Illumination(s), d'Ahmed Madani. (Photo : © François-Louis Athenas)
C’est bien connu : dans l’esprit des colonisateurs et descendants de colons, tous les Noirs et les Arabes se ressemblent ; et jusques aujourd’hui encore…
Dans Illumination(s), superbe pièce écrite et mise en scène par Ahmed Madani, qui arbore à son actif une trentaine de spectacles, ils s’appellent tous Lakhdar (« le verdoyant », en arabe). Un prénom générique qui désigne tout à la fois le grand-père moujahid torturé par l’armée coloniale, le soldat harki qui espère bénéficier de la mansuétude de la France reconnaissante, mais aussi le père au ventre vide qui a traversé la Méditerranée à la recherche d’un avenir qu’il croit meilleur et le fils né sur le sol français, enfermé dans les ghettos de quartier.
Lakhdar, c’est aussi celui qui rêve d’ouvrir son propre garage et se retrouve à la tête du restaurant autrefois tenu par son père ; c’est celui qui deale de la coke à toute la jet-set parisienne et connaîtra les barreaux de la prison ; c’est encore celui qui galère de petit boulot en petit boulot ; sans oublier le Lakhdar qui parle cinq langues, a réussi Sciences Po, s’est marié avec une convertie et habite… Paris !
Pour camper ces Lakhdar aux multiples vécus, Ahmed Madani a fait travailler des non-professionnels, des jeunes hommes du Val-Fourré de la ville de Mantes-la-Jolie. « C’est avec de vrais experts de la jeunesse, les jeunes eux-mêmes, que j’ai choisi de faire ce voyage au pays des zones sensibles de ma mémoire », relate Ahmed Madani. « L’histoire de ces jeunes gens est directement liée à la mienne, ils sont à la fois mes petits frères et mes enfants. Cette filiation historique, si elle est évidente pour les chercheurs en géopolitique, l’est beaucoup moins pour mes interprètes. » Et quel coup de maître, nous livre ici Ahmed Madani !
La mise en scène impeccable est doublée de vidéos qui nous télescopent dans la « vraie vie » de nos neufs acteurs, aux visages qui nous font la gueule puis nous sourient. On ne peut qu’espérer que ces Lakhdar éphémères soient, au terme de cette performance théâtrale qui allie chants, saynètes et humour, devenus des mordus de la planche. Car nous sommes certains qu’ils ont encore plein de choses à nous dire…
Et, nous, on leur dit bravo.
Dans Illumination(s), superbe pièce écrite et mise en scène par Ahmed Madani, qui arbore à son actif une trentaine de spectacles, ils s’appellent tous Lakhdar (« le verdoyant », en arabe). Un prénom générique qui désigne tout à la fois le grand-père moujahid torturé par l’armée coloniale, le soldat harki qui espère bénéficier de la mansuétude de la France reconnaissante, mais aussi le père au ventre vide qui a traversé la Méditerranée à la recherche d’un avenir qu’il croit meilleur et le fils né sur le sol français, enfermé dans les ghettos de quartier.
Lakhdar, c’est aussi celui qui rêve d’ouvrir son propre garage et se retrouve à la tête du restaurant autrefois tenu par son père ; c’est celui qui deale de la coke à toute la jet-set parisienne et connaîtra les barreaux de la prison ; c’est encore celui qui galère de petit boulot en petit boulot ; sans oublier le Lakhdar qui parle cinq langues, a réussi Sciences Po, s’est marié avec une convertie et habite… Paris !
Pour camper ces Lakhdar aux multiples vécus, Ahmed Madani a fait travailler des non-professionnels, des jeunes hommes du Val-Fourré de la ville de Mantes-la-Jolie. « C’est avec de vrais experts de la jeunesse, les jeunes eux-mêmes, que j’ai choisi de faire ce voyage au pays des zones sensibles de ma mémoire », relate Ahmed Madani. « L’histoire de ces jeunes gens est directement liée à la mienne, ils sont à la fois mes petits frères et mes enfants. Cette filiation historique, si elle est évidente pour les chercheurs en géopolitique, l’est beaucoup moins pour mes interprètes. » Et quel coup de maître, nous livre ici Ahmed Madani !
La mise en scène impeccable est doublée de vidéos qui nous télescopent dans la « vraie vie » de nos neufs acteurs, aux visages qui nous font la gueule puis nous sourient. On ne peut qu’espérer que ces Lakhdar éphémères soient, au terme de cette performance théâtrale qui allie chants, saynètes et humour, devenus des mordus de la planche. Car nous sommes certains qu’ils ont encore plein de choses à nous dire…
Et, nous, on leur dit bravo.
Illumination(s), texte et mise en scène d’Ahmed Madani
Avec : Boumes, Abdérahim Boutrassi, Yassine Chati, Abdelghani El Baroud, Mohamed El Ghazi, Kalifa Konate, Eric Kun-Mogne, Issam Rachyq-Ahrad, Valentin Madani.
Création vidéo : Nicolas Clauss
Maison des métallos, à Paris
Jusqu’au 20 octobre 2013
Dates de tournée 2013 :
6 et 7 novembre, L’Espal – Théâtre du Mans
19 novembre, Théâtre de Grasse
du 6 au 15 décembre, Collectif 12, Mantes-la-Jolie
Avec : Boumes, Abdérahim Boutrassi, Yassine Chati, Abdelghani El Baroud, Mohamed El Ghazi, Kalifa Konate, Eric Kun-Mogne, Issam Rachyq-Ahrad, Valentin Madani.
Création vidéo : Nicolas Clauss
Maison des métallos, à Paris
Jusqu’au 20 octobre 2013
Dates de tournée 2013 :
6 et 7 novembre, L’Espal – Théâtre du Mans
19 novembre, Théâtre de Grasse
du 6 au 15 décembre, Collectif 12, Mantes-la-Jolie
« Face à leur destin » est une aventure artistique menée par Ahmed Madani avec de jeunes habitants des quartiers populaires dont Illumination(s) est le premier volet. Elle est développée de 2012 à 2016 et se décline en trois créations :
• Illumination(s) réalisé avec de jeunes hommes du Val-Fourré ;
• Les Girls sont là (titre provisoire) réalisé avec de jeunes femmes d’Île-de-France et d’autres régions ;
• Des garçons et des filles (titre provisoire) réalisé avec de jeunes femmes et de jeunes hommes.
• Illumination(s) réalisé avec de jeunes hommes du Val-Fourré ;
• Les Girls sont là (titre provisoire) réalisé avec de jeunes femmes d’Île-de-France et d’autres régions ;
• Des garçons et des filles (titre provisoire) réalisé avec de jeunes femmes et de jeunes hommes.
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