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Sur le vif

L’Algérie veut virer exorcistes, guérisseurs et prédicateurs extrémistes de la télévision

Rédigé par | Jeudi 19 Janvier 2017 à 13:17

           


L’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV), un sorte CSA algérien, a lancé dimanche 15 janvier un rappel des règles du « traitement du fait religieux » dans les médias.

L’Arav s’inquiète de voir la progression des émissions donnant la part belle à des exorcistes, et des télécoranistes extrémistes. Celles-ci sont en général diffusées sur des chaînes de télévision privées algériennes tolérées mais non autorisées par les autorités telles que Ennahar et Echorouk. Récemment, un pseudo-thérapeute prétendait, selon Géopolis, avoir inventé un médicament miracle contre le diabète. Le produit disponible en pharmacie a dû être retiré de la vente après le décès de plusieurs patients.

L’Arav prévient que «tout prédicateur porteur d’un discours excommunicateur est proscrit, de fait, des antennes nationales, qu’il soit algérien ou étranger (...), de même que les légions d’exorcistes, de conjurateurs, de mages, de sorciers, de devins, d’enchanteurs, de faux prophètes, de marchands de rêves et autres pseudo-thérapeutes et guérisseurs autoproclamés qui peuvent tous tomber, un jour ou l’autre, sous le coup de la loi en cas de manipulation mentale, d’abus ou de dérapage de tous genres, de telle sorte qu’ils finiront tous par être démasqués et mis hors d’état de nuire. »

« Un impératif moral »

L’Autorité estime qu’il y a « un impératif moral quant à notre responsabilité collective de protéger, sauvegarder et valoriser, ensemble, notre identité nationale façonnée au cours des siècles par l’islam ». En conséquence, il « ne saurait être admis que la religion fasse l’objet de spéculation ou de manipulation médiatique à des fins politiques ou partisanes ».

En outre, les responsables de l’Arav aimeraient que les émissions sur l’islam puissent « s’ouvrir sur tous les aspects de la vie, de façon à ne pas laisser accaparer notre espace médiatique par un discours de désespoir, de fanatisme, d’extrémisme, de sectarisme, de haine, de violence, de délire, de déréliction, de ségrégation et de misogynie qui donne une image dégradante de la femme et porte atteinte à la dignité de la personne humaine, pourtant formellement consacrée par le Coran ».

Enfin, l’Arav dit « ne pas accepter que l’on puisse s’arroger le droit d’abrutir la société algérienne, fut-ce par la religion ». Elle invite ainsi les chaînes de télévision à faire preuve de « sagesse » et de « discernement » mais également à promouvoir le dialogue des religions.

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