Le football français puise souvent ses talents dans les couches populaires. Le sport en général, le foot en particulier, est souvent perçu, dans nos quartiers, comme une voie accessible pour l’ascension sociale.
Avant que le petit peuple immigré de France ne vienne d’Afrique noire et du Maghreb, la France du foot a rêvé avec la « génération Kopa ». Raymond Kopaszewski, dit Kopa, légende du football mondial, capitaine de l’équipe de France, ballon d’or en 1958, est le fils d’un immigré (polonais).
Viendra ensuite la génération menée par Michel Platini. Ce dribleur hors pair, au coup de pied magique et à la carrière exceptionnelle est, lui aussi, fils d’immigré (italien). En 1998, M. Platini sera au cœur de l’organisation du Mondial en France. Pour la première fois de son histoire, la France sacrée championne du monde grâce à la « génération Zidane ». Zinedine Zidane est fils d’un immigré (algérien).
La « génération Zidane » a placé le monde du football sur un petit nuage. L’échec de 2002 ne suffira pas à entamer l’enthousiasme populaire. L’équipe de France de football n’était plus une équipe sportive. Elle est devenue le symbole du succès de la France multiculturelle, cette « France Black-Blanc-Beur », qui agace tant ceux qui ignorent l’Histoire de ce pays.
Puis lorsque l’échec survint après le succès, des voix se sont élevées pour dénoncer « trop de Noirs chez les Bleus ». Si les victoires résultent des origines culturelles des joueurs, alors les défaites aussi ! Logique, mais éthiquement immonde comme un mensonge peut l’être.
L’échec des Bleus en Afrique du Sud fait remonter ces analyses racistes. Déjà, en 2005, dans un journal israélien, Alain Finkielkraut avait qualifié l’équipe de France de « black, black, black ». Cette année, le philosophe est plus subtil dans son approche culturaliste des Bleus. Il parle désormais de « génération caillera » qui s’inspire de méthodes de la mafia.
Pour l’occasion, Eric Zemmour a ressorti sa grille de lecture raciale. Celui qui se définit comme homme de « race blanche » estime qu’il y aurait « des clans » parmi les Bleus. Ce serait des « oppositions entre Blancs et Noirs, entre musulmans et pas musulmans, entre ceux qui jouent à l’étranger et ceux qui ne jouent pas à l’étranger ».
Le dossier des Bleus était déjà bien lourd. Mais son contenu était vieux puisqu’il porte sur leurs primes, leur motivation, leur sens de l’honneur, leur inculture aussi. Même la couleur de peau existe dans la liste depuis quelques années. Il fallait donc actualiser cette liste pour la mettre au goût du jour. Dans ce sens, cette islamisation des Bleus arrive bien à pic.
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