Selon la tradition prophétique de l’islam, quiconque jeûne le neuvième et le dixième jour (Achoura) du mois de Muharram se voit expier les péchés de l’année qui vient de s’écouler. Ce jeûne, qui fut obligatoire du temps du Prophète Muhammad avant que ne fut prescrit le jeûne du mois du Ramadan, reste très recommandé car considéré comme le meilleur après celui du Ramadan.
Le jeûne avait été instauré par le prophète Moïse (ou Moussa en arabe) qui souhaitait, par cet acte, remercier Dieu de l’avoir sauvé, lui et son peuple, des mains de ses ennemis d’Egypte, noyés lors de leur traversée de la mer Rouge.
Muhammad, lors de son séjour à Médine où vivait une communauté juive, a décidé de perpétuer la tradition des Gens du Livre en recommandant aux musulmans d’effectuer le jeûne de l’Achoura. Pour se différencier de leurs pratiques, le Prophète a également incité ses pairs à jeûner le jour qui le précédait. « Si je suis toujours vivant l'année suivante, je jeûnerai le neuvième jour de Muharram », avait-il alors déclaré. Cependant, l’année qui a suivi fut celui de sa mort.
L’Achoura correspond aussi, selon les récits, au jour où Dieu accepta le repentir d’Adam et celui où le prophète Noé et les croyants qui ont embarqué avec lui dans l’Arche en sont sortis après le déluge. Autant dire que l’Achoura a de multiples significations pour les musulmans, toutes aussi importantes les unes que les autres.*
Le jeûne avait été instauré par le prophète Moïse (ou Moussa en arabe) qui souhaitait, par cet acte, remercier Dieu de l’avoir sauvé, lui et son peuple, des mains de ses ennemis d’Egypte, noyés lors de leur traversée de la mer Rouge.
Muhammad, lors de son séjour à Médine où vivait une communauté juive, a décidé de perpétuer la tradition des Gens du Livre en recommandant aux musulmans d’effectuer le jeûne de l’Achoura. Pour se différencier de leurs pratiques, le Prophète a également incité ses pairs à jeûner le jour qui le précédait. « Si je suis toujours vivant l'année suivante, je jeûnerai le neuvième jour de Muharram », avait-il alors déclaré. Cependant, l’année qui a suivi fut celui de sa mort.
L’Achoura correspond aussi, selon les récits, au jour où Dieu accepta le repentir d’Adam et celui où le prophète Noé et les croyants qui ont embarqué avec lui dans l’Arche en sont sortis après le déluge. Autant dire que l’Achoura a de multiples significations pour les musulmans, toutes aussi importantes les unes que les autres.*
Une confusion autour des dates...
Si tous les musulmans s’accordent sur cette tradition, il est en revanche un point sur lequel des divergences sont apparues cette année : la date de l’Achoura et sa concordance dans le calendrier grégorien, d’usage dans les pays non musulmans.
Le 1er jour du mois sacré du Muharram, qui correspond à la nouvelle année islamique, est en effet fixé en fonction de l’observation, à l’œil nu, de la nouvelle lune. Une fois cette date fixée, il suffit ensuite simplement de compter jusqu'à 10 pour savoir quand a lieu l'Achoura.
Une semaine plus tôt, les instances musulmanes (CFCM et UOIF notamment) avaient annoncé le Nouvel an au samedi 26 novembre. Logique oblige, l'Achoura est fixé au lundi 5 décembre. C'est d'ailleurs cette date qui a été retenue au Maghreb.
Mais au lieu de se fier à cette logique mais également en raison d'un déficit de communication des fédérations islamiques en France, nombreux sont ceux qui ont préféré suivre - sous l'impulsion de muftis 2.0 - l'avis de l’Arabie Saoudite, qui a déterminé le début de l'an 1433 au dimanche 27 novembre et l’Achoura au mardi 6 décembre, recommandant ainsi de jeûner lundi et mardi.
Dans le calendrier des fêtes religieuses présent sur le site Internet de la Grande Mosquée de Paris, il est également indiqué que l'Achoura serait mardi. C'est sans compter que cette date a été mise en ligne bien avant le début du mois de Muharram à titre indicatif. Une mention plus bas rappelle d'ailleurs qu’« un décalage d’une journée est possible » en fonction des données astronomiques. Ce que beaucoup n'ont pas vraiment pris en compte, croyant que la GMP s'était alignée sur la décision saoudienne.
Réagissant dans un communiqué bien tardif (mais meilleur que le silence constaté du CFCM ou de la GMP), l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) a émis un tout autre avis. « Conformément aux données astronomiques universelles, la naissance de la nouvelle lune du mois de Mouharram a eu lieu le 25 novembre 2011 (…). Dar El Fatwa UOIF vous informe donc que le jeûne de Achoura (…) aura lieu lundi 5 décembre », annonce l’UOIF.
Le 1er jour du mois sacré du Muharram, qui correspond à la nouvelle année islamique, est en effet fixé en fonction de l’observation, à l’œil nu, de la nouvelle lune. Une fois cette date fixée, il suffit ensuite simplement de compter jusqu'à 10 pour savoir quand a lieu l'Achoura.
Une semaine plus tôt, les instances musulmanes (CFCM et UOIF notamment) avaient annoncé le Nouvel an au samedi 26 novembre. Logique oblige, l'Achoura est fixé au lundi 5 décembre. C'est d'ailleurs cette date qui a été retenue au Maghreb.
Mais au lieu de se fier à cette logique mais également en raison d'un déficit de communication des fédérations islamiques en France, nombreux sont ceux qui ont préféré suivre - sous l'impulsion de muftis 2.0 - l'avis de l’Arabie Saoudite, qui a déterminé le début de l'an 1433 au dimanche 27 novembre et l’Achoura au mardi 6 décembre, recommandant ainsi de jeûner lundi et mardi.
Dans le calendrier des fêtes religieuses présent sur le site Internet de la Grande Mosquée de Paris, il est également indiqué que l'Achoura serait mardi. C'est sans compter que cette date a été mise en ligne bien avant le début du mois de Muharram à titre indicatif. Une mention plus bas rappelle d'ailleurs qu’« un décalage d’une journée est possible » en fonction des données astronomiques. Ce que beaucoup n'ont pas vraiment pris en compte, croyant que la GMP s'était alignée sur la décision saoudienne.
Réagissant dans un communiqué bien tardif (mais meilleur que le silence constaté du CFCM ou de la GMP), l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) a émis un tout autre avis. « Conformément aux données astronomiques universelles, la naissance de la nouvelle lune du mois de Mouharram a eu lieu le 25 novembre 2011 (…). Dar El Fatwa UOIF vous informe donc que le jeûne de Achoura (…) aura lieu lundi 5 décembre », annonce l’UOIF.
... qui n'enlève rien à la bonne action entreprise
Toutefois, rien n’est perdu, l'action se valant avec l'intention. Quel que soit le choix que le musulman aura fait cette année, il aura en principe jeûné le jour d’Achoura avec éventuellement le neuvième et/ou le onzième jour du Muharram, ce dernier étant également conseillé selon certains hadiths.
Et pour rappel, le jeûne de Muharram, bien que très recommandé, n’est nullement obligatoire, comme le stipule un hadith authentique rapporté par Boukhari et de Mouslim : « Aujourd’hui est le jour de "Achoura", Dieu n’a pas fait un devoir pour vous de le jeûner ; que celui qui le veut jeûne, et que celui qui ne le veut pas ne jeûne pas. »
Cependant, il conviendra aux instances musulmanes de France, au premier chef le CFCM, de réagir plus en amont auprès des croyants à l’occasion de chaque date importante du calendrier islamique afin de ne pas leur permettre d’être tributaires des choix opérés en Arabie Saoudite ou ailleurs dans le monde et éviter une lamentable cacophonie.
Et pour rappel, le jeûne de Muharram, bien que très recommandé, n’est nullement obligatoire, comme le stipule un hadith authentique rapporté par Boukhari et de Mouslim : « Aujourd’hui est le jour de "Achoura", Dieu n’a pas fait un devoir pour vous de le jeûner ; que celui qui le veut jeûne, et que celui qui ne le veut pas ne jeûne pas. »
Cependant, il conviendra aux instances musulmanes de France, au premier chef le CFCM, de réagir plus en amont auprès des croyants à l’occasion de chaque date importante du calendrier islamique afin de ne pas leur permettre d’être tributaires des choix opérés en Arabie Saoudite ou ailleurs dans le monde et éviter une lamentable cacophonie.
* Notons aussi que pour les chiites, cette date commémore surtout le martyre de Hussein, petit-fils du Prophète, et est considéré comme un jour de deuil. Les autoflagellations et les mutilations sont de coutume à cette période, notamment en Iran et en Irak.
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