Les consommateurs musulmans attendaient la charte du halal du Conseil français du culte musulman (CFCM) pour décembre 2010. Puis pour janvier 2011. Finalement, ils pourront toujours attendre. La charte n’a toujours pas été entérinée en date du 23 janvier, jour de la réunion du conseil d’administration du CFCM, « l'organe décisionnaire de notre institution qui a, en particulier, le pouvoir de modifier le projet qui lui est proposé par le bureau exécutif », a expliqué, quelques jours plus tôt, Mohammed Moussaoui à Saphirnews.
« La charte halal du CFCM ne sera donc rendue publique que lorsqu'elle sera validée par le CA », nous a-t-il déclaré. A savoir pas maintenant. En effet, « le conseil d’administration a invité le bureau exécutif du CFCM à finaliser la réflexion sur une disposition restée en suspens afin de recueillir le consensus le plus large sur le sujet », apprend-on par voie de communiqué en date du 24 janvier.
En cause, l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) qui s’est refusée, pour le moment, de signer la charte. Ou plutôt de participer à la réunion où deux points étaient à l’ordre du jour : la validation du calendrier électoral pour le renouvellement des instances dirigeantes du CFCM et des CRCM en juin prochain et l’approbation du projet de la charte halal.
L’UOIF, d’habitude discrète dans ses positions, s’explique dans plusieurs communiqués parus en janvier et fait savoir, le 20 janvier, que « le marché du halal en France souffre avant tout de la déficience du contrôle et non de l’absence d’une charte. Aussi, l’UOIF ne peut admettre qu’une charte soit adoptée sans la mise en place de procédures transparentes pour la faire respecter. Une solution globale devra être installée pour réguler ce marché ».
« La charte halal du CFCM ne sera donc rendue publique que lorsqu'elle sera validée par le CA », nous a-t-il déclaré. A savoir pas maintenant. En effet, « le conseil d’administration a invité le bureau exécutif du CFCM à finaliser la réflexion sur une disposition restée en suspens afin de recueillir le consensus le plus large sur le sujet », apprend-on par voie de communiqué en date du 24 janvier.
En cause, l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) qui s’est refusée, pour le moment, de signer la charte. Ou plutôt de participer à la réunion où deux points étaient à l’ordre du jour : la validation du calendrier électoral pour le renouvellement des instances dirigeantes du CFCM et des CRCM en juin prochain et l’approbation du projet de la charte halal.
L’UOIF, d’habitude discrète dans ses positions, s’explique dans plusieurs communiqués parus en janvier et fait savoir, le 20 janvier, que « le marché du halal en France souffre avant tout de la déficience du contrôle et non de l’absence d’une charte. Aussi, l’UOIF ne peut admettre qu’une charte soit adoptée sans la mise en place de procédures transparentes pour la faire respecter. Une solution globale devra être installée pour réguler ce marché ».
La charte, une solution d’appoint
Il est clairement démontré que l’insuffisance de contrôles – indépendants – sur la chaîne de production des produits halal est criante et qu’il est nécessaire de régler. La découverte des traces de porc dans les saucisses de volaille « halal » Herta en est une preuve parmi plusieurs autres.
Cependant, l’absence d’une réglementation est aussi un problème majeur du marché. Devant l’appât du gain, les acteurs ne cessent de se multiplier, brouillant ainsi les pistes au regard des consommateurs. La définition même du halal ne fait pas l’unanimité entre les instances musulmanes de France et fait l’objet de nombreuses interprétations.
Electronarcose, abattage mécanique, étourdissement, bien-être animal… autant de procédés sur lesquels il est bon de statuer pour réguler au mieux le marché et ainsi éviter à des acteurs de l’agroalimentaire, notamment industriels, ne connaissant rien au halal de se lancer à l’aveuglette.
Cependant, l’absence d’une réglementation est aussi un problème majeur du marché. Devant l’appât du gain, les acteurs ne cessent de se multiplier, brouillant ainsi les pistes au regard des consommateurs. La définition même du halal ne fait pas l’unanimité entre les instances musulmanes de France et fait l’objet de nombreuses interprétations.
Electronarcose, abattage mécanique, étourdissement, bien-être animal… autant de procédés sur lesquels il est bon de statuer pour réguler au mieux le marché et ainsi éviter à des acteurs de l’agroalimentaire, notamment industriels, ne connaissant rien au halal de se lancer à l’aveuglette.
Des cartes de sacrificateurs pour la mosquée de Lille
La charte du CFCM pourrait, dans un temps, être un premier texte de référence utile pour tous avant, plus tard, de la compléter. Apparemment non pour l’UOIF, qui veut que la charte soit « une solution globale » aux problèmes, ce qui est impossible en l’état actuel car la charte ne peut être adoptée à l’unanimité par l’ensemble des composantes du CFCM.
L’UOIF, qui a créé Halal Services en 2007, met au jour l’une de ses principales préoccupations dans un communiqué publié le 21 janvier : la désignation et la formation des sacrificateurs, que seules les trois Grandes Mosquées de Paris, d'Evry et de Lyon sont habilitées à nommer.
L’UOIF espèrerait bien un jour que la mosquée de Lille, qui lui est affiliée, puisse aussi former des sacrificateurs. Serait-elle prête à bloquer les projets du CFCM pour voir son vœu réalisé ? Or c’est non pas le CFCM, mais le ministère de l’Agriculture qui est habilité à délivrer l’agrément. De plus, si l’UOIF veut l’indépendance des contrôleurs, pourquoi vouloir aussi sous son giron des sacrificateurs ? Cela entrerait en contradiction avec les discours appelant à l'indépendance du contrôle des produits halal.
Pour le moment, le CFCM se refuse à toute interview publique sur la question. La charte du CFCM prévoit de mettre en place un Comité national de certification halal (CNCH), qui, outre d'avoir la charge d’édicter les règles de la certification halal et d'en superviser l'application, devrait encadrer des Organismes de contrôle halal (OCH) signataires de la charte et habilités à apposer le label « cfcm-Halal ». De quoi espérer changer les pratiques douteuses de certification, mais aussi mettre en branle les jeux de pouvoir liés à la question du halal.
Un nouveau délai de réflexion a donc été jugé nécessaire par le CA du CFCM, pour, espère-t-il, convaincre les récalcitrants à se mettre tous de nouveau autour d’une table et à discuter des enjeux pour le bien de la communauté musulmane.
L’UOIF, qui a créé Halal Services en 2007, met au jour l’une de ses principales préoccupations dans un communiqué publié le 21 janvier : la désignation et la formation des sacrificateurs, que seules les trois Grandes Mosquées de Paris, d'Evry et de Lyon sont habilitées à nommer.
L’UOIF espèrerait bien un jour que la mosquée de Lille, qui lui est affiliée, puisse aussi former des sacrificateurs. Serait-elle prête à bloquer les projets du CFCM pour voir son vœu réalisé ? Or c’est non pas le CFCM, mais le ministère de l’Agriculture qui est habilité à délivrer l’agrément. De plus, si l’UOIF veut l’indépendance des contrôleurs, pourquoi vouloir aussi sous son giron des sacrificateurs ? Cela entrerait en contradiction avec les discours appelant à l'indépendance du contrôle des produits halal.
Pour le moment, le CFCM se refuse à toute interview publique sur la question. La charte du CFCM prévoit de mettre en place un Comité national de certification halal (CNCH), qui, outre d'avoir la charge d’édicter les règles de la certification halal et d'en superviser l'application, devrait encadrer des Organismes de contrôle halal (OCH) signataires de la charte et habilités à apposer le label « cfcm-Halal ». De quoi espérer changer les pratiques douteuses de certification, mais aussi mettre en branle les jeux de pouvoir liés à la question du halal.
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