Le 22 avril, François Hollande a inauguré l’exposition « Hajj, le pèlerinage à La Mecque », marquant ainsi son soutien aux nouvelles ambitions de l’IMA. « 500 000 personnes visitent chaque année l’Institut du monde arabe. C’est considérable, c’est impressionnant et en même temps ce n’est pas surprenant car depuis des siècles la circulation des biens, des idées et des personnes a lié nos destins, les destins de la France et du monde arabe », a-t-il déclaré lors de son allocution.
L’Institut du monde arabe (IMA), voulu par Valéry Giscard d’Estaing, mais inauguré en 1987 sous l’ère de François Mitterrand, avait cette image de grand mastodonte, fer de lance de la politique arabe bien loin des préoccupations des Français d’origine maghrébine.
Devant être financé par les États membres de la Ligue arabe à hauteur de 40 %, l’IMA avait frôlé il y a quelques années la cessation de paiement. Avec un budget en baisse (20,5 millions d’euros), l’IMA reprend cependant du poil de la bête. Des travaux de rénovation du bâtiment conçu par Jean Nouvel sont prévus (pour un coût total de 15 M€, dont 1 M€ financé par l’Arabie Saoudite pour la mise en lumière de la façade et les fameux moucharabiehs, qui, aujourd’hui, ne sont plus mobiles). La Lybie, l’Irak et le Qatar, quant à eux, reversent de nouveau leurs contributions à la fondation, dotée en capital par les membres de la Ligue arabe, qui n’interviennent plus qu’à hauteur de 10 %.
« Du coup, on est amené à chercher des financements au coup par coup », indique Jack Lang, à la tête de l’institution voilà un an. C’est notamment le cas des deux expositions majeures inaugurées ce printemps 2014 : « Il était une fois l’Orient Express » (du 1er avril au 3 août), financée sur ressources propres et par la SNCF, et « Hajj, le pèlerinage à La Mecque » (du 23 avril au 10 août), financée par la Bibliothèque nationale du roi Abdulaziz de Riyad, coproductrice de l’exposition, et par la fondation Total.
Devant être financé par les États membres de la Ligue arabe à hauteur de 40 %, l’IMA avait frôlé il y a quelques années la cessation de paiement. Avec un budget en baisse (20,5 millions d’euros), l’IMA reprend cependant du poil de la bête. Des travaux de rénovation du bâtiment conçu par Jean Nouvel sont prévus (pour un coût total de 15 M€, dont 1 M€ financé par l’Arabie Saoudite pour la mise en lumière de la façade et les fameux moucharabiehs, qui, aujourd’hui, ne sont plus mobiles). La Lybie, l’Irak et le Qatar, quant à eux, reversent de nouveau leurs contributions à la fondation, dotée en capital par les membres de la Ligue arabe, qui n’interviennent plus qu’à hauteur de 10 %.
« Du coup, on est amené à chercher des financements au coup par coup », indique Jack Lang, à la tête de l’institution voilà un an. C’est notamment le cas des deux expositions majeures inaugurées ce printemps 2014 : « Il était une fois l’Orient Express » (du 1er avril au 3 août), financée sur ressources propres et par la SNCF, et « Hajj, le pèlerinage à La Mecque » (du 23 avril au 10 août), financée par la Bibliothèque nationale du roi Abdulaziz de Riyad, coproductrice de l’exposition, et par la fondation Total.
Redonner à l’IMA un rôle phare
« J’ai demandé à ce que l’IMA soit inscrit aux Monuments historiques », ambitionne le nouveau président. « L’IMA est une institution unique au monde, qui n’a aucun équivalent ailleurs. Le monde arabe, ce n’est pas seulement les 22 pays du monde arabe, il est présent dans le monde entier, en Afrique, en Asie, en Amérique latine et sur les mers ! », insiste Jack Lang. « Paris est une capitale arabe ! », lance-t-il, rappelant avoir reçu Yasser Arafat à l’IMA, à l’invitation de François Mitterrand, en 1990, alors que Arafat « n’était pas politiquement correct », car « l’OLP était alors considérée comme une organisation terroriste ».
Il s’agit pour l’ancien ministre socialiste de la Culture de « redonner à l’IMA un rôle phare dans la vie intellectuelle : l’IMA doit être de plus en plus un laboratoire d’idées ». Envisagé comme un think tank devant s’intéresser à toutes les grandes questions relatives au monde arabe, l’IMA noue désormais de nombreux partenariats avec des institutions de recherche ou universitaires (Sciences Po, INALCO, CNRS…) : petits déjeuners économiques du monde arabe (avec l’ESCP Europe) ; colloques (dont l’un portant sur la construction d’une bibliothèque numérique arabe) ; symposium international, en septembre, consacré aux renouveaux dans le monde arabe, lequel sera ouvert par le président de la République et conviera pendant trois jours acteurs politiques, économiques et culturels de chacun des pays concernés. « On essaie de faire une radiographie la plus vivante possible de ce monde arabe en métamorphose », explique Jack Lang.
Il s’agit pour l’ancien ministre socialiste de la Culture de « redonner à l’IMA un rôle phare dans la vie intellectuelle : l’IMA doit être de plus en plus un laboratoire d’idées ». Envisagé comme un think tank devant s’intéresser à toutes les grandes questions relatives au monde arabe, l’IMA noue désormais de nombreux partenariats avec des institutions de recherche ou universitaires (Sciences Po, INALCO, CNRS…) : petits déjeuners économiques du monde arabe (avec l’ESCP Europe) ; colloques (dont l’un portant sur la construction d’une bibliothèque numérique arabe) ; symposium international, en septembre, consacré aux renouveaux dans le monde arabe, lequel sera ouvert par le président de la République et conviera pendant trois jours acteurs politiques, économiques et culturels de chacun des pays concernés. « On essaie de faire une radiographie la plus vivante possible de ce monde arabe en métamorphose », explique Jack Lang.
Renouer avec la fréquentation
S’agissant de la fréquentation qui était en berne les années passées, la programmation plus dynamique des Jeudis de l’IMA davantage en lien avec les préoccupations du public français et les avant-premières régulières de films de réalisateurs arabes (deux activités gratuites) devraient ouvrir l’IMA à un public plus large et plus jeune, le détachant peu à peu de son image d’établissement parisien élitiste. « Cette maison reprend des couleurs, affirme Jack Lang. Nous voulons que l’IMA redevienne une ruche : étudiants qui viennent à la bibliothèque, visiteurs qui viennent admirer l’architecture de l’immeuble… L’IMA n’est comparable ni à un musée ni à un théâtre… »
Plutôt un lieu intellectuel et artistique en perpétuelle ébullition ?, nous donne-t-il l’impression… Après avoir fait entrer à pleins tubes le son électronique avec Arabic Sound System, l’IMA fait place au jazz oriental du 5 au 15 juin 2014, sans oublier la Fête de la musique (dont Jack Lang avait été à l’initiative en 1982), le 21 juin, réunissant raï, jazz et pop… en attendant une exposition en préparation sur le hip-hop.
Côté art contemporain, on a hâte de découvrir, notamment, les 150 portraits de personnalités arabes dessinés par l’artiste chinois Yan Pei-Ming. Côté culture populaire, on s’impatiente de voir monter le projet « Bande dessinée et monde arabe », en lien avec le Festival d’Angoulême tant l’on sait que la bande dessinée est devenue un mode d’expression non seulement artistique mais aussi politique du monde arabe.
« Nous n’oublions pas la Syrie », relève le président de l’IMA. Outre des conférences (sur la torture) et colloques (sur le patrimoine en péril) qui se tiennent régulièrement à l’IMA, l’exposition (gratuite) « Syrie : Cris-Action – Artistes en création », du 2 mai au 22 juin, permet aux artistes syriens de présenter leurs œuvres récentes. Parce que la créativité artistique a forcément une résonance politique.
Plutôt un lieu intellectuel et artistique en perpétuelle ébullition ?, nous donne-t-il l’impression… Après avoir fait entrer à pleins tubes le son électronique avec Arabic Sound System, l’IMA fait place au jazz oriental du 5 au 15 juin 2014, sans oublier la Fête de la musique (dont Jack Lang avait été à l’initiative en 1982), le 21 juin, réunissant raï, jazz et pop… en attendant une exposition en préparation sur le hip-hop.
Côté art contemporain, on a hâte de découvrir, notamment, les 150 portraits de personnalités arabes dessinés par l’artiste chinois Yan Pei-Ming. Côté culture populaire, on s’impatiente de voir monter le projet « Bande dessinée et monde arabe », en lien avec le Festival d’Angoulême tant l’on sait que la bande dessinée est devenue un mode d’expression non seulement artistique mais aussi politique du monde arabe.
« Nous n’oublions pas la Syrie », relève le président de l’IMA. Outre des conférences (sur la torture) et colloques (sur le patrimoine en péril) qui se tiennent régulièrement à l’IMA, l’exposition (gratuite) « Syrie : Cris-Action – Artistes en création », du 2 mai au 22 juin, permet aux artistes syriens de présenter leurs œuvres récentes. Parce que la créativité artistique a forcément une résonance politique.
Les temps forts 2014 de l’Institut du monde arabe
Il était une fois l’Orient Express
Du 1er avril au 3 août : exposition consacrée au plus mythique des trains. Sur le parvis de l’IMA sont présentée une locomotive, trois voitures et un wagon-restaurant de l’Orient Express. L’exposition se poursuit à l’intérieur de l’IMA où objets, documents d’archives, affiches, films et photographies sont exposés, montrant les aspects historiques et géographiques relatifs au cheminement de l’Orient Express.
Hajj, le pèlerinage à La Mecque
Du 23 avril au 10 août : exposition la plus importante jamais organisée sur le grand pèlerinage à La Mecque, réunissant 230 pièces pour la plupart inédites en France et proposant un parcours à la fois pédagogique et artistique.
Le Maroc aux mille couleurs
Du 15 octobre au 11 janvier 2015 : considérée comme la plus importante manifestation pluridisciplinaire (arts plastiques, design, bande dessinée, architecture, cinéma, danse, théâtre, littérature, métiers d’art, mode, art culinaire…) jamais consacrée en France au Maroc, « Le Maroc aux mille couleurs » investira la totalité des espaces de l’IMA durant quatre mois. À côté du versant contemporain proposé à l’IMA, le Maroc médiéval sera présenté au musée du Louvre, les deux expositions devant être inaugurées le même jour.
www.imarabe.org
Il était une fois l’Orient Express
Du 1er avril au 3 août : exposition consacrée au plus mythique des trains. Sur le parvis de l’IMA sont présentée une locomotive, trois voitures et un wagon-restaurant de l’Orient Express. L’exposition se poursuit à l’intérieur de l’IMA où objets, documents d’archives, affiches, films et photographies sont exposés, montrant les aspects historiques et géographiques relatifs au cheminement de l’Orient Express.
Hajj, le pèlerinage à La Mecque
Du 23 avril au 10 août : exposition la plus importante jamais organisée sur le grand pèlerinage à La Mecque, réunissant 230 pièces pour la plupart inédites en France et proposant un parcours à la fois pédagogique et artistique.
Le Maroc aux mille couleurs
Du 15 octobre au 11 janvier 2015 : considérée comme la plus importante manifestation pluridisciplinaire (arts plastiques, design, bande dessinée, architecture, cinéma, danse, théâtre, littérature, métiers d’art, mode, art culinaire…) jamais consacrée en France au Maroc, « Le Maroc aux mille couleurs » investira la totalité des espaces de l’IMA durant quatre mois. À côté du versant contemporain proposé à l’IMA, le Maroc médiéval sera présenté au musée du Louvre, les deux expositions devant être inaugurées le même jour.
www.imarabe.org