L’islam sera « un enjeu électoral » lors de prochaines élections présidentielles de 2017, a affirmé, tout en le regrettant, Manuel Valls. « Je sais que ça sera un enjeu électoral, à tous points de vue et pour beaucoup de monde », a déclaré le Premier ministre, en clôture d’un colloque organisé par les socialistes lundi 22 juin à l'Assemblée nationale sur le thème « République et islam : ensemble relevons le défi ».
Il a accusé l'extrême droite et les salafistes - « ceux-là mêmes qui n'ont aucun intérêt à laisser s'épanouir un islam vivant et moderne en terme de liberté, d'égalité et de laïcité » - d'une « complicité » de fait pour susciter le « rejet et la peur » de l'islam.
Manuel Valls, qui a repris l’expression d'un des participants appelant à « faire de la France le "Harvard de l'islam" », a plaidé pour un retour à la grande tradition française de l’islamologie pour une meilleure connaissance de l’islam en France.
Ce colloque a été organisé au Palais-Bourbon par le député PS Jean Glavany, en présence de la sénatrice de Paris Bariza Kiari et du philosophe Abdennour Bidar, une semaine après la réunion inaugurale de la nouvelle instance de dialogue avec l’islam initiée par le gouvernement et que les initiateurs des débats soutiennent. « Il y a un paradoxe à ce que le gouvernement traite ce dossier et en même temps dise que c’est à l’islam de s’organiser », indique le Premier ministre, ajoutant qu’il fallait vivre avec cette « contradiction ».
Il a accusé l'extrême droite et les salafistes - « ceux-là mêmes qui n'ont aucun intérêt à laisser s'épanouir un islam vivant et moderne en terme de liberté, d'égalité et de laïcité » - d'une « complicité » de fait pour susciter le « rejet et la peur » de l'islam.
Manuel Valls, qui a repris l’expression d'un des participants appelant à « faire de la France le "Harvard de l'islam" », a plaidé pour un retour à la grande tradition française de l’islamologie pour une meilleure connaissance de l’islam en France.
Ce colloque a été organisé au Palais-Bourbon par le député PS Jean Glavany, en présence de la sénatrice de Paris Bariza Kiari et du philosophe Abdennour Bidar, une semaine après la réunion inaugurale de la nouvelle instance de dialogue avec l’islam initiée par le gouvernement et que les initiateurs des débats soutiennent. « Il y a un paradoxe à ce que le gouvernement traite ce dossier et en même temps dise que c’est à l’islam de s’organiser », indique le Premier ministre, ajoutant qu’il fallait vivre avec cette « contradiction ».
Un appel lancé aux musulmans
Le débat a été vivement critiqué par Abdallah Zekri, président de l’Observatoire national contre l’islamophobie pour fustiger une surfocalisation de la classe politique sur l'islam, deux semaines après la convention – devenue finalement une réunion à huis-clos - des Républicains sur l’islam. « On ne fait pas de fixation sur l'islam. Mais nous avons bien conscience ici qu'il y a un problème. Comme le disait Camus, "ne pas nommer les choses, c'est ajouter à la misère du monde" », a estimé Jean Glavany. Ce faisant, il attache à parler de l'islam comme « un problème ».
Pour le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone qui a ouvert les débats, il n’y a « pas de problème entre l'islam et la République » mais « il ne faut plus laisser aucun espace à ceux qui, au prétexte de convictions religieuses, veulent s'exclure de la communauté républicaine ».
Le colloque s'est achevé sur un double appel (à télécharger plus bas) : l’un destiné « à tous ceux qui se réclament de la République et veulent faire vivre ses valeurs, aux responsables politiques et aux pouvoirs publics » ; l’autre « à tous nos concitoyens de culture musulmane » pour « qu’ils aident à la construction d’une relation apaisée avec la République par la promotion de l’islam de France comme un islam des Lumières, moderne et tolérant » par la promotion d'« une culture qui renonce à brandir les signes extérieurs de leur foi sous une forme de provocations intransigeante et radicale » et « à un islam stéréotypé et standardisé ».
« A eux de comprendre que la burqa, le refus de serrer la main à une femme, ou les prières de rue ne sont pas acceptables en République et que l’égalité de droits entre hommes et femmes est un principe universel de la République », peut-on notamment lire. Sans la participation préalable d'un large panel de personnalités musulmanes à l'élaboration de l'appel et devant des formulations qui ne manquent parfois pas de maladresses, celui-ci aura bien du mal à prendre auprès de ceux à qui le PS voulait destiner le message.
Pour le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone qui a ouvert les débats, il n’y a « pas de problème entre l'islam et la République » mais « il ne faut plus laisser aucun espace à ceux qui, au prétexte de convictions religieuses, veulent s'exclure de la communauté républicaine ».
Le colloque s'est achevé sur un double appel (à télécharger plus bas) : l’un destiné « à tous ceux qui se réclament de la République et veulent faire vivre ses valeurs, aux responsables politiques et aux pouvoirs publics » ; l’autre « à tous nos concitoyens de culture musulmane » pour « qu’ils aident à la construction d’une relation apaisée avec la République par la promotion de l’islam de France comme un islam des Lumières, moderne et tolérant » par la promotion d'« une culture qui renonce à brandir les signes extérieurs de leur foi sous une forme de provocations intransigeante et radicale » et « à un islam stéréotypé et standardisé ».
« A eux de comprendre que la burqa, le refus de serrer la main à une femme, ou les prières de rue ne sont pas acceptables en République et que l’égalité de droits entre hommes et femmes est un principe universel de la République », peut-on notamment lire. Sans la participation préalable d'un large panel de personnalités musulmanes à l'élaboration de l'appel et devant des formulations qui ne manquent parfois pas de maladresses, celui-ci aura bien du mal à prendre auprès de ceux à qui le PS voulait destiner le message.