Le message de Dieu aux Hommes n'a cessé de se renouveler, par le biais des prophètes et des messagers, à travers les époques et envers les Nations. Mais si les portes de la révélation à travers les prophètes et les messages sont closes, celles du renouveau de la religion, au niveau de la pensée et au niveau de la pratique, resteront ouverts jusqu'à la fin du monde !
La continuité du renouveau va de pair avec l'arrêt de la Révélation. En effet, c'est parce que l'Islam parachève la religion et correspond au dernier des messages, qu'il se doit d'être une religion renouvelée et un message renouvelé.
En effet, il est dans l'habitude des gens à travers les époques d'introduire des interprétations erronées ou d'ajouter des pratiques déviantes. Les uns s'orientent plus vers une certaine rigidité et un certain excès, et les autres plus vers un certain laxisme et une certaine permissivité. Le renouveau devient alors nécessaire et indispensable.
Les musulmans ne sont pas exempts de cette règle sociologique et historique. Ils ont donc besoin du renouveau de leur religion et de la réforme de leur pratique de temps à autre. Le renouveau devient alors un acte de protection et de préservation.
Il convient de préciser que le renouveau ne peut concerner les principes immuables de l'islam et ses grandes vérités. Il correspond à une action de contextualisation dans le temps et l'espace, pour la compréhension de la religion et l'ajustement de son application dans une société et une réalité en perpétuels développement et transformation. C'est pour cela que le Prophète Muhammad confirme, à travers un célèbre hadith, la nécessité de ce renouveau : « Allah envoie à la Oumma (la communauté des croyants) tous les cent ans celui qui lui renouvellera sa religion. »
Le renouveau auquel les musulmans sont invités doit toucher tous les compartiments de la vie même si, dans la plupart des cas, c'est surtout le renouveau de la pensée et de l'effort Intellectuel (Ijtihad) qui sont visés.
La continuité du renouveau va de pair avec l'arrêt de la Révélation. En effet, c'est parce que l'Islam parachève la religion et correspond au dernier des messages, qu'il se doit d'être une religion renouvelée et un message renouvelé.
En effet, il est dans l'habitude des gens à travers les époques d'introduire des interprétations erronées ou d'ajouter des pratiques déviantes. Les uns s'orientent plus vers une certaine rigidité et un certain excès, et les autres plus vers un certain laxisme et une certaine permissivité. Le renouveau devient alors nécessaire et indispensable.
Les musulmans ne sont pas exempts de cette règle sociologique et historique. Ils ont donc besoin du renouveau de leur religion et de la réforme de leur pratique de temps à autre. Le renouveau devient alors un acte de protection et de préservation.
Il convient de préciser que le renouveau ne peut concerner les principes immuables de l'islam et ses grandes vérités. Il correspond à une action de contextualisation dans le temps et l'espace, pour la compréhension de la religion et l'ajustement de son application dans une société et une réalité en perpétuels développement et transformation. C'est pour cela que le Prophète Muhammad confirme, à travers un célèbre hadith, la nécessité de ce renouveau : « Allah envoie à la Oumma (la communauté des croyants) tous les cent ans celui qui lui renouvellera sa religion. »
Le renouveau auquel les musulmans sont invités doit toucher tous les compartiments de la vie même si, dans la plupart des cas, c'est surtout le renouveau de la pensée et de l'effort Intellectuel (Ijtihad) qui sont visés.
Pourquoi renouveler la foi et la pratique
Le renouveau de la foi vise à rectifier certaines interprétations ou à purifier certaines formes de religiosité. Il consiste aussi à redonner vie à cette foi, à la sortir de sa stagnation pour qu'elle redevienne agissante sur les esprits avides de spiritualité et de quiétude. Il a aussi pour objectif d'élever la conduite et le comportement de l'Homme vers une plus grande droiture et une plus grande miséricorde.
Le renouveau de la pratique consiste à redonner vie à cette pratique pour qu'elle redevienne une école de pureté de l'adoration et pour que cette pratique soit l'école de la moralisation, de la réforme, et du réajustement.
Le renouveau de la pratique vise aussi à éviter l'attachement à certaines formes de la pratique religieuse sans se préoccuper du fond et des finalités de cette pratique. Il permet d'éviter une pratique religieuse « par habitude » ou « par imitation ». La pratique redevient alors un acte délibéré et réfléchi, pour une plus grande spiritualité et une plus grande élévation de l'esprit.
Le renouveau de la pratique consiste à redonner vie à cette pratique pour qu'elle redevienne une école de pureté de l'adoration et pour que cette pratique soit l'école de la moralisation, de la réforme, et du réajustement.
Le renouveau de la pratique vise aussi à éviter l'attachement à certaines formes de la pratique religieuse sans se préoccuper du fond et des finalités de cette pratique. Il permet d'éviter une pratique religieuse « par habitude » ou « par imitation ». La pratique redevient alors un acte délibéré et réfléchi, pour une plus grande spiritualité et une plus grande élévation de l'esprit.
Le renouveau de la pensée, un préalable
L'ensemble des savants et des penseurs musulmans s’accordent sur le fait que la crise des musulmans aujourd’hui est d'abord et avant tout une crise de la pensée et une crise du savoir. En effet, le véritable danger qui guette les musulmans est celui de « la stagnation intellectuelle ».
Le renouveau de la pensée (ijtihad) concerne les aspects qui se prêtent à l'effort Intellectuel pour répondre aux variations et au changement de l'environnement. A travers l’Histoire, les musulmans et leurs savants ont eu des approches et des interprétations qui variaient dans le temps et l'espace.
Le résultat de ces efforts Intellectuels, même s’il était juste à un moment donné, n'est pas forcément adapté à un autre temps ou à un autre lieu. Mieux encore, nos illustres savants changeaient leurs points de vue et leurs déductions d'un endroit à un autre et d'une époque à une autre.
Le meilleur exemple pour illustrer ceci est celui de l'imam Ach-Chafi'i qui a changé sensiblement sa pensée et sa jurisprudence après avoir migré de l'Irak en Egypte. Il avait donc deux approches : une ancienne et une nouvelle, une Irakienne et une égyptienne. Si nous constatons ce changement chez la même personne, qu'en est-il de surcroît si nous prenons en compte le changement d'époque, l'éloignement géographique ou la variation des conditions et des situations !
Le renouveau de la pensée (ijtihad) concerne les aspects qui se prêtent à l'effort Intellectuel pour répondre aux variations et au changement de l'environnement. A travers l’Histoire, les musulmans et leurs savants ont eu des approches et des interprétations qui variaient dans le temps et l'espace.
Le résultat de ces efforts Intellectuels, même s’il était juste à un moment donné, n'est pas forcément adapté à un autre temps ou à un autre lieu. Mieux encore, nos illustres savants changeaient leurs points de vue et leurs déductions d'un endroit à un autre et d'une époque à une autre.
Le meilleur exemple pour illustrer ceci est celui de l'imam Ach-Chafi'i qui a changé sensiblement sa pensée et sa jurisprudence après avoir migré de l'Irak en Egypte. Il avait donc deux approches : une ancienne et une nouvelle, une Irakienne et une égyptienne. Si nous constatons ce changement chez la même personne, qu'en est-il de surcroît si nous prenons en compte le changement d'époque, l'éloignement géographique ou la variation des conditions et des situations !
Anouar Kbibech, président du RMF.
Quel renouveau pour l'islam de France ?
Si les musulmans en général ont besoin d’un renouveau de la pensée et de la pratique religieuse et d’une ouverture sur leur environnement, ceci est encore plus crucial pour les musulmans de France.
Pour y arriver, ces derniers doivent être porteurs d’un esprit de renouveau et d’ouverture qu’ils doivent mettre en pratique à travers leurs engagements et leurs activités de tous les jours. Leur intégration dans la société doit se faire sans repli sur eux-mêmes, en abandonnant définitivement le mythe du « retour aux pays d’origine » pour certains. De même, ils doivent contribuer à la vie de la nation dans différents domaines politique, économique et social en assumant leur devoirs en tant que citoyens à part entière.
Autres défis à relever, les musulmans de France se doivent de coordonner leurs efforts afin d’innover et de mettre en place de nouvelles formes de religiosité qui, tout en respectant les aspects immuables de leur religion, prennent en compte leur contexte de vie avec ses contraintes, ses réalités et ses défis.
Aussi, il faut penser à mettre en place un « conseil religieux » pour mener cette réflexion de fond. Ce conseil théologique, qui pourrait être institutionnalisé par le CFCM, regrouperait plusieurs savants et référents religieux issus des différentes composantes de l’islam de France.
Enfin, s’ouvrir davantage vers les autres religions est essentiel, en renforçant les conditions d’un meilleur vivre ensemble avec toutes les composantes de la société française. L’objectif n’est pas de former un « front des religions » mais plutôt de créer des espaces d’échange et de convivialité qui favorisent une meilleure connaissance mutuelle et une plus grande concorde entre les croyants de toutes confessions.
Il est certain qu’un tel renouveau et qu’une telle réforme ont besoin d’échanges, de réflexion et de débats entre les musulmans pour faire émerger enfin un « islam de France » qui soit à la hauteur des défis majeurs auxquels les citoyens de confession musulmane doivent faire face dans les périodes troubles à venir.
Dans le même temps, la société française doit également accompagner ce mouvement et le consolider en considérant définitivement que les musulmans de France sont une composante majeure de la communauté nationale. Leur citoyenneté ne peut souffrir d’une quelconque remise en cause et ne peut être considérée comme une citoyenneté de seconde zone. Les musulmans de France réclament aujourd'hui le droit à « l’indifférence », notamment vis-à-vis de leurs pratiques religieuses. Ils n’aspirent qu’à vivre sereinement et paisiblement leur spiritualité, loin de toute provocation et de toute surenchère.
****
Anouar Kbibech est président du Rassemblement des musulmans de France (RMF) et vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM).
Pour y arriver, ces derniers doivent être porteurs d’un esprit de renouveau et d’ouverture qu’ils doivent mettre en pratique à travers leurs engagements et leurs activités de tous les jours. Leur intégration dans la société doit se faire sans repli sur eux-mêmes, en abandonnant définitivement le mythe du « retour aux pays d’origine » pour certains. De même, ils doivent contribuer à la vie de la nation dans différents domaines politique, économique et social en assumant leur devoirs en tant que citoyens à part entière.
Autres défis à relever, les musulmans de France se doivent de coordonner leurs efforts afin d’innover et de mettre en place de nouvelles formes de religiosité qui, tout en respectant les aspects immuables de leur religion, prennent en compte leur contexte de vie avec ses contraintes, ses réalités et ses défis.
Aussi, il faut penser à mettre en place un « conseil religieux » pour mener cette réflexion de fond. Ce conseil théologique, qui pourrait être institutionnalisé par le CFCM, regrouperait plusieurs savants et référents religieux issus des différentes composantes de l’islam de France.
Enfin, s’ouvrir davantage vers les autres religions est essentiel, en renforçant les conditions d’un meilleur vivre ensemble avec toutes les composantes de la société française. L’objectif n’est pas de former un « front des religions » mais plutôt de créer des espaces d’échange et de convivialité qui favorisent une meilleure connaissance mutuelle et une plus grande concorde entre les croyants de toutes confessions.
Il est certain qu’un tel renouveau et qu’une telle réforme ont besoin d’échanges, de réflexion et de débats entre les musulmans pour faire émerger enfin un « islam de France » qui soit à la hauteur des défis majeurs auxquels les citoyens de confession musulmane doivent faire face dans les périodes troubles à venir.
Dans le même temps, la société française doit également accompagner ce mouvement et le consolider en considérant définitivement que les musulmans de France sont une composante majeure de la communauté nationale. Leur citoyenneté ne peut souffrir d’une quelconque remise en cause et ne peut être considérée comme une citoyenneté de seconde zone. Les musulmans de France réclament aujourd'hui le droit à « l’indifférence », notamment vis-à-vis de leurs pratiques religieuses. Ils n’aspirent qu’à vivre sereinement et paisiblement leur spiritualité, loin de toute provocation et de toute surenchère.
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Anouar Kbibech est président du Rassemblement des musulmans de France (RMF) et vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM).
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