La demande solennelle du Conseil français du culte musulman (CFCM), à François Hollande, de faire de l’islamophobie une cause nationale, au même titre que la lutte contre l’antisémitisme, a été mal accueillie par le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF).
L’instance s’y est publiquement opposée par la voix de son président Richard Prasquier, qui s’est fendu d’un édito, publié vendredi 9 novembre sur le site officiel du CRIF.
Dans ses « réflexions sur l’islamophobie », il déclare haïr « la haine contre les musulmans » tout en expliquant dans le même temps qu’il ne faut pas mettre sur un même pied d’égalité la lutte contre l’antisémitisme et l’islamophobie. « Je hais l’antisémitisme et je hais l’islamophobie. Mais j’essaie de ne pas tout mélanger », écrit-il.
« Nous avons en commun à affronter l’intolérance, mais il ne faut pas tomber dans la naïveté. La facilité mimétique est tentante, mais trompeuse, car l’islamophobie n’est pas un doublon de l’antisémitisme. La meilleure façon de lutter contre l’islamophobie est de lutter tous ensemble pour la sauvegarde des traditions démocratiques de laïcité ouverte qui sont celles de notre pays », écrit-il.
« Les discriminations contre les musulmans sont une sombre réalité de notre société ; les discriminations contre les Juifs ont à peu près disparu. Dans notre pays, l’Islam a droit au même respect que les autres religions. Je ne crois pas que cela soit le cas et nous devons lutter pour que cela le devienne », lance-t-il.
Ainsi selon le président du CRIF, les musulmans ne sont victimes « que » de discriminations et ne courent pas de risques de violences dans des « territoires perdus de la République », dixit les quartiers populaires, contrairement aux juifs. « Je n’ai entendu parler d’aucune manifestation où on voue les musulmans à l’enfer, je n’ai pas entendu parler de brimades exercées contre des musulmans à l’école, (…) de livres comparant les musulmans à des fils d’animaux, (…) de réseau de branquignols haineux effectuant des attentats contre des lieux liés à l’Islam », se justifie-t-il. « J’espère être préservé toute ma vie d’une histoire aussi horrible que celle de Ilan Halimi ou celle de Ozar Hathora exercée contre des musulmans en France. »
Le CRIF ferme ainsi les yeux sur la montée manifeste des actes islamophobes en France, parmi lesquels les atteintes à de nombreux lieux de culte musulmans, recensés cette année, comme à Libourne, où une mosquée a été attaquée au cocktail molotov après l’Aïd al-Fitr en août dernier, ou dernièrement à Poitiers. La liste ne saurait être exhaustive tant elle s'est allongée cette année, et ce sans compter les atteintes physiques aux personnes en raison de leur appartenance supposée à l'islam.
M. Prasquier préfère en revanche mettre l’accent sur les islamistes radicaux qui, bien que très rares fort heureusement, sont assimilés à de « vrais islamophobes », « un sous-groupe particulièrement dangereux, tant l’image qu’ils essaient de donner à l’Islam est inacceptable par un individu doué de sens commun. » On l'aura compris, le CFCM ne trouvera pas en la personne du président du CRIF un soutien pour appuyer sa demande auprès des autorités.
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L’instance s’y est publiquement opposée par la voix de son président Richard Prasquier, qui s’est fendu d’un édito, publié vendredi 9 novembre sur le site officiel du CRIF.
Dans ses « réflexions sur l’islamophobie », il déclare haïr « la haine contre les musulmans » tout en expliquant dans le même temps qu’il ne faut pas mettre sur un même pied d’égalité la lutte contre l’antisémitisme et l’islamophobie. « Je hais l’antisémitisme et je hais l’islamophobie. Mais j’essaie de ne pas tout mélanger », écrit-il.
« Nous avons en commun à affronter l’intolérance, mais il ne faut pas tomber dans la naïveté. La facilité mimétique est tentante, mais trompeuse, car l’islamophobie n’est pas un doublon de l’antisémitisme. La meilleure façon de lutter contre l’islamophobie est de lutter tous ensemble pour la sauvegarde des traditions démocratiques de laïcité ouverte qui sont celles de notre pays », écrit-il.
« Les discriminations contre les musulmans sont une sombre réalité de notre société ; les discriminations contre les Juifs ont à peu près disparu. Dans notre pays, l’Islam a droit au même respect que les autres religions. Je ne crois pas que cela soit le cas et nous devons lutter pour que cela le devienne », lance-t-il.
Ainsi selon le président du CRIF, les musulmans ne sont victimes « que » de discriminations et ne courent pas de risques de violences dans des « territoires perdus de la République », dixit les quartiers populaires, contrairement aux juifs. « Je n’ai entendu parler d’aucune manifestation où on voue les musulmans à l’enfer, je n’ai pas entendu parler de brimades exercées contre des musulmans à l’école, (…) de livres comparant les musulmans à des fils d’animaux, (…) de réseau de branquignols haineux effectuant des attentats contre des lieux liés à l’Islam », se justifie-t-il. « J’espère être préservé toute ma vie d’une histoire aussi horrible que celle de Ilan Halimi ou celle de Ozar Hathora exercée contre des musulmans en France. »
Le CRIF ferme ainsi les yeux sur la montée manifeste des actes islamophobes en France, parmi lesquels les atteintes à de nombreux lieux de culte musulmans, recensés cette année, comme à Libourne, où une mosquée a été attaquée au cocktail molotov après l’Aïd al-Fitr en août dernier, ou dernièrement à Poitiers. La liste ne saurait être exhaustive tant elle s'est allongée cette année, et ce sans compter les atteintes physiques aux personnes en raison de leur appartenance supposée à l'islam.
M. Prasquier préfère en revanche mettre l’accent sur les islamistes radicaux qui, bien que très rares fort heureusement, sont assimilés à de « vrais islamophobes », « un sous-groupe particulièrement dangereux, tant l’image qu’ils essaient de donner à l’Islam est inacceptable par un individu doué de sens commun. » On l'aura compris, le CFCM ne trouvera pas en la personne du président du CRIF un soutien pour appuyer sa demande auprès des autorités.
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