Le Dôme du Rocher n'est pas al-Aqsa
La polémique
« Rien dans les travaux en cours ne portera atteinte au mur du mont du Temple » affirme Gideon Avni, le directeur des fouilles en cours à cinquante mètres de la mosquée al-Aqsa. Pour l'achéologue israélien Youval Barouh, « les fouilles sur le mont des Maghrébins, ne s'approchent pas du mont du Temple ». Des propos soutenus par le ministre des Affaires étrangères israélien, Tzipi Livni qui affirme en parlant des bulldozers que « les activités en cours ne portent pas et ne porteront pas atteinte aux lieux saints». Pour lui, les ennemis d'Israël cherchent à profiter de « chaque occasion pour attiser les sentiments les plus radicaux ».
Ces déclarations rassurantes et concordantes en tout point n'ont pas calmé les inquiétudes des Palestiniens qui connaissent la géographie de Jérusalem et fréquentent régulièrement la mosquée al-Aqsa. Le Cheikh Raed Salah, président du mouvement islamique des terres occupées, estime que « l'institution israélienne est en voie de démolir la route de la porte Bab al-Mghariba qui est attenante au mur occidental de la mosquée d'al-Aqsa, ainsi que deux pièces de la mosquée ».
Du point de vue palestinien, cette initiative israélienne s'inscrit dans une volonté machiavélique de judaïser Jérusalem dont la mosquée al-Aqsa est le symbole musulman les plus célèbre. Ils dénoncent la médiatisation israélienne du Dôme du Rocher qui est une mystification.
En effet, en visitant Jérusalem l'on est surpris de découvrir que le Dôme du Rocher, dont la photo est toujours affichée comme lieu saint musulman à Jérusalem n'est pas la mosquée al-Aqsa. Ce dôme doré que les Palestiniens appellent Qubbat as-Sakhra est partout médiatisé comme le lieu saint de l'islam au détriment de la vraie mosquée al-Aqsa. Et pendant que les yeux sont rivés sur le dôme, Israël peut menacer les fondations de la vraie mosquée al-Aqsa.
al-Aqsa, haut lieu saint de l'islam à Jérusalem
Le troisième lieu saint de l'islam
Pour les musulmans du monde entier, al-Aqsa est un lieu hautement important. Sa construction comme lieu d'adoration de Dieu, remonte au prophète Abraham, quarante ans après l'édification de la Kaba à la Mecque. Isaac, fils d'Abraham, a effectué le voyage de Jérusalem à la Mecque pour y accomplir un pèlerinage.
La mission du Prophète de l'islam est marquée par un voyage initiatique connu sous le nom de Isra wa Miraj ou le voyage nocturne. En une nuit, explique le Coran, le Prophète voyagea de la mosquée al-Haram (à la Mecque) à la mosquée al-Aqsa (à Jérusalem) où il rencontra ses prédécesseurs . Puis sur une monture mystique du nom d'Al Buraq, il fit un voyage dans les Cieux pour recevoir le rituel de la Salat, la prière rituelle musulmane. Cet acte d'adoration quotidien est, depuis lors, la carte d'identité spirituelle du musulman.
De plus, pour célébrer les premières Salat, le Prophète avait préféré s'orienter vers le temple de Jérusalem plutôt que vers la Kaba à la Mecque. Il aura fallu une révélation pour instituer la Mecque comme orientation durant la Salat. Autant de raisons qui font de la mosquée al-Aqsa un lieu saint de l'islam après la Kaba et la mosquée du Prophète à Médine. Cette donnée n'échappe pas aux stratèges israéliens.
C'est ainsi que le 28 septembre 2000, alors que les Palestiniens ne pouvaient accéder à l'esplanade des mosquées, Ariel Sharon s'y présenta de manière ostentatoire. La provocation avait donné le coup d'envoi de la deuxième intifada. Cette fois Taleb al-Sana met le gouvernement israélien en garde contre une troisième intifada. Le député arabe israélien qualifie les travaux en cours dans la Vieille ville de Jérusalem d'actes « irresponsables ». Il estime que « Pour des motifs politiques, le gouvernement israélien nuit au lieu le plus saint pour les musulmans afin de détourner l'attention du public de l'échec de la 2e guerre du Liban ».
En Palestine, ce vendredi 9 février 2007 est décrété «journée de colère» contre les travaux qui menacent al-Aqsa. Dans un communiqué, le groupe armé palestinien des Brigades des martyrs d'al-Aqsa, proche du Fatah dans l'opposition, écrit que «Si l'ennemi sioniste et ses colons poursuivent leurs travaux à al-Aqsa, nous prendrons les synagogues et autres lieux de culte juifs pour cibles».