Amar Lasfar, président de l'UOIF, entouré de Makhlouf Mamèche, présent de la Fédération nationale de l'enseignement privé musulman (FNEM) et du secrétaire général de l'UOIF Okacha Ben Ahmed (à droite).
Le 34e Rassemblement des musulmans de France (RAMF), qui se tiendra du vendredi 14 au lundi 17 avril, n’aura jamais autant bien porté son nom depuis que l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) a décidé, en février, de changer sa dénomination. Comme le dévoilait alors Saphirnews, la fédération s’est choisi pour nom « Musulmans de France ». Dans la même veine, la branche européenne de l’UOIF, la FOIE, a aussi pris le nom de « Musulmans d’Europe », selon nos informations. Mais la présidence de l’UOIF le dit et le répète : ces changements de forme s’accompagnent d’un renouvellement en profondeur de la structure.
Un second mandat pour Amar Lasfar ?
Une révision statutaire de l’UOIF a en effet été adoptée en novembre 2016 lors d’une assemblée générale extraordinaire. Parmi les changements signalés, le nombre de membres du conseil d’administration est passé de 34 à 43 et a été porté à 50 % issus des régions pour une meilleure représentation. Aussi, « on a rattrapé notre retard sur la parité avec 20 % de femmes » dans le CA, déclare-t-on.
L’étendue des autres changements vantés reste encore abstraite mais une chose est certaine : l’UOIF espère se défaire de l’étiquette « Frères musulmans », cause en partie de sa mauvaise image qu’elle traîne en France. « On récuse le projet politique et l’appartenance à un mouvement international », martèle Amar Lasfar. « Vous persistez à nous associer aux Frères musulmans » mais « mon école de pensée est l’islam de France », signifie-t-il.
Le 34e Salon du Bourget est le dernier du mandat de l’actuel président de l’UOIF. A moins que celui-ci, à la tête de la Ligue islamique du Nord depuis de nombreuses années, rempile pour quatre ans. Amar Lasfar se refuse à répondre aux questions des journalistes invités, jeudi 30 mars, à un point presse deux semaines avant la RAMF. « Ce n’est pas dans la tradition » de l’UOIF de déclarer sa candidature, indique-t-il. Le prochain président de l’organisation sera désigné mi-mai lors d’une AG élective organisée après un congrès fin avril à l’issue duquel cinq candidats seront désignés.
L’étendue des autres changements vantés reste encore abstraite mais une chose est certaine : l’UOIF espère se défaire de l’étiquette « Frères musulmans », cause en partie de sa mauvaise image qu’elle traîne en France. « On récuse le projet politique et l’appartenance à un mouvement international », martèle Amar Lasfar. « Vous persistez à nous associer aux Frères musulmans » mais « mon école de pensée est l’islam de France », signifie-t-il.
Le 34e Salon du Bourget est le dernier du mandat de l’actuel président de l’UOIF. A moins que celui-ci, à la tête de la Ligue islamique du Nord depuis de nombreuses années, rempile pour quatre ans. Amar Lasfar se refuse à répondre aux questions des journalistes invités, jeudi 30 mars, à un point presse deux semaines avant la RAMF. « Ce n’est pas dans la tradition » de l’UOIF de déclarer sa candidature, indique-t-il. Le prochain président de l’organisation sera désigné mi-mai lors d’une AG élective organisée après un congrès fin avril à l’issue duquel cinq candidats seront désignés.
Le non de l’UOIF au contrôle administratif du culte musulman
2017 est « une année de grand chamboulement », lance Amar Lasfar, qui relève les élections présidentielles et législatives. Ambitionnant d’« éclairer » ceux parmi les électeurs qui passeront au Bourget cette année, il appelle les musulmans à « réagir en tant que citoyens » aux déclarations et programmes des candidats.
Mais il se désole dans le même temps de la méconnaissance, voire de l’ignorance, de la plupart des candidats s'agissant de l’islam et de ses fidèles. Aussi, c’est en tant que représentant d’une fédération musulmane qu’il déclare être choqué de la proposition, prônée par François Fillon, visant au contrôle administratif du culte musulman. « On se permet des choses qu’on ne fait pas avec d’autres » communautés, indique un Amar Lasfar qui ne paraissait convaincu par aucun prétendant à l'Elysée, ne les estimant « pas à la hauteur du poste suprême » souhaité. Quant à Marine Le Pen qui souhaite la dissolution de son organisation, il dit ne pas être « inquiet » de l'issue des élections pour elle, à savoir la défaite.
Mais il se désole dans le même temps de la méconnaissance, voire de l’ignorance, de la plupart des candidats s'agissant de l’islam et de ses fidèles. Aussi, c’est en tant que représentant d’une fédération musulmane qu’il déclare être choqué de la proposition, prônée par François Fillon, visant au contrôle administratif du culte musulman. « On se permet des choses qu’on ne fait pas avec d’autres » communautés, indique un Amar Lasfar qui ne paraissait convaincu par aucun prétendant à l'Elysée, ne les estimant « pas à la hauteur du poste suprême » souhaité. Quant à Marine Le Pen qui souhaite la dissolution de son organisation, il dit ne pas être « inquiet » de l'issue des élections pour elle, à savoir la défaite.
Un retour vers le CFCM non sans critiques
Amar Lasfar préfère s’attarder sur le bilan de l’UOIF. « Nous avons accompagné le processus de l’islam de France à travers des outils », déclare-t-il, citant la création du Conseil européen de la fatwa et de la recherche (CEFR) en 1994 et, 20 ans plus tard, de la Fédération nationale de l’enseignement musulman (FNEM), présidée par Makhlouf Mamèche, « une des réalisations majeures » du mandat d’Amar Lasfar, lui-même à la tête du lycée Averroès.
La seconde partie du mandat d’Amar Lasfar marque aussi un rapprochement progressif de l’UOIF vers le Conseil français du culte musulman (CFCM) quatre ans après l'avoir boycotté. Une volonté qui correspond à la nécessité pour la fédération, malmenée sous l'ère Valls, de ne pas être exclue du jeu institutionnel avec l'Etat, qui l’a écartée du montage de la Fondation de l’islam de France. « Ce n’est pas l’UOIF qui a tourné le dos à la Fondation mais c’est l’Etat », signale Amar Lasfar.
La présidence de l’UOIF, qui ne cache pas sa grande proximité avec la Grande Mosquée de Paris, ne manque toutefois pas d’égratigner le CFCM quant à la teneur de sa lettre aux candidats à la présidentielle et à son initiative de rendre publique la charte de l’imam, « morte-née ». Outre le mauvais timing, elle dénonce « un islam à deux vitesses » promu à ses yeux par le document, qui ne s’appliquerait pas aux imams détachés, fonctionnaires de pays étrangers.
Mais l’UOIF reconnaît la dynamique insufflée par Anouar Kbibech depuis 2015, et entend respecter la décision prise sur la présidence tournante, qui doit être attribuée, en vertu des statuts, à Ahmet Ogras, président du CCMTF (proche de la Turquie), au 1er juillet.
La seconde partie du mandat d’Amar Lasfar marque aussi un rapprochement progressif de l’UOIF vers le Conseil français du culte musulman (CFCM) quatre ans après l'avoir boycotté. Une volonté qui correspond à la nécessité pour la fédération, malmenée sous l'ère Valls, de ne pas être exclue du jeu institutionnel avec l'Etat, qui l’a écartée du montage de la Fondation de l’islam de France. « Ce n’est pas l’UOIF qui a tourné le dos à la Fondation mais c’est l’Etat », signale Amar Lasfar.
La présidence de l’UOIF, qui ne cache pas sa grande proximité avec la Grande Mosquée de Paris, ne manque toutefois pas d’égratigner le CFCM quant à la teneur de sa lettre aux candidats à la présidentielle et à son initiative de rendre publique la charte de l’imam, « morte-née ». Outre le mauvais timing, elle dénonce « un islam à deux vitesses » promu à ses yeux par le document, qui ne s’appliquerait pas aux imams détachés, fonctionnaires de pays étrangers.
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