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Sur le vif

Inde : les musulmans inquiets après la victoire des nationalistes

Rédigé par La Rédaction | Vendredi 16 Mai 2014 à 14:28

           


814 millions d’électeurs indiens étaient invités à aller voter pour les élections législatives du 7 avril au 12 mai. Les premiers résultats de ce scrutin sont tombés vendredi 16 mai. Ils montrent une victoire écrasante du parti nationaliste, le Bharatiya Janata Parti (BJP). Il dépasserait la majorité absolue des 272 sièges sur 543, et totaliserait plus de 300 sièges avec ses alliés.

Ces résultats sonnent l’arrivée du nationaliste Narendra Modi au poste de Premier ministre du pays et signent la lourde défaite du Parti du Congrès qui ne décroche que 80 sièges après dix ans de pouvoir. « Nous acceptons la défaite. Nous sommes prêts à siéger dans les rangs de l'opposition », a réagi le porte-parole et dirigeant du parti. Même Rahul Gandhi, son candidat au poste de Premier ministre, qui n’est autre qu’un descendant de l’illustre Gandhi, l’emporterait difficilement dans sa circonscription.

Ce n’est pas le cas de Narendra Modi, déjà gouverneur de l'Etat du Gujarat. Ce dernier a su conquérir les électeurs en promettant un bond économique et en essayant de faire oublier les revendications nationalistes les plus radicales de son parti pour qui l'Inde est avant tout un pays hindou.

Aux yeux du nationaliste qu’il est, les minorités musulmane (14 %) et chrétienne (2 %) doivent dans l’espace public « s'identifier à la culture hindoue et prêter allégeance à ses symboles », explique Christophe Jaffrelot, chercheur au Centre d'études et de recherches internationales (CERI, Sciences Po-CNRS) au Monde.

Son arrivée au pouvoir est donc une mauvaise nouvelle pour les musulmans comme pour les chrétiens qui craignent une montée des violences à leur égard. En 2002, Narendra Modi avait d’ailleurs été accusé d’avoir encouragé des émeutes au Gujarat, qui avait fait plus de 1 000 morts, essentiellement des musulmans. Au pouvoir de 1998 à 2004, le BJP n’avait pu concrétiser - faute d’une majorité absolue qui l’avait obligé à s’allier avec d’autres partis - ses velléités nationalistes. Mais aujourd’hui, l’inquiétude est plus vive au regard de sa victoire écrasante.

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