Sur le vif
On ne compte plus les actes islamophobes perpétrés contre les lieux de culte musulman. Cette fois, c’est la mosquée Es-Salem de Cognac, en Charente, qui a été prise pour cible, dans la nuit du lundi 19 au mardi 20 août, a fait savoir, jeudi 22 août, Abdallah Zekri, le président de l'Observatoire contre l'islamophobie du Conseil français du culte musulman (CFCM), à l’AFP.
Le mot « mosquée » a été effacé de l'écriteau apposé devant la mosquée. A la place, des mentions comme « Bougnoules, dégagez » ainsi qu’une croix gammée et une croix chrétienne ont été peintes. Des tranches de porc ont aussi été répandues près du lieu de culte, a indiqué M. Zekri. Une plainte a été déposée mercredi 21 août par un membre de l'association gestionnaire de la mosquée.
Le président de l'Observatoire contre l'islamophobie a condamné « ces actes à répétition », citant le projet d’attentat contre la mosquée Al-Forqane à Vénissieux, dans le Rhône, ou encore l'agression d'une adolescente voilée à Trappes, dans les Yvelines, signe d’« un phénomène nouveau et qui se multiplie ».
« On veut toucher au vivre-ensemble, alors qu'il y a de très bonnes conditions de travail entre chrétiens, musulmans et juifs », a-t-il déploré, rappelant l'augmentation de 35 % des actes islamophobes au premier semestre 2013 par rapport au premier semestre 2012. Pour M. Zekri, ce « climat mauvais » est le fruit de « certains débats comme celui sur le foulard dans les universités ». « Ce que je dénonce, c'est la réalité du voile qu'on veut mettre devant le visage des Français pour leur cacher la réalité de la crise actuelle, et le discours de certains hommes politiques n'est pas fait pour arranger les choses », a-t-il dénoncé.
Il a également fait part de « l'inquiétude de la communauté musulmane à voir assimiler l'islam aux événements d'Egypte ou de Syrie ». « On donne l'impression que l'islam, c'est la violence, la tuerie, alors que pas du tout. » Conséquence : la véritable image de l’islam échappe, aujourd’hui, à beaucoup de non-musulmans.
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