Un référendum sur les minarets est-il démocratiquement intelligent ? L’extrême droite suisse répond : « Oui. » Elle peut fêter sa victoire. Car cette question de minaret n’est pas un problème d’architecture ; c’est une question identitaire portée par la droite extrême.
Il serait court de classer la Suisse « pays islamophobe ». Ni les Suisses anti-minarets ni les Français anti-burqas n’ont l’intention d’interdire la pratique de l’islam. Notre foi en un Dieu unique ne les dérange pas. Notre éthique en matière de finances ne les trouble pas plus que nos prières dans nos mosquées. Ce qui effraye nombre d’Européens, c’est la visibilité de l’islam dans l’espace public.
Leur discours est simple : « Soyez musulmans, mais que ça ne se voit point. » Or qu’y a-t-il de plus visible qu’un minaret dressé au-dessus de nos têtes, de jour comme de nuit, pointant vers le ciel d’Europe son croissant lunaire ? Pour l’extrême droite, qui manie la peur avec génie, chaque minaret est une baïonnette géante et chaque mosquée un cheval de Troie.
Le cas suisse n’est pas le premier. À Rome où se trouve la plus grande mosquée d’Europe, le minaret était prévu proportionnel à la taille de l’édifice. Mais cette mosquée est située sur un terrain surélevé. Du coup, son minaret dépassait la coupole de la basilique Saint-Pierre. Le conseil municipal est intervenu et a mis son veto sur la taille du minaret. Finalement, sur un site de 30 000 m², Rome eut sa Grande Mosquée, avec un petit minaret, en 1995.
La France compte des cas semblables. « Mosquées intégrées à l’environnement », expliquent les architectes. Un euphémisme pour « mosquées discrètes », que l’on ne pourra qualifier d’ostentatoires. Si on ne peut exclure l’islam d’Europe, pour certains politiques il lui faut l’effacer de l’espace public.
Dans les esprits de nos concitoyens, notre religion est porteuse d’une vision politique. En cela l’histoire leur donne raison. La sottise est de réduire l’islam à un seul de ses aspects. C’est comme définir le football par une course après un ballon en cuir. C’est totalement erroné.
Le fait est que cette rationalité limitée de nos concitoyens, réduisant l’islam à un mouvement politique, est régulièrement alimentée par certains musulmans. Les salafistes s’y amusent parfois. Ils sont de bons clients médiatiques. Mais, sur le terrain, ils ne font pas le poids face aux musulmans du « juste milieu », qui sont de mauvais clients médiatiques.
Porte-parole incontesté de l’islam européen, Tariq Ramadan participe à ce jeu, en engageant le débat sur l’islam avec Nicolas Sarkozy, homme politique avéré ; ou récemment, avec Caroline Fourest, au discours ouvertement politique inscrit dans une tradition extrémiste. La pensée de M. Ramadan n’en devient inaudible qu’au travers du prisme du politique, voire de la politique.
Parce qu’elle voit l’islam comme un « prétexte politique », la Suisse veut des mosquées sans minaret. La France voudrait des musulmans sans barbe, des musulmanes sans hijab ni burqa. C’est cette chose nommée « islam modéré » et que la Suisse veut nous imposer par référendum.
Or à question idiote réponse imbécile. Un référendum pour déterminer la manière de vivre sa religion ? Il fallait vraiment y penser !
Il serait court de classer la Suisse « pays islamophobe ». Ni les Suisses anti-minarets ni les Français anti-burqas n’ont l’intention d’interdire la pratique de l’islam. Notre foi en un Dieu unique ne les dérange pas. Notre éthique en matière de finances ne les trouble pas plus que nos prières dans nos mosquées. Ce qui effraye nombre d’Européens, c’est la visibilité de l’islam dans l’espace public.
Leur discours est simple : « Soyez musulmans, mais que ça ne se voit point. » Or qu’y a-t-il de plus visible qu’un minaret dressé au-dessus de nos têtes, de jour comme de nuit, pointant vers le ciel d’Europe son croissant lunaire ? Pour l’extrême droite, qui manie la peur avec génie, chaque minaret est une baïonnette géante et chaque mosquée un cheval de Troie.
Le cas suisse n’est pas le premier. À Rome où se trouve la plus grande mosquée d’Europe, le minaret était prévu proportionnel à la taille de l’édifice. Mais cette mosquée est située sur un terrain surélevé. Du coup, son minaret dépassait la coupole de la basilique Saint-Pierre. Le conseil municipal est intervenu et a mis son veto sur la taille du minaret. Finalement, sur un site de 30 000 m², Rome eut sa Grande Mosquée, avec un petit minaret, en 1995.
La France compte des cas semblables. « Mosquées intégrées à l’environnement », expliquent les architectes. Un euphémisme pour « mosquées discrètes », que l’on ne pourra qualifier d’ostentatoires. Si on ne peut exclure l’islam d’Europe, pour certains politiques il lui faut l’effacer de l’espace public.
Dans les esprits de nos concitoyens, notre religion est porteuse d’une vision politique. En cela l’histoire leur donne raison. La sottise est de réduire l’islam à un seul de ses aspects. C’est comme définir le football par une course après un ballon en cuir. C’est totalement erroné.
Le fait est que cette rationalité limitée de nos concitoyens, réduisant l’islam à un mouvement politique, est régulièrement alimentée par certains musulmans. Les salafistes s’y amusent parfois. Ils sont de bons clients médiatiques. Mais, sur le terrain, ils ne font pas le poids face aux musulmans du « juste milieu », qui sont de mauvais clients médiatiques.
Porte-parole incontesté de l’islam européen, Tariq Ramadan participe à ce jeu, en engageant le débat sur l’islam avec Nicolas Sarkozy, homme politique avéré ; ou récemment, avec Caroline Fourest, au discours ouvertement politique inscrit dans une tradition extrémiste. La pensée de M. Ramadan n’en devient inaudible qu’au travers du prisme du politique, voire de la politique.
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