En 2015 ont été constatés des retraits massifs de liquidités dans le système bancaire des pays producteurs de pétrole. L’industrie financière islamique ne fait pas exception et a été considérablement impactée. Des effets notables ont été observés au niveau des fonds souverains, du marché des sukuk et de celui des fonds islamiques.
Les effets sur les fonds souverains
Les fonds souverains des pays producteurs sont mis à contribution quand les recettes pétrolières diminuent, pour combler un déficit, il est toujours plus aisé d’enregistrer une plus-value en cédant des actifs plutôt que d’avoir recours à la dette.
Dans les économies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), la part consacrée à l’investissement est corrélée aux prix du pétrole : lorsqu’ils sont orientés à la hausse, ils boostent le secteur ; lorsqu’ils sont orientés à la baisse, ils le contractent car ils entraînent des mouvements de désinvestissements.
Dans les économies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), la part consacrée à l’investissement est corrélée aux prix du pétrole : lorsqu’ils sont orientés à la hausse, ils boostent le secteur ; lorsqu’ils sont orientés à la baisse, ils le contractent car ils entraînent des mouvements de désinvestissements.
Les effets sur le marché des sukuk
Standard & Poor’s a reconnu que les prix du pétrole pourraient stimuler l’émission de sukuk puisque les gouvernements cherchent à financer leurs déficits. Cependant, l’agence estime que ce mouvement profite surtout au marché de la dette conventionnelle.
Effectivement, en 2015 dans les six pays du Conseil de coopération du Golfe (Arabie Saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar), les émissions d’obligations conventionnelles ont augmenté de 140 % à 58 milliards de dollars, alors que les sukuk reculaient de 22 % atteignant 18 milliards de dollars.
La baisse des cours du pétrole a un double effet contraire sur le marché des sukuk souverains. D’un côté, elle tire le marché vers le haut car elle peut conduire les pays producteurs à chercher de la dette islamique pour financer leurs projets d’infrastructure. D’un autre, elle le tire vers le bas alors qu’ils tentent de maitriser leurs déficits budgétaires.
À cela vient s’ajouter un autre effet négatif : la diminution des ressources des pays producteurs entrainée par la baisse des cours de pétrole conduit à une dégradation de leur solvabilité et, par conséquent, de la notation de leurs sukuk souverains. Cela a pour conséquence une baisse de la valeur ces certificats sur le marché secondaire.
Effectivement, en 2015 dans les six pays du Conseil de coopération du Golfe (Arabie Saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar), les émissions d’obligations conventionnelles ont augmenté de 140 % à 58 milliards de dollars, alors que les sukuk reculaient de 22 % atteignant 18 milliards de dollars.
La baisse des cours du pétrole a un double effet contraire sur le marché des sukuk souverains. D’un côté, elle tire le marché vers le haut car elle peut conduire les pays producteurs à chercher de la dette islamique pour financer leurs projets d’infrastructure. D’un autre, elle le tire vers le bas alors qu’ils tentent de maitriser leurs déficits budgétaires.
À cela vient s’ajouter un autre effet négatif : la diminution des ressources des pays producteurs entrainée par la baisse des cours de pétrole conduit à une dégradation de leur solvabilité et, par conséquent, de la notation de leurs sukuk souverains. Cela a pour conséquence une baisse de la valeur ces certificats sur le marché secondaire.
Les effets sur le marché des fonds islamiques
L’industrie des fonds islamiques était habituée à des taux de croissance de plus de 10 % par an. Toutefois, en raison d’un grand nombre d’investisseurs institutionnels basés dans les pays arabes producteurs, la chute des prix du pétrole a eu un impact considérable.
Les fonds conformes à la charia ont subi leurs pires pertes en quatre ans. Les investissements réalisés dans l’industrie des fonds islamiques ont chuté de plus de 75 % l’an dernier par rapport à 2014, d’après Morningstar : seulement 584 millions de dollars ont été investis dans les fonds charia compatibles l’année dernière contre 2,4 milliards de dollars investis en 2014.
Ce ralentissement est un gros revers pour les 60 milliards de milliards de l’industrie des fonds islamiques qui sont en proie à des problèmes conjoncturels tels que la baisse des cours du pétrole mais aussi à des problèmes structurels tels que leur petite taille.
En effet, environ la moitié des fonds conformes à la charia avait, en 2015, selon Thomson Reuters, un actif sous gestion de moins de 10 millions de dollars. Seulement 8 % des fonds islamiques gèrent au moins 100 millions de dollars, généralement considérés comme un minimum afin qu’un fonds puisse être rentable.
Les fonds conformes à la charia ont subi leurs pires pertes en quatre ans. Les investissements réalisés dans l’industrie des fonds islamiques ont chuté de plus de 75 % l’an dernier par rapport à 2014, d’après Morningstar : seulement 584 millions de dollars ont été investis dans les fonds charia compatibles l’année dernière contre 2,4 milliards de dollars investis en 2014.
Ce ralentissement est un gros revers pour les 60 milliards de milliards de l’industrie des fonds islamiques qui sont en proie à des problèmes conjoncturels tels que la baisse des cours du pétrole mais aussi à des problèmes structurels tels que leur petite taille.
En effet, environ la moitié des fonds conformes à la charia avait, en 2015, selon Thomson Reuters, un actif sous gestion de moins de 10 millions de dollars. Seulement 8 % des fonds islamiques gèrent au moins 100 millions de dollars, généralement considérés comme un minimum afin qu’un fonds puisse être rentable.
Les perspectives et les défis à surmonter
L’industrie pétrolière et celle de la finance islamique sont intimement liées dans les pays arabes producteurs de pétrole : l’une finance l’autre, lorsque les prix du pétrole baissent, l’industrie financière islamique sert d’amortisseur des déficits publics ; et lorsqu’ils augmentent, elle permet de transformer la liquidité en investissements.
Autant pour les pays arabes producteurs de pétrole que pour les promoteurs de l’industrie financière islamique, il devient crucial de prendre des mesures stratégiques et de mettre en œuvre des réformes vitales permettant d’assurer leur survie. Il est dorénavant indispensable de diversifier les sources de revenus et de limiter la dépendance pétrolière s’ils souhaitent conserver leur vitalité une fois la transition énergétique réalisée.
Il est intéressant de voir comment les héritiers de John Davison Rockefeller, qui avait fondé la première compagnie pétrolière à la fin du XIXe siècle, viennent de céder la totalité de leurs actifs détenus dans Exxon Mobil considérant le secteur polluant et donc condamné à disparaître.
Si les pays arabes producteurs de pétrole et l’industrie de la finance islamique veulent continuer à se développer, il est nécessaire de se réinventer en offrant une véritable alternative permettant le financement de l’économie réelle et le développement économique et social. Cela ne pourra être possible que par la compétitivité, l’innovation permanente et le développement des marchés de banque de détail et d’assurance takaful.
Autant pour les pays arabes producteurs de pétrole que pour les promoteurs de l’industrie financière islamique, il devient crucial de prendre des mesures stratégiques et de mettre en œuvre des réformes vitales permettant d’assurer leur survie. Il est dorénavant indispensable de diversifier les sources de revenus et de limiter la dépendance pétrolière s’ils souhaitent conserver leur vitalité une fois la transition énergétique réalisée.
Il est intéressant de voir comment les héritiers de John Davison Rockefeller, qui avait fondé la première compagnie pétrolière à la fin du XIXe siècle, viennent de céder la totalité de leurs actifs détenus dans Exxon Mobil considérant le secteur polluant et donc condamné à disparaître.
Si les pays arabes producteurs de pétrole et l’industrie de la finance islamique veulent continuer à se développer, il est nécessaire de se réinventer en offrant une véritable alternative permettant le financement de l’économie réelle et le développement économique et social. Cela ne pourra être possible que par la compétitivité, l’innovation permanente et le développement des marchés de banque de détail et d’assurance takaful.
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