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Sur le vif

Institutions, médias et personnalités victimes d'un piratage massif pro-Erdogan sur Twitter

Rédigé par Imane Youssfi | Mercredi 15 Mars 2017 à 16:22

           


Institutions, médias et personnalités victimes d'un piratage massif pro-Erdogan sur Twitter
Grosse panique sur Twitter au matin du mercredi 15 mars. Plusieurs comptes certifiés ou anonymes français (ceux de l'émission Envoyé Spécial, du ministère de l’Economie, de l'Académie de Rennes, d'Alain Juppé...) et internationaux (BBC, Forbes, Unicef USA, la marque Nike en Espagne, le Parlement européen...) ont été victimes d'un vaste opération de piratage sur le réseau social.

Sur chacun d’entre eux, un Tweet commençant par une croix gammée et un message écrit en turc disait : « #Allemagne nazie #Pays-Bas nazis. Voici une petite claque ottomane pour vous. #Rendez-vous le 16 avril. Vous voulez savoir ce que j'ai écrit ? Apprenez le turc. » Un drapeau de la Turquie en bannière apparaissait sur la plupart des comptes. Le message était accompagné d’un lien vers une vidéo Youtube de quatre minutes montrant des interventions du président Recep Tayyip Erdogan.

La page YouTube renvoie également vers un compte Twitter enregistré au même nom, un certain « Sebomubu ». Ce même utilisateur aurait revendiqué implicitement son piratage selon Le Parisien en postant ce message : « Je ne peux pas présenter mes excuses à tout le monde pour la gêne temporaire et permanente que j'ai créée. » Interpellé par un internaute, il lui aurait répondu avoir « fait ce qu'il fallait faire ».

« Sebomubu » aurait posté sur son compte des poèmes d'un auteur turc décédé, Necip Fazil Kisakürek connu pour ses textes favorables à l’islamisme turc. Son compte Twitter a été suspendu depuis.

Le piratage possible via Twitter Counter

Qui est à l’origine de cette cyberattaque ? « Nous sommes conscients de problèmes ce matin touchant de nombreux comptes. (...) Nous avons localisé la source rapidement qui est limitée à une application tierce », a indiqué un porte-parole de Twitter à l’AFP.

En effet, l’application Twitter Counter, installée au Pays-Bas, confirme le piratage de son service et le lancement d’une enquête en interne. Cet outil indépendant et payant permet aux utilisateurs de mesurer la popularité de leurs tweets.

Pour cela, ils doivent transmettre certaines données à l’application. C’est ainsi que le piratage a été rendu possible pour de nombreux comptes. Cependant, la société a assuré que les mots de passe n’avaient pas été compromis, ni les informations bancaires. Un appel à supprimer les autorisations données à Twitter Countera tout de même circulé, de même que celui à changer de mots de passe pour parer à une nouvelle offensive.

Ce piratage intervient dans un contexte très tendu entre la Turquie et l'Europe après le refus de plusieurs pays d'assurer des meetings électoraux en vue du référendum le 16 avril prochain.

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