Présentation de l'ouvrage par l'éditeur
Savant, guerrier, mystique, l’émir Abdelkader est un être hors du commun. Ayant tenu tête aux armées françaises de 1832 à 1847, il épouse le destin de l’Algérie indépendante tout en devenant un trait d’union entre l’Orient et l’Occident. Initiateur du droit humanitaire et fondateur d’un État moderne, pourfendeur du colonialisme mais ami de Napoléon III, défenseur d’un islam moderne et d’une spiritualité de la fraternité, il est une figure rare de l’ouverture aux autres, de la conciliation et du respect des religions.
C’est la vie de cet homme d’exception, de ce visionnaire magnanime, maître spirituel alliant rationalité et résistance, foi et réformes, que Mustapha Cherif nous invite ici à redécouvrir. Son œuvre et ses combats sont un modèle à méditer pour nos temps troublés. Loin des compromis sans consistance et plus loin encore des affrontements dans la violence, l’émir Abdelkader a perpétué l’héritage soufi de l’islam, la voie universelle du Prophète, de la juste mesure et du « bel-agir », sans exclusion aride ni concession facile. Plus que jamais, il est temps pour nous, hommes du XXIe siècle, de retrouver l’enseignement vivant de ce héros moderne.
C’est la vie de cet homme d’exception, de ce visionnaire magnanime, maître spirituel alliant rationalité et résistance, foi et réformes, que Mustapha Cherif nous invite ici à redécouvrir. Son œuvre et ses combats sont un modèle à méditer pour nos temps troublés. Loin des compromis sans consistance et plus loin encore des affrontements dans la violence, l’émir Abdelkader a perpétué l’héritage soufi de l’islam, la voie universelle du Prophète, de la juste mesure et du « bel-agir », sans exclusion aride ni concession facile. Plus que jamais, il est temps pour nous, hommes du XXIe siècle, de retrouver l’enseignement vivant de ce héros moderne.
L'auteur
Philosophe et islamologue, spécialiste du dialogue des cultures, des religions et des civilisations, Mustapha Cherif est professeur des universités et a été professeur invité au Collège de France. Lauréat du prix Unesco pour la culture arabe et le dialogue des cultures, il est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages, dont L’Islam, tolérant ou intolérant ?
Extraits
[p.55] Pour l’émir, conformément au Coran et à la tradition du Prophète, la guerre, le petit combat, le petit djihad, n’a de validité qu’en cas de légitime défense, et doit être menée par l’État, selon des conditions strictes et comme dernier recours pour rétablir la paix.
Tout comme « la guerre juste » théorisée par saint Augustin, cet autre Algérien, l’émir codifie sa afin de prohiber toute forme de sauvagerie et afin d’imposer le respect de la dignité humaine. Dans Les Haltes (n° 69 et 71), il démontre que le grand djihad est spirituel, éthique, moral, qu’il est celui élève l’individu contre ses propres faiblesses et son égo. Le petit djihad, admis uniquement pour mettre fin au rapport du loup et de l’agneau, doit garantir la justice à l’égard d’autrui, conformément à la parole coranique « Soyez justes, la justice est proche de la piété » et la parole du Prophète : « En vérité, j’ai été envoyé pour parfaire les nobles comportements. »
Organiser la résistance face à l’occupant, le petit combat, était un devoir qu’il a accompli avec exemplarité et respect de la dignité humaine. Passionné d’équitation, stratège infatigable, il fut un chef de la résistance insaisissable, maitre et possesseur de l’espace national.
Jamais les forces d’occupation n’ont pu le vaincre. Contrairement à la sauvagerie de l’agresseur, il a fondé sa guerre juste sur le respect du droit humanitaire. Il a été en cela le précurseur du droit humanitaire. Tous les soldats étrangers faits prisonniers par l’émir témoignent qu’ils ont été bien traités. Sa politique humanitaire et sa culture de paix, s’expriment dès 1837 au travers d’un texte édifiant sur les droits des prisonniers. Il rédigea en 1843 un décret national sur les méthodes et l’art de la guerre au sens humanitaire. Le Comité international de la Croix-Rouge a récemment reconnu son œuvre et a inauguré une stèle de l’émir dans l’enceinte de son siège à Genève.
Tout comme « la guerre juste » théorisée par saint Augustin, cet autre Algérien, l’émir codifie sa afin de prohiber toute forme de sauvagerie et afin d’imposer le respect de la dignité humaine. Dans Les Haltes (n° 69 et 71), il démontre que le grand djihad est spirituel, éthique, moral, qu’il est celui élève l’individu contre ses propres faiblesses et son égo. Le petit djihad, admis uniquement pour mettre fin au rapport du loup et de l’agneau, doit garantir la justice à l’égard d’autrui, conformément à la parole coranique « Soyez justes, la justice est proche de la piété » et la parole du Prophète : « En vérité, j’ai été envoyé pour parfaire les nobles comportements. »
Organiser la résistance face à l’occupant, le petit combat, était un devoir qu’il a accompli avec exemplarité et respect de la dignité humaine. Passionné d’équitation, stratège infatigable, il fut un chef de la résistance insaisissable, maitre et possesseur de l’espace national.
Jamais les forces d’occupation n’ont pu le vaincre. Contrairement à la sauvagerie de l’agresseur, il a fondé sa guerre juste sur le respect du droit humanitaire. Il a été en cela le précurseur du droit humanitaire. Tous les soldats étrangers faits prisonniers par l’émir témoignent qu’ils ont été bien traités. Sa politique humanitaire et sa culture de paix, s’expriment dès 1837 au travers d’un texte édifiant sur les droits des prisonniers. Il rédigea en 1843 un décret national sur les méthodes et l’art de la guerre au sens humanitaire. Le Comité international de la Croix-Rouge a récemment reconnu son œuvre et a inauguré une stèle de l’émir dans l’enceinte de son siège à Genève.
Mustapha Chérif, L’Émir Abdelkader, apôtre de la fraternité, Éd. Odile Jacob, janvier 2016, 176 p., 21,90 €.
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