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Sur le vif

Islamophobie: Des tags racistes sur les murs de la mosquée de Carcassonne

| Dimanche 24 Septembre 2006 à 15:51

           


Près d'une cinquantaine de croix gammées et des slogans racistes comme "La France aux Français", "Les Bougnouls dehors" ou "Mort à l'islam", ont été inscrits tôt dimanche matin sur les murs de la mosquée de Carcassonne (Aude), a-t-on appris de sources concordantes.

Tous les murs de l'établissement religieux, situé dans le quartier de La Conte, non loin de la mairie de Carcassonne, ont été recouverts de ces inscriptions réalisées avec minutie, probablement entre 03H00 et 05H00 du matin, a indiqué le directeur départemental de la sécurité publique, Thierry Senichault.

Interrogé par i-TELE, il a précisé qu'il prenait "cet événement au sérieux" et que les autorités "seraient vigilantes sur la sécurité des lieux de culte" de l'Aude.

Une enquête a été ouverte pour déterminer "si une ou plusieurs personnes sont les auteurs des faits", a déclaré le secrétaire général de la préfecture de l'Aude, David Clavière, qui s'est rendu sur place en compagnie du maire de Carcassonne, Gérard Larrat (UMP). "S'il n'y a qu'un seul auteur, il a disposé d'un temps assez long", a-t-il poursuivi.

"Aucune piste n'est privilégiée", a déclaré M. Clavière, qui a condamné l'acte, de même que le maire de Carcassonne, en estimant que "lorsqu'une communauté est touchée, c'est l'ensemble des communautés qui l'est également".

Le président de l'association islamique de l'Aude, Abib Bamou, qui gère la mosquée Es Salam, a décidé de porter plainte dimanche après-midi et envisage d'installer un système de surveillance autour de la mosquée.

"Je vis depuis 1969 à Carcassonne. Ici toutes les communautés se respectent, qu'il s'agisse des juifs, des musulmans ou des chrétiens. C'est la première fois qu'il se produit quelque chose comme ça", a regretté M. Bamou, qui n'y voit a priori pas de rapport avec le premier jour du ramadan.

"Celui qui a fait ça est quelqu'un de méchant (...). On ne peut accuser personne mais nous sommes tous très choqués", a-t-il ajouté.

En milieu de journée, des dizaines de personnes discutaient calmement des faits devant la mosquée, dont les graffitis ont été recouverts d'une peinture blanche, avant la prière.

"Un bon musulman ne peut pas accepter ce qu'il y a là. Nous, on respecte les gens. Ca me rend très triste", a poursuivi l'imam Driss Lamrani, en précisant avoir entendu une voiture tourner autour de la mosquée vers 5H00 du matin.

La mosquée Es Salam, qui signifie la paix en arabe, a été inaugurée en juin 2000 sur une terrain mis à disposition par la mairie. Elle n'a pas de minaret.




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