes aériennes de Tsahal ont fait plus de 200 morts en moins de 10 jours.
Présent à la Maison Blanche, le directeur du MPAC à Washington, Haris Tarin, fait savoir dans un communiqué qu'il s’est adressé directement au président avant son discours et avait insisté sur le fait que « la réponse militaire disproportionnée d’Israël est une profonde et inquiétante réalité pour les innocents gazaouis ». Il a aussi appelé les Etats-Unis à « faire pression pour un cessez-le-feu immédiat ».
Présent à la Maison Blanche, le directeur du MPAC à Washington, Haris Tarin, fait savoir dans un communiqué qu'il s’est adressé directement au président avant son discours et avait insisté sur le fait que « la réponse militaire disproportionnée d’Israël est une profonde et inquiétante réalité pour les innocents gazaouis ». Il a aussi appelé les Etats-Unis à « faire pression pour un cessez-le-feu immédiat ».
Un appel au boycott des iftar officiels
Le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR), qui vient tout juste de lancer auprès des musulmans un outil d'alerte visant à contacter et à sensibiliser les élus sur le drame vécu à Gaza, n'a pas encore réagi aux déclarations présidentielles.
En revanche, le Comité anti-discrimination américain arabe (ADC) ne mâche pas ses mots. Il avait appelé, avant le dîner, les représentants des communautés arabes et musulmanes à boycotter l’iftar non seulement de la présidence, mais aussi de toutes les institutions américaines qui organisent des dîners de rupture de jeûne, arguant que l’administration Obama prend injustement le parti d’Israël dans le conflit qui oppose l’Etat hébreu aux Palestiniens. « L’argent de nos contribuables américains a participé à la mort de plus de 100 victimes civiles depuis lundi matin (220 morts en neuf jours, ndlr), dont 70 % sont des femmes et des enfants selon les Nations unies. Cette situation déplorable, provoquée par l'occupation illégale de la Palestine par Israël, n'a reçu aucune action directe du président Obama », fait savoir l'ADC dans un communiqué.
Le Comité entend aussi, par cette position, dénoncer l’espionnage de citoyens américains musulmans en raison de leur religion. Dans la journée du 14 juillet, plusieurs dizaines de manifestants s’étaient réunis devant la Maison Blanche pour appeler au boycott des iftar.
« Engageons-nous - en tant que nations et en tant qu'individus - à trouver la paix que nous recherchons dans notre monde. Et rappelons-nous que, quelle que soit notre foi, nous sommes des serviteurs de Dieu, appelés à prendre soin de nos frères et sœurs. » C'est de cette façon que Barack Obama a achevé son allocution. Les sympathisants de la cause palestinienne ne peuvent s'empêcher de penser ce discours comme faux et creux venant d'un président qui considère toujours Israël comme un grand ami qu'il faut défendre quoi qu'il en coûte, même au détriment de la justice et de la paix.
En revanche, le Comité anti-discrimination américain arabe (ADC) ne mâche pas ses mots. Il avait appelé, avant le dîner, les représentants des communautés arabes et musulmanes à boycotter l’iftar non seulement de la présidence, mais aussi de toutes les institutions américaines qui organisent des dîners de rupture de jeûne, arguant que l’administration Obama prend injustement le parti d’Israël dans le conflit qui oppose l’Etat hébreu aux Palestiniens. « L’argent de nos contribuables américains a participé à la mort de plus de 100 victimes civiles depuis lundi matin (220 morts en neuf jours, ndlr), dont 70 % sont des femmes et des enfants selon les Nations unies. Cette situation déplorable, provoquée par l'occupation illégale de la Palestine par Israël, n'a reçu aucune action directe du président Obama », fait savoir l'ADC dans un communiqué.
Le Comité entend aussi, par cette position, dénoncer l’espionnage de citoyens américains musulmans en raison de leur religion. Dans la journée du 14 juillet, plusieurs dizaines de manifestants s’étaient réunis devant la Maison Blanche pour appeler au boycott des iftar.
« Engageons-nous - en tant que nations et en tant qu'individus - à trouver la paix que nous recherchons dans notre monde. Et rappelons-nous que, quelle que soit notre foi, nous sommes des serviteurs de Dieu, appelés à prendre soin de nos frères et sœurs. » C'est de cette façon que Barack Obama a achevé son allocution. Les sympathisants de la cause palestinienne ne peuvent s'empêcher de penser ce discours comme faux et creux venant d'un président qui considère toujours Israël comme un grand ami qu'il faut défendre quoi qu'il en coûte, même au détriment de la justice et de la paix.
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