Achoura, c'est quand ? Dans un communiqué daté du mercredi 21 octobre au soir, le Conseil français du culte musulman (CFCM) s’est fait « le plaisir d’annoncer aux musulmans de France que le jour d’Achoura de l’année 1437 de l’Hégire », correspondant au 10e jour du mois de Muharram, est « samedi 24 octobre ». Une décision qui a été relayée dans la foulée par de nombreuses mosquées à leurs fidèles.
Or, elle vient contredire une autre décision prise quelques jours plus tôt, lors de l’annonce du début de l’année 1437. Le CFCM avait en effet fixé le 1er jour du calendrier musulman en France au 14 octobre. Après un calcul simple, la rédaction a informé dans le même article que le jour d’Achoura est vendredi 23 octobre, lors duquel il est recommandé de jeûner. Une recommandation islamique répandue est de jeûner aussi le 9e jour de Muharram.
Or, elle vient contredire une autre décision prise quelques jours plus tôt, lors de l’annonce du début de l’année 1437. Le CFCM avait en effet fixé le 1er jour du calendrier musulman en France au 14 octobre. Après un calcul simple, la rédaction a informé dans le même article que le jour d’Achoura est vendredi 23 octobre, lors duquel il est recommandé de jeûner. Une recommandation islamique répandue est de jeûner aussi le 9e jour de Muharram.
Ce qu'il s'est passé
Compter jusqu'à 10, tout le monde sait le faire, alors que s’est-il passé ? Contacté jeudi, le CFCM déclare, à notre surprise, que 1437 a finalement commencé le 15 octobre. « On a préféré attendre la réunion » qui s'est tenue mercredi à la Grande Mosquée de Paris, où la prise de décision sur la date d'Achoura – et donc du mois de Muharram - a été « collégiale » pour faire comprendre - sans le préciser non plus - qu'il y a eu changement, nous dit-on. Ce changement, qui n'a pas été communiqué en amont, fait suite à une nouvelle décision prise par l'Arabie Saoudite reconnaissant qu'elle s'est trompée dans la date, explique le CFCM, se basant sur un communiqué de l'agence de presse saoudienne officielle.
Le choix du 14 octobre (que maintient toujours l'UOIF) pour débuter l'année était conforme aux données des calculs astronomiques - que le royaume saoudien ne suit officiellement pas - mais pas à la vision effective de la Lune dans le Golfe : sur ce principe, le début du mois a en effet commencé le 15 octobre dans une majorité de pays du monde musulman.
Le choix du 14 octobre (que maintient toujours l'UOIF) pour débuter l'année était conforme aux données des calculs astronomiques - que le royaume saoudien ne suit officiellement pas - mais pas à la vision effective de la Lune dans le Golfe : sur ce principe, le début du mois a en effet commencé le 15 octobre dans une majorité de pays du monde musulman.
Un lourd prix au suivisme aveugle
La confusion a été entretenue en France avec le communiqué officiel de la Grande Mosquée de Paris. Plutôt que de relayer l'annonce du CFCM déclarant le début de 1437 au 14 octobre, elle avait fait le choix... de ne pas faire de choix. Le 1er du Muharram était « mercredi 14 octobre 2015 pour l’Arabie Saoudite, l’Egypte, la Tunisie » et « jeudi 15 octobre 2015 pour l’Algérie, le Maroc, le Sultanat d’Oman », déclarait-elle avant la récente réunion avec le CFCM, qui assure pourtant que la GMP est bien « solidaire de (sa) décision ». Aucun mot pour la France, le recteur Dalil Boubakeur se contentant d'adresser ses meilleurs vœux aux musulmans de l'Hexagone.
Que les personnes qui estiment avoir raté le jeûne du 9e jour ne dramatisent pas : comme Achoura, il n'a rien d'obligatoire. Par ailleurs, des sources de la tradition islamique font part que le jeûne du 11e jour, pour compléter le 10e, est aussi un bienfait... L'imbroglio n'en demeure pas moins d'importance : par le suivisme aveugle des choix saoudiens, les conséquences sur la crédibilité du CFCM en la matière sont indéniables.
Décidément, fixer des dates aux événements cultuels islamiques continue d'être un vrai casse-tête en France que seuls ceux qui ont définitivement choisi les calculs ont réussi à résoudre.
Que les personnes qui estiment avoir raté le jeûne du 9e jour ne dramatisent pas : comme Achoura, il n'a rien d'obligatoire. Par ailleurs, des sources de la tradition islamique font part que le jeûne du 11e jour, pour compléter le 10e, est aussi un bienfait... L'imbroglio n'en demeure pas moins d'importance : par le suivisme aveugle des choix saoudiens, les conséquences sur la crédibilité du CFCM en la matière sont indéniables.
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