Sur le vif
Plusieurs personnalités du monde associatif et universitaire, dont Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières, se sont soulevés contre l’appel du 8 mars « pour la dignité et l'égalité ». Cet appel, signé par huit femmes du monde arabe, contient selon eux des « raccourcis et simplifications » et « semble avoir d’abord été destiné à l’opinion publique française ».
« Les inégalités dont sont victimes les femmes dans le monde arabe ne sont malheureusement pas spécifiques à cette région ; de même elles ne sont pas inévitablement imputables à sa religion majoritaire », indique-t-on.
« A cet égard, la dénonciation dans cette tribune du 8 mars de faits graves, sans autre forme d’avertissement, nourrit de dangereux stéréotypes sans pour autant soulager les souffrances des femmes. Ne pouvait-on mieux faire ? », déclarent les signataires dans une tribune. En guise de contestation, un « Appel universel » a donc été lancé jeudi 15 mars.
« 8 femmes, originaires de 5 pays arabes, sont-elles suffisamment représentatives de plus de 150 millions de femmes, vivant dans une vingtaine de pays, pour que leur appel dramatique soit ainsi relayé ? », s’interroge-t-on.
Au-delà de la dénonciation, les initiateurs du texte en appellent à « favoriser une meilleure connaissance du monde arabe, de son histoire et de sa richesse », « de lutter contre les clichés assimilant le monde arabe à l’islam, et l’islam à l’oppression de la femme » et « lutter contre toute forme de soutien catégoriel, qui ne fait qu’accentuer les divisions et brouiller les trajectoires de sociétés en mouvement ».
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