Une médecin généraliste en Isère a clamé haut et fort ne pas vouloir soigner de femmes voilées dans son cabinet. Poursuivie en justice, le parquet a classé la plainte malgré l’existence d’une vidéo assez explicite publiée par Buzzfeed jeudi 21 avril.
L’affaire remonte au 16 juin 2015 lorsque Fatima* se rend chez son médecin pour des problèmes de tension. Marie,* la suppléante du docteur titulaire du cabinet, lui a prescrit un médicament Heptamyl mais la cliente lui signalé qu’elle est intolérante à ce produit et lui a demandé de lui prescrire son traitement habituel. Face aux protestations de la cliente, elle aurait dit que, de toute manière, « elle n’aime pas les femmes voilées ».
Fatima a brandi son téléphone portable, lui demandant de réitérer ses propos pendant qu’elle la filme. La médecin a accepté, proposant même que la plaignante porte plainte pour médiatiser l'affaire parce qu’elle ne souhaite plus de femmes voilées en France
L’affaire remonte au 16 juin 2015 lorsque Fatima* se rend chez son médecin pour des problèmes de tension. Marie,* la suppléante du docteur titulaire du cabinet, lui a prescrit un médicament Heptamyl mais la cliente lui signalé qu’elle est intolérante à ce produit et lui a demandé de lui prescrire son traitement habituel. Face aux protestations de la cliente, elle aurait dit que, de toute manière, « elle n’aime pas les femmes voilées ».
Fatima a brandi son téléphone portable, lui demandant de réitérer ses propos pendant qu’elle la filme. La médecin a accepté, proposant même que la plaignante porte plainte pour médiatiser l'affaire parce qu’elle ne souhaite plus de femmes voilées en France
Dans une seconde vidéo qui n’est pas en ligne, le docteur aurait reconnu des propos discriminatoires selon Buzzfeed : « Je maintiens que j’ai dit que je ne voulais pas de femmes voilées dans mon cabinet (…) parce que c’est un signe ostentatoire religieux, c’est illégal. » Elle aurait également soutenu que, si elle avait été la titulaire du cabinet, elle aurait affiché une interdiction d'entrée pour les femmes voilées.
Dès le lendemain, Fatima s’est rendue à la gendarmerie pour y déposer plainte, faire retranscrire les vidéos et fournir l’attestation d’un autre médecin présent au cabinet durant l’altercation. Malgré tous ces éléments, le parquet a classé la plainte sans suite le 4 novembre 2015. La plaignante a fait un recours auprès du Conseil national de l’ordre des médecins de l’Isère. Après avoir visionné les vidéos et tenu une séance de conciliation, le Conseil a jugé que « chacune des parties » a tenu l’autre pour responsable et renvoyé dos à dos « l’obstination » de la médecin et « l’agressivité » de la patiente.
Marie sera auditionnée à huis clos devant la chambre disciplinaire du Conseil de l’ordre de Rhône-Alpes le 13 mai prochain. La médecin habituelle du cabinet explique avoir immédiatement rompu le contrat qui la liait à sa suppléante. « Dès que j’ai été mise au courant de cet incident, par ma secrétaire qui était très choquée, j’ai mis fin à son contrat, ce qu’elle a d’ailleurs accepté. Je ne pouvais pas la garder, cela ne correspond en rien à mes valeurs », précise-t-elle.
*Leur prénom a été modifié.
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Dès le lendemain, Fatima s’est rendue à la gendarmerie pour y déposer plainte, faire retranscrire les vidéos et fournir l’attestation d’un autre médecin présent au cabinet durant l’altercation. Malgré tous ces éléments, le parquet a classé la plainte sans suite le 4 novembre 2015. La plaignante a fait un recours auprès du Conseil national de l’ordre des médecins de l’Isère. Après avoir visionné les vidéos et tenu une séance de conciliation, le Conseil a jugé que « chacune des parties » a tenu l’autre pour responsable et renvoyé dos à dos « l’obstination » de la médecin et « l’agressivité » de la patiente.
Marie sera auditionnée à huis clos devant la chambre disciplinaire du Conseil de l’ordre de Rhône-Alpes le 13 mai prochain. La médecin habituelle du cabinet explique avoir immédiatement rompu le contrat qui la liait à sa suppléante. « Dès que j’ai été mise au courant de cet incident, par ma secrétaire qui était très choquée, j’ai mis fin à son contrat, ce qu’elle a d’ailleurs accepté. Je ne pouvais pas la garder, cela ne correspond en rien à mes valeurs », précise-t-elle.
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