C’est en plein cœur d’un bel été chaud, alors que les musulmans ne voulaient que fêter la fin du ramadan dans la paix, que les têtes pensantes du bien mal nommé Haut Conseil à l’intégration les ont poignardés dans le dos avec leur dernière proposition d’interdire toute tenue religieuse dans les universités.
Les islamo-paranoïaques qui semblent peupler cette entité, que l’on devrait rebaptiser Haut Conseil à l’Anti-Intégration, n’ont décidément rien de mieux à faire que de tenter de rendre la vie des musulmans et autres croyants français impossible.
Il est crucial pour les musulmans, mais, au-delà, pour chaque personne attachée aux libertés fondamentales de la République, de bien saisir ce qui se joue ici.
Les islamo-paranoïaques qui semblent peupler cette entité, que l’on devrait rebaptiser Haut Conseil à l’Anti-Intégration, n’ont décidément rien de mieux à faire que de tenter de rendre la vie des musulmans et autres croyants français impossible.
Il est crucial pour les musulmans, mais, au-delà, pour chaque personne attachée aux libertés fondamentales de la République, de bien saisir ce qui se joue ici.
Offensive des islamo-paranoïaques
Ne faisons point d’erreur de diagnostic : on assiste bel et bien depuis octobre 1989, année des premières expulsions de collégiennes voilées, à une offensive en règle des islamo-paranoïaques de tous bords, de droite comme de gauche, contre les musulmans et l’islam en France.
L’idée selon laquelle on ne s’en prendrait qu’aux « islamistes » et autres « extrémistes » n’est plus tenable devant des propositions comme celles de l’UMP d’appliquer la neutralité laïque au secteur privé ou celles du HCI. Aucune de ces jeunes universitaires voilées ne correspond à la définition d’une fondamentaliste extrémiste. Sinon, elles ne seraient pas les étudiantes appliquées, travailleuses, ambitieuses et respectueuses qu’elles sont au sein d’institutions publiques où elles excellent souvent par leur discipline. Quiconque connaît ces jeunes femmes sait cela.
Les véritables fondamentalistes qui s’en prennent insidieusement à nos libertés, c’est-à-dire ces tristes sires du Haut Conseil à la Désintégration, feraient mieux de retourner à l’école pour s’éduquer eux-mêmes sur les sujets dont ils parlent, illettrés culturels qu’ils sont, totalement coupés des réalités de l’islam en France.
Pour les aider sur le sujet des musulmanes voilées à la fac, on leur recommandera l’étude remarquable de Leyla Arslan, Enfants d’islam et de Marianne. Des banlieues à l’université.
L’idée selon laquelle on ne s’en prendrait qu’aux « islamistes » et autres « extrémistes » n’est plus tenable devant des propositions comme celles de l’UMP d’appliquer la neutralité laïque au secteur privé ou celles du HCI. Aucune de ces jeunes universitaires voilées ne correspond à la définition d’une fondamentaliste extrémiste. Sinon, elles ne seraient pas les étudiantes appliquées, travailleuses, ambitieuses et respectueuses qu’elles sont au sein d’institutions publiques où elles excellent souvent par leur discipline. Quiconque connaît ces jeunes femmes sait cela.
Les véritables fondamentalistes qui s’en prennent insidieusement à nos libertés, c’est-à-dire ces tristes sires du Haut Conseil à la Désintégration, feraient mieux de retourner à l’école pour s’éduquer eux-mêmes sur les sujets dont ils parlent, illettrés culturels qu’ils sont, totalement coupés des réalités de l’islam en France.
Pour les aider sur le sujet des musulmanes voilées à la fac, on leur recommandera l’étude remarquable de Leyla Arslan, Enfants d’islam et de Marianne. Des banlieues à l’université.
Un objectif : purifier la nation des minorités trop visibles
Cette offensive, dont le rapport HCI fait partie, a un but désormais clair (sauf à ceux qui préféreront rester dans le déni) ainsi qu’une stratégie bien pensée, appliquée de façon méthodique et systématique. L’objectif n’est bien évidemment ni l’intégration des musulmans ni la défense de la laïcité, mais, au contraire, l’élimination (la « neutralisation ») de toutes les identités musulmanes visibles.
A commencer, comme il est de coutume en France depuis plus de 20 ans, par la plus visible de toutes, celles des femmes voilées, arbitrairement jugées trop religieuses par nos élites sécularisées et une large partie de la population.
Il s’agit bel et bien d’une opération exorciste, d’une purge nationale, d’une entreprise de purification qui s’apparente à un nettoyage religieux, où des minorités exutoires et boucs émissaires sont désignés comme les ennemis de la nation dont il faut se débarrasser pour préserver la pureté républicaine (fantasmée) et l’intégrité (utopique) du corps social.
Comme l’a montré Raphaël Liogier dans son ouvrage Le Mythe de l’islamisation. Essai sur une obsession collective, on est bien dans une forme de discours et de pensée fascisante, de projet à tendance totalitaire d’extermination des différences qui gênent.
Oui, on a beau se pincer en se disant que l’on exagère, ce projet, avec la nébuleuse de mythes, mensonges, contre-vérités et discours qui l’entourent, ne cesse de rappeler avec insistance l’antisémitisme des années 1930, qui comme l’islamophobie actuelle, provenait tout autant des sommets de l’État que de la populace. Si l’époque des camps de concentrations et des fours crématoires est révolue, le type de haines des différences qui y mena, avec leurs cortèges de fantasmes et mythes diabolisateurs, lui, persiste sous des formes plus ou moins sourdes qui sous-tendent tous ces débats et ces lois.
Rappelons-nous que les juifs, en leur temps, furent eux aussi exclus de la fonction publique et de la plupart des professions libérales par des lois d’exception qui les ciblaient collectivement, en tant que groupe, comme certains entendent le faire aujourd’hui avec, entre autres, les musulmanes voilées. Cela est bien le but de l’opération.
A commencer, comme il est de coutume en France depuis plus de 20 ans, par la plus visible de toutes, celles des femmes voilées, arbitrairement jugées trop religieuses par nos élites sécularisées et une large partie de la population.
Il s’agit bel et bien d’une opération exorciste, d’une purge nationale, d’une entreprise de purification qui s’apparente à un nettoyage religieux, où des minorités exutoires et boucs émissaires sont désignés comme les ennemis de la nation dont il faut se débarrasser pour préserver la pureté républicaine (fantasmée) et l’intégrité (utopique) du corps social.
Comme l’a montré Raphaël Liogier dans son ouvrage Le Mythe de l’islamisation. Essai sur une obsession collective, on est bien dans une forme de discours et de pensée fascisante, de projet à tendance totalitaire d’extermination des différences qui gênent.
Oui, on a beau se pincer en se disant que l’on exagère, ce projet, avec la nébuleuse de mythes, mensonges, contre-vérités et discours qui l’entourent, ne cesse de rappeler avec insistance l’antisémitisme des années 1930, qui comme l’islamophobie actuelle, provenait tout autant des sommets de l’État que de la populace. Si l’époque des camps de concentrations et des fours crématoires est révolue, le type de haines des différences qui y mena, avec leurs cortèges de fantasmes et mythes diabolisateurs, lui, persiste sous des formes plus ou moins sourdes qui sous-tendent tous ces débats et ces lois.
Rappelons-nous que les juifs, en leur temps, furent eux aussi exclus de la fonction publique et de la plupart des professions libérales par des lois d’exception qui les ciblaient collectivement, en tant que groupe, comme certains entendent le faire aujourd’hui avec, entre autres, les musulmanes voilées. Cela est bien le but de l’opération.
Une stratégie : l’asphyxie sociale pour rendre la vie en France impossible à ces minorités
Quant à la stratégie, elle est maintenant tout aussi claire : il s’agit, à l’aide d’alibis bidon, d’exclure les musulmans trop visibles de la vie sociale à raison d’un espace social, d’une sphère d’activités, et d’un groupe après l’autre. Écoles et lycées d’abord pour les enfants (loi de mars 2004), après quoi on s’en est pris aux niqabistes, elles, adultes (loi d’octobre 2010), puis aux mères voilées accompagnatrices lors de sorties scolaires (circulaire de la rentrée 2012), puis maintenant aux adultes étudiants de l’université mais aussi aux professionnels du secteur privé.
Certains parmi les plus extrémistes proposent même carrément cette folie d’imposer la neutralité laïque à tout lieu accueillant un public voire à l’intégralité de l’espace social public, la rue, etc. Ce qui reviendrait à reléguer la libre expression religieuse et, pourquoi pas, politique, philosophique, etc., au domicile privé.
Cette logique d’extension progressive par cercles concentriques de l’obligation de neutralité est à la fois une trahison de la laïcité de 1905, qui, rappelons-le sans cesse, ne s’applique qu’à l’État et pas au public, et une stratégie de guerre par laquelle on asphyxie lentement les musulman(e)s indésirables en les privant progressivement de tous leurs espace vitaux, possibilité d’emplois, et lieux de sociabilité.
Stratégie de la tension et de la provocation par laquelle on grignote dans les faits tout leur territoire et espace vital morceau par morceau, à raison d’une loi à la fois. Comme l’avait candidement déclaré Abdelwahab Meddeb, membre du HCI et on se demande bien pourquoi, dans une interview au Point du 28 janvier 2010 à propos de la loi anti-burqa, qu’il soutenait férocement – le contraire aurait surpris chez ce personnage qui n’a de cesse de casser du sucre sur le dos des autres musulmans qui ne sont pas aussi invisibles, « assimilés », serviles et soumis au pouvoir que lui – : « Il faut rendre la vie de ces femmes juridiquement impossible. » On peut désormais supprimer de cette phrase le « juridiquement ».
Certains parmi les plus extrémistes proposent même carrément cette folie d’imposer la neutralité laïque à tout lieu accueillant un public voire à l’intégralité de l’espace social public, la rue, etc. Ce qui reviendrait à reléguer la libre expression religieuse et, pourquoi pas, politique, philosophique, etc., au domicile privé.
Cette logique d’extension progressive par cercles concentriques de l’obligation de neutralité est à la fois une trahison de la laïcité de 1905, qui, rappelons-le sans cesse, ne s’applique qu’à l’État et pas au public, et une stratégie de guerre par laquelle on asphyxie lentement les musulman(e)s indésirables en les privant progressivement de tous leurs espace vitaux, possibilité d’emplois, et lieux de sociabilité.
Stratégie de la tension et de la provocation par laquelle on grignote dans les faits tout leur territoire et espace vital morceau par morceau, à raison d’une loi à la fois. Comme l’avait candidement déclaré Abdelwahab Meddeb, membre du HCI et on se demande bien pourquoi, dans une interview au Point du 28 janvier 2010 à propos de la loi anti-burqa, qu’il soutenait férocement – le contraire aurait surpris chez ce personnage qui n’a de cesse de casser du sucre sur le dos des autres musulmans qui ne sont pas aussi invisibles, « assimilés », serviles et soumis au pouvoir que lui – : « Il faut rendre la vie de ces femmes juridiquement impossible. » On peut désormais supprimer de cette phrase le « juridiquement ».
Casser le rapport des musulmans à leur religion et à leur foi
Plus spécifiquement, ces attaques incessantes contre les musulmanes visibles entendent aussi casser le rapport que les jeunes générations dites « réislamisées » ont réussi à recréer avec l’islam, religion qui sort d’ailleurs puissamment réformée, revivifiée, réinventée de ce processus de réislamisation si bien étudié par Olivier Roy, Gilles Kepel, Tariq Ramadan ou Farhad Khosrokhavar (voir son séminal L’Islam des jeunes).
Ces entreprises législatives visent à séparer ces jeunes (ou moins jeunes) musulmans réislamisés de leur religion réinventée. Dans ce but, on accumule les obstacles contre l’expression de leur foi pour les forcer à abandonner leurs vêtements religieux, rendre la pratique de leur culte de plus en plus difficile, et les pousser à y renoncer. Ou à quitter la France par découragement et désillusion.
D’ailleurs, de nombreux islamophobes sont explicites à ce propos. On remarque que, paradoxalement, c’est au moment où les musulmanes voilées investissent en nombre croissant et avec enthousiasme, ambition et succès les écoles, l’université, le travail, etc., – au moment, donc, où elles s’émancipent et s’intègrent à la société française comme on les en avait sommées –, c’est à ce moment-là que ces lois viennent les exclure de tous les lieux éducatifs et professionnels qu’elles commençaient à investir. On a du mal à penser à une simple coïncidence.
Malgré les discours hypocrites, c’est donc bien leur intégration même que l’on cherche à entraver, en lançant contre elles ces machines à désintégration : HCI, lois anti-voile, etc.
Les commentateurs s’accordent à penser que le rapport HCI a peu de chances de mener aux lois qu’il préconise. L’Observatoire de la laïcité à qui le HCI a refilé la patate chaude et qui en est désormais responsable a déclaré qu’une telle loi n’est pas une éventualité. Faisant écho au président de la Conférence des présidents d’université (CPU), la ministre de l’Enseignement supérieur Geneviève Fioraso a, elle aussi, appelé sur France Inter à ne pas faire de polémique « sur un sujet qui n’en est pas un », ajoutant que le voile « ne pose pas de problème » et qu’il ne faut pas « inventer des problèmes là où il n’y en a pas », la priorité étant que « les jeunes filles fassent des études », y compris, ajoute-t-elle, « les jeunes filles qui portent le voile ».
Ces entreprises législatives visent à séparer ces jeunes (ou moins jeunes) musulmans réislamisés de leur religion réinventée. Dans ce but, on accumule les obstacles contre l’expression de leur foi pour les forcer à abandonner leurs vêtements religieux, rendre la pratique de leur culte de plus en plus difficile, et les pousser à y renoncer. Ou à quitter la France par découragement et désillusion.
D’ailleurs, de nombreux islamophobes sont explicites à ce propos. On remarque que, paradoxalement, c’est au moment où les musulmanes voilées investissent en nombre croissant et avec enthousiasme, ambition et succès les écoles, l’université, le travail, etc., – au moment, donc, où elles s’émancipent et s’intègrent à la société française comme on les en avait sommées –, c’est à ce moment-là que ces lois viennent les exclure de tous les lieux éducatifs et professionnels qu’elles commençaient à investir. On a du mal à penser à une simple coïncidence.
Malgré les discours hypocrites, c’est donc bien leur intégration même que l’on cherche à entraver, en lançant contre elles ces machines à désintégration : HCI, lois anti-voile, etc.
Les commentateurs s’accordent à penser que le rapport HCI a peu de chances de mener aux lois qu’il préconise. L’Observatoire de la laïcité à qui le HCI a refilé la patate chaude et qui en est désormais responsable a déclaré qu’une telle loi n’est pas une éventualité. Faisant écho au président de la Conférence des présidents d’université (CPU), la ministre de l’Enseignement supérieur Geneviève Fioraso a, elle aussi, appelé sur France Inter à ne pas faire de polémique « sur un sujet qui n’en est pas un », ajoutant que le voile « ne pose pas de problème » et qu’il ne faut pas « inventer des problèmes là où il n’y en a pas », la priorité étant que « les jeunes filles fassent des études », y compris, ajoute-t-elle, « les jeunes filles qui portent le voile ».
Un danger : l’excès d’angélisme ou d’optimisme face aux laïcards et islamophobes
Ce rapport sera sans doute pour le moment enterré comme il doit l’être dans l’intérêt général, mais on aurait grand tort de sous-estimer la détermination des ennemis de nos libertés à éliminer de nos sociétés toute minorité qui leur déplaît, à commencer par les musulmanes voilées trop visibles à leur goût.
Jean-Louis Bianco, le président de l’Observatoire de la laïcité, avait d’ailleurs à peine fini de rassurer les musulmans que Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, se chargea de retourner le couteau dans la plaie et de raviver les craintes en déclarant que la proposition d’interdiction du HCI était en fait « digne d’intérêt ». Valls, fidèle à lui-même, un œil braqué à l’horizon 2017, l’autre en permanence sur les sondages mais la main sur le cœur ne jurant bien sûr que par la République, ne perd décidément jamais une occasion de battre Marine le Pen sur son terrain.
On a vu l’arrogance et le mépris que notre Sarkozy de gauche a affiché ouvertement face aux habitants de Trappes qui ne voulaient que dialoguer cinq minutes avec leur ministre – Sarkozy en avait au moins le courage, pas lui –, on l’attendait sur ce coup-là, il n’a pas déçu.
De plus, sur ce sujet, on a pu voir maintes fois que la situation peut se retourner rapidement avant que les cibles désignées n’aient eu le temps de se mobiliser. Les musulmans doivent aussi se rappeler que l’image de leur religion ne cesse de se dégrader de façon radicale comme la totalité des sondages le montrent, même si cette inflation sondagière sur l’islam en France peut elle-même faire partie de ces stratégies de démoralisation évoquées plus haut, visant à convaincre les musulmans de quitter la France : non seulement 78 % des Français seraient maintenant opposés au voile à l’université, mais, nous dit-on, 84 % y sont opposés pour tout lieu public et privé accueillant des gens (salles de spectacles, cafés, etc.) et 63 % le rejettent même dans la rue !
Dans la situation actuelle, si la France était une dictature d’opinion, il est donc probable que les vêtements et pratiques islamiques visibles, voiles, mosquées, associations musulmanes et autres seraient d’ores et déjà hors la loi, données que nous ferions bien de garder à l’esprit avant de nous endormir sur nos lauriers en pensant que le rapport du HCI ne mènera pas à de nouvelles lois liberticides.
La vigilance et, si besoin est, la mobilisation la plus déterminée restent de mise pour toute personne qui ne veut pas que demain, le seul endroit en France où l’on pourra encore exprimer une croyance religieuse quelconque ne soit son domicile privé et les lieux de culte. Car c’est bien vers cet horizon que les fondamentalistes laïcards, les véritables traîtres à la laïcité, poussent notre nation.
* Alain Gabon, professeur des universités aux États-Unis, dirige le programme de français à Virginia Wesleyan College (université affiliée à l’Église méthodiste de John Wesley), où il est maître de conférence. Il est l’auteur de nombreuses présentations et articles sur la France contemporaine et la culture française.
Jean-Louis Bianco, le président de l’Observatoire de la laïcité, avait d’ailleurs à peine fini de rassurer les musulmans que Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, se chargea de retourner le couteau dans la plaie et de raviver les craintes en déclarant que la proposition d’interdiction du HCI était en fait « digne d’intérêt ». Valls, fidèle à lui-même, un œil braqué à l’horizon 2017, l’autre en permanence sur les sondages mais la main sur le cœur ne jurant bien sûr que par la République, ne perd décidément jamais une occasion de battre Marine le Pen sur son terrain.
On a vu l’arrogance et le mépris que notre Sarkozy de gauche a affiché ouvertement face aux habitants de Trappes qui ne voulaient que dialoguer cinq minutes avec leur ministre – Sarkozy en avait au moins le courage, pas lui –, on l’attendait sur ce coup-là, il n’a pas déçu.
De plus, sur ce sujet, on a pu voir maintes fois que la situation peut se retourner rapidement avant que les cibles désignées n’aient eu le temps de se mobiliser. Les musulmans doivent aussi se rappeler que l’image de leur religion ne cesse de se dégrader de façon radicale comme la totalité des sondages le montrent, même si cette inflation sondagière sur l’islam en France peut elle-même faire partie de ces stratégies de démoralisation évoquées plus haut, visant à convaincre les musulmans de quitter la France : non seulement 78 % des Français seraient maintenant opposés au voile à l’université, mais, nous dit-on, 84 % y sont opposés pour tout lieu public et privé accueillant des gens (salles de spectacles, cafés, etc.) et 63 % le rejettent même dans la rue !
Dans la situation actuelle, si la France était une dictature d’opinion, il est donc probable que les vêtements et pratiques islamiques visibles, voiles, mosquées, associations musulmanes et autres seraient d’ores et déjà hors la loi, données que nous ferions bien de garder à l’esprit avant de nous endormir sur nos lauriers en pensant que le rapport du HCI ne mènera pas à de nouvelles lois liberticides.
La vigilance et, si besoin est, la mobilisation la plus déterminée restent de mise pour toute personne qui ne veut pas que demain, le seul endroit en France où l’on pourra encore exprimer une croyance religieuse quelconque ne soit son domicile privé et les lieux de culte. Car c’est bien vers cet horizon que les fondamentalistes laïcards, les véritables traîtres à la laïcité, poussent notre nation.
* Alain Gabon, professeur des universités aux États-Unis, dirige le programme de français à Virginia Wesleyan College (université affiliée à l’Église méthodiste de John Wesley), où il est maître de conférence. Il est l’auteur de nombreuses présentations et articles sur la France contemporaine et la culture française.
Du même auteur :
Rapport HCI : la dernière attaque des fondamentalistes laïcards contre les libertés
La loi « anti-burqa » du 12 octobre 2010 : retour sur cinq contre-vérités
Lire aussi :
Trappes, l'islamophobie en action
Les sept recommandations du HCI auxquelles vous avez échappé
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