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Points de vue

Il faut une loi contre l'islamophobie

Rédigé par Maata Bagdad Entretien avec | Mercredi 11 Février 2004 à 00:00

           

La manifestation du 7 février s’est terminée sous des rafales d’une pluie glaciale. M. Bagdad Maata, est l’un des quatre porte-parole du Mouvement pour la Justice et la Dignité (MJD) organisateur de cette manifestation. Après la lecture du discours de fin de manif au ton explicitement républicain, M. Maata a accepté de répondre à nos questions sous une météo particulièrement humide.



SaphirNet.info : Quel est votre sentiment au terme de cette manif qui n’a pas mobilisé ?

Bagdad MAATA : J’aurais voulu qu’il y ait beaucoup plus de citoyennes et de citoyens français à cette manifestation. Pas nécessairement des musulmans. Parce que cette loi est liberticide et elle arrive en avant garde d’autres lois qui vont être prises pour attenter aux libertés républicaines. J’aurais donc voulu qu’il y ait beaucoup plus de citoyens français qui viennent à cette manifestation qui était une manifestation républicaine, une manifestation laïque.

On peut dire que vous êtes déçu ?

Bagdad MAATA : De la déception ? Non… En fait, s’il y a eu peu de manifestants c’est parce que nous avons été boycottés par d’autres structures, d’autres organisateurs. Ils ont appelé à boycotter notre manifestation mais nous n’appelons pas à boycotter la leur.

A qui pensez-vous ?

Bagdad MAATA : Je pense, entre autres, à M. Tariq Ramadan et au Cédétim.

Pour quels motifs auraient-ils boycotté votre manif ?

Bagdad MAATA : Je l’ignore et j’aurais bien voulu le savoir. Notre combat est clair, net et précis. Nous combattons pour les libertés publiques. Nous sommes contre une loi liberticide. Nous sommes contre une loi qui s’attaque plus précisément à l’Islam. J’ai pensé que les autres musulmans étaient concernés.

De votre côté vous avez boycotté la presse. Pourquoi ?

Bagdad MAATA : Nous n’avons pas décidé de boycotter la presse nationale en générale. Parce que nous leur avons envoyé des communiqués. A la presse nationale comme à la presse internationale, nous avons fait part de nos sentiments. Mais nous avons en effet boycotté une certaine presse en France, dans notre pays. Parce que nous estimons que cette presse a eu des propos intentatoires. Elle a souvent fait des amalgames. Nous estimons que cette presse incitait à la haine religieuse et à la haine raciale. C’est ce qui a motivé notre boycott.

Ces journalistes étaient là, n’était-ce pas l’occasion de leur dire votre ressentiment ?

Bagdad MAATA : Certes, mais nous aurions bien voulu discuter avec des journalistes qui aient une éthique professionnelle. Des journalistes qui rapportent les faits tels qu’ils sont et non pas tels qu’ils voudraient qu’ils soient.

Le MJD est un mouvement en gestation. On s’interroge sur son avenir maintenant que cette manif est terminée.

L’avenir du MJD sera autour de son pôle principal : la lutte contre l’islamophobie. Nous voulons que la lutte contre l’islamophobie soit une lutte constante. De sorte que l’on puisse faire comprendre à Monsieur le Président de la République, à l’Assemblée nationale qu’il faut une loi contre l’islamophobie. Cela est notre but principal.

Propos receuillis par Amara Bamba





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