Le marché de la cigarette électronique est en plein boom mais est-elle une solution halal ?
En plein essor depuis quatre ans, le marché de la cigarette électronique a connu une véritable explosion au cours des deux dernières années. Signe de son succès, la cigarette électronique a tenu salon à Paris, du 25 au 27 mai, où le premier E-cigshow a été organisé. Marketé comme un produit censé favoriser l’arrêt du tabac, aucune étude n’a tranché sur l’efficacité ou le degré de nocivité du dispositif.
Le boom du marché
La e-cigarette fait des émules. L'estimation Eurobaromètre de mai 2012 dénombrait 500 000 vapoteurs en France et 3 millions qui déclaraient l’avoir essayée. Il y aurait aujourd'hui 1,5 à 2 millions d'adeptes en France, selon les études, sur 13,5 millions de fumeurs.
En 2013, en France, le marché de la cigarette électronique a pesé 275 millions d’euros, contre 114 millions en 2012, et 4 millions en 2010. En trois ans, le marché a été multiplié par 69 en valeur. Les enseignes qui commercialisent le produit se multiplient à vue d’œil. On en compte 2 500 aujourd’hui dans l’Hexagone, contre seulement 11 en 2010. Parallèlement, le développement de ce marché a entraîné l'essor spectaculaire des liquides à vapoter, dont plus de 200 saveurs sont référencées, qui vont de la menthe au chocolat en passant même au tabac, avec des taux de nicotine variables.
La manne financière engendrée est telle que les cigarettiers classiques, fragilisés par une baisse de leurs ventes, ont contre-attaqué en lançant leur propre version de la cigarette nouvelle génération. En avril, Japan Tobacco (Camel, Winston) a lancé Ploom. Ce vaporisateur fonctionne non pas avec du liquide aux extraits de nicotine, mais bien avec des capsules de vrai tabac, aux goûts variés. Ne vous y trompez donc pas : ce produit n'est pas une e-cigarette et ne serait pas moins nocive pour la santé. Elle est d'ailleurs vendue comme un produit de tabac classique, avec les mêmes messages sanitaires rappelant que fumer tue.
En 2013, en France, le marché de la cigarette électronique a pesé 275 millions d’euros, contre 114 millions en 2012, et 4 millions en 2010. En trois ans, le marché a été multiplié par 69 en valeur. Les enseignes qui commercialisent le produit se multiplient à vue d’œil. On en compte 2 500 aujourd’hui dans l’Hexagone, contre seulement 11 en 2010. Parallèlement, le développement de ce marché a entraîné l'essor spectaculaire des liquides à vapoter, dont plus de 200 saveurs sont référencées, qui vont de la menthe au chocolat en passant même au tabac, avec des taux de nicotine variables.
La manne financière engendrée est telle que les cigarettiers classiques, fragilisés par une baisse de leurs ventes, ont contre-attaqué en lançant leur propre version de la cigarette nouvelle génération. En avril, Japan Tobacco (Camel, Winston) a lancé Ploom. Ce vaporisateur fonctionne non pas avec du liquide aux extraits de nicotine, mais bien avec des capsules de vrai tabac, aux goûts variés. Ne vous y trompez donc pas : ce produit n'est pas une e-cigarette et ne serait pas moins nocive pour la santé. Elle est d'ailleurs vendue comme un produit de tabac classique, avec les mêmes messages sanitaires rappelant que fumer tue.
Incertitudes sur la dangerosité
Oublions Ploom. A en croire les défenseurs de la e-cigarette, celle-ci serait un véritable outil de la lutte contre le tabagisme. Elle suscite, en réalité, de vifs débats, tant sur sa réelle efficacité pour arrêter de fumer que sur la composition et la qualité des liquides. Les avis sont très tranchés, les experts ont souvent des liens avec les industries concernées, et les lobbies sont puissants.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a « vivement déconseillé », en juillet 2013, l'utilisation de ces cigarettes d'un genre nouveau. « L’innocuité des dispositifs électroniques de délivrance de nicotine n’a pas été scientifiquement démontrée » et « la teneur en nicotine et en autres substances chimiques varie beaucoup selon les produits : le consommateur n’a pas de moyen de savoir exactement ce qu’il inhale », a souligné l'OMS.
La Ligue contre le cancer, qui demandait le retrait de la e-cigarette du marché, a révisé son jugement en septembre 2013. Elle a estimé qu'elle « est moins dangereuse que la cigarette conventionnelle et qu’elle peut contribuer à la réduction des risques pour les fumeurs qui n’arrivent pas à arrêter de fumer », précisant que les « substances cancérogènes ou potentiellement cancérogènes (sont présentes) en quantités très inférieures à celles des cigarettes conventionnelles. » Mais la Ligue met, malgré tout, en garde : « A ce jour, compte tenu de l’absence de recul, les preuves scientifiques sont insuffisantes pour considérer la cigarette électronique comme un dispositif d’aide à l’arrêt validé. Elles sont également insuffisantes pour conclure à son innocuité. » Elle soutient aussi « une interdiction totale de la publicité et de la promotion en faveur de la cigarette électronique afin de limiter l’initiation au tabagisme par ce dispositif ».
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a « vivement déconseillé », en juillet 2013, l'utilisation de ces cigarettes d'un genre nouveau. « L’innocuité des dispositifs électroniques de délivrance de nicotine n’a pas été scientifiquement démontrée » et « la teneur en nicotine et en autres substances chimiques varie beaucoup selon les produits : le consommateur n’a pas de moyen de savoir exactement ce qu’il inhale », a souligné l'OMS.
La Ligue contre le cancer, qui demandait le retrait de la e-cigarette du marché, a révisé son jugement en septembre 2013. Elle a estimé qu'elle « est moins dangereuse que la cigarette conventionnelle et qu’elle peut contribuer à la réduction des risques pour les fumeurs qui n’arrivent pas à arrêter de fumer », précisant que les « substances cancérogènes ou potentiellement cancérogènes (sont présentes) en quantités très inférieures à celles des cigarettes conventionnelles. » Mais la Ligue met, malgré tout, en garde : « A ce jour, compte tenu de l’absence de recul, les preuves scientifiques sont insuffisantes pour considérer la cigarette électronique comme un dispositif d’aide à l’arrêt validé. Elles sont également insuffisantes pour conclure à son innocuité. » Elle soutient aussi « une interdiction totale de la publicité et de la promotion en faveur de la cigarette électronique afin de limiter l’initiation au tabagisme par ce dispositif ».
Islam et vapote
Difficile de conclure à son innocuité ou sa nocivité, en l'absence d'études sur les effets à long terme. Faut-il alors adopter la cigarette électronique ? Un membre de l’association belge Info Anti Tabac, « 100 % Islam 100 % Anti Tabac », expliquait au Salon du Bourget, en avril dernier, que deux cas de figure se présentent pour les fumeurs musulmans de cigarettes électroniques. « S’il s’agit de vapoter dans le but d’arrêter de fumer, alors oui, l’utilisation de la cigarette électronique doit être encouragée. Mais s’il s’agit une simple substitution à la cigarette classique, alors la e-cigarette est autant proscrite », estime-t-il.
Le tabac n’est pas directement mentionné dans le Coran mais est sa consommation est fortement déconseillée, voire même interdite pour des savants. Ce qui n'empêche pas de nombreux musulmans à fumer. L'Indonésie, plus grand pays musulman au monde, est le pays qui compte le plus grand nombre de fumeurs (57 % des hommes contre 31 % à l'échelle mondiale).
La mode de la e-cigarette n'épargne personne. Des liquides halal ont même fait leur apparition sur Internet. En cause, l’alcool présent dans la plupart des liquides traditionnels pour cigarette électronique, en très faible dose (inférieure à 2 %), et qui sert à fluidifier le mélange et à favoriser le « hit » (l’aspiration). Les promoteurs des liquides halal entretiennent aussi le doute sur le glycérol, l’un des deux composants principaux des liquides. Pourtant qualifié de « glycérol végétal », il serait indifféremment de nature végétale ou animale, et pourrait donc potentiellement provenir du porc…
Autant d'éléments pour justifier l'apparition d'une version halal de la e-cigarette. Celle-ci n'a pas pour autant évacuer le débat sur la dangerosité réelle ou supposé d'un produit qui fait un sacré tabac. S'abstenir de consommer des produits douteux demeure encore une règle en islam largement invoquée. La plus grande prudence à laquelle incite l'Agence Française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) s'impose.
Le tabac n’est pas directement mentionné dans le Coran mais est sa consommation est fortement déconseillée, voire même interdite pour des savants. Ce qui n'empêche pas de nombreux musulmans à fumer. L'Indonésie, plus grand pays musulman au monde, est le pays qui compte le plus grand nombre de fumeurs (57 % des hommes contre 31 % à l'échelle mondiale).
La mode de la e-cigarette n'épargne personne. Des liquides halal ont même fait leur apparition sur Internet. En cause, l’alcool présent dans la plupart des liquides traditionnels pour cigarette électronique, en très faible dose (inférieure à 2 %), et qui sert à fluidifier le mélange et à favoriser le « hit » (l’aspiration). Les promoteurs des liquides halal entretiennent aussi le doute sur le glycérol, l’un des deux composants principaux des liquides. Pourtant qualifié de « glycérol végétal », il serait indifféremment de nature végétale ou animale, et pourrait donc potentiellement provenir du porc…
Autant d'éléments pour justifier l'apparition d'une version halal de la e-cigarette. Celle-ci n'a pas pour autant évacuer le débat sur la dangerosité réelle ou supposé d'un produit qui fait un sacré tabac. S'abstenir de consommer des produits douteux demeure encore une règle en islam largement invoquée. La plus grande prudence à laquelle incite l'Agence Française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) s'impose.
Comment se présente la cigarette électronique ?
Mise au point en Chine en 2003, la e-cigarette est destinée à simuler l’acte de fumer. Elle produit un brouillard de fines particules (aérosol), la « vapeur » ou « fumée artificielle », ressemblant visuellement à la fumée produite par la combustion du tabac. Jetable ou rechargeable, la cigarette électronique comporte une pile, un dispositif de stockage du e-liquide et un atomiseur. Ce dernier permet de faire passer de l'état liquide à l'état gazeux le liquide présent dans la cartouche, qui va alors être inhalé par le vapoteur.
Mise au point en Chine en 2003, la e-cigarette est destinée à simuler l’acte de fumer. Elle produit un brouillard de fines particules (aérosol), la « vapeur » ou « fumée artificielle », ressemblant visuellement à la fumée produite par la combustion du tabac. Jetable ou rechargeable, la cigarette électronique comporte une pile, un dispositif de stockage du e-liquide et un atomiseur. Ce dernier permet de faire passer de l'état liquide à l'état gazeux le liquide présent dans la cartouche, qui va alors être inhalé par le vapoteur.