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Sur le vif

L'Irak plongé en plein chaos, le pouvoir dépassé

Rédigé par La Rédaction | Vendredi 13 Juin 2014 à 06:00

           


Au terme de quatre jours de combats et dans une offensive d'une envergure sans précédent, l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) a conquis Mossoul et toute la province de Ninive, une région pétrolière sunnite du nord du pays. Depuis la prise, mardi 10 juin, de la deuxième ville d’Irak, les combattants du groupuscule radical continuent leur progression vers le sud du pays pour rejoindre Bagdad.

Le gouvernement, qui craint que tout le pays ne tombe aux mains de terroristes, devait décréter l’état d’urgence jeudi 12 juin. Cependant, le nombre de députés nécessaire à la tenue d'une séance n'a pas pu être réuni pour que cette décision soit prise. L'extrême faiblesse des institutions étatiques est patente alors même que le groupuscule se trouve désormais à moins de 100 km de la capitale irakienne.

Plus tôt dans la journée du mercredi, ils ont pris le contrôle de Tikrit, le chef-lieu de la province de Salaheddine, avant de s’attaquer à Samarra. La liste des villes tombées aux mains d'EIIL ne cesse de s’allonger.

La prise de Mossoul, un tournant dans l’avancée de l’EIIL

La centaine d'insurgés a réussi à mette en déroute une armée irakienne impuissante à les contenir, dépassée par l’ampleur et la violence des assauts. La prise de Mossoul aurait poussé plus de 500 000 personnes à l’exode dans la région, selon l’Organisation internationale pour les migrations.

Un tournant qui marque la montée en puissance de l'EIIL, très présent en Syrie, depuis le début de son offensive en janvier dernier qui s’était soldée par la prise de Fallouja, à l’ouest de Bagdad, entièrement tombée aux mains des rebelles. Des terroristes se revendiquant de ce groupe ont multiplié ces dernières semaines les offensives violentes, qui se sont traduits par des prises d'otages et des attentats-suicides, notamment contre les chiites.

Les progrès spectaculaires des insurgés témoignent du chaos sécuritaire régnant en Irak, alimenté par les luttes politiques et les tensions confessionnelles entre chiites et sunnites. De son côté, Washington apporte son soutien aux dirigeants irakiens, « alors qu’ils forgent l’unité nationale nécessaire pour remporter le combat contre l’EIIL », a déclaré le 11 juin le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney.

Fondé en Irak en 2004 comme une franchise d’al-Qaïda, après l’intervention américaine, l’EIIL s’est affranchi en 2007 de l'organisation terroriste et entend concrétiser son projet de créer un Etat islamique à cheval sur le Liban, la Syrie et l'Irak. Il est dirigé par son créateur l’irakien Abou Bakr Al-Baghdadi, considéré par les spécialistes comme le nouveau Ben Laden. Réputé impitoyable, il contrôle déjà un vaste territoire réparti entre l’Irak et la Syrie et qui pourrait encore s’étendre dans les jours à venir.






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