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Société

La mosquée de Mérignac ciblée par un jet de cocktail molotov

Rédigé par | Vendredi 7 Août 2015 à 15:55

           


Le portail de la mosquée de Mérignac, en Gironde, avant l'incendie jeudi 6 août, conséquence d'un jet de cocktail molotov heureusement sans dégâts majeurs.
Le portail de la mosquée de Mérignac, en Gironde, avant l'incendie jeudi 6 août, conséquence d'un jet de cocktail molotov heureusement sans dégâts majeurs.
La mosquée Essalam de Mérignac, en Gironde, a été la cible d’un incendie jeudi 6 août au soir. Les fidèles ont signalé aux pompiers un feu au portail de l'édifice, encore neuf puisqu'il avait été installé en octobre 2014 grâce à la générosité d'un fidèle qui fréquente l’immense espace inauguré en 2011.

L’incendie a été heureusement rapidement maîtrisé par les fidèles et n’a pas laissé de traces sur le portail. Seules des traces de flammes étaient visibles sur le muret à côté. Une enquête a été ouverte et confiée aux policiers de la Sûreté départementale pour déterminer l'origine du sinistre, désormais connue.

On apprend par le ministère de l’Intérieur que le lieu de culte a été visé par un jet de cocktail molotov, acte que Bernard Cazeneuve a « très fermement » condamné dans un communiqué vendredi après-midi.

Des dégâts mineurs mais un choc sérieux

Hassan Belmadjoub, le président de l'Association des musulmans de Mérignac (AMM), n’était pas présent sur les lieux au moment de l’incident. Bien qu’il soit actuellement au Maroc, celui-ci assure suivre cette affaire « de très près ».

Il confie à Saphirnews ce que des fidèles lui ont raconté : l’incendie a eu lieu « après la prière du icha (soir), quand ils s’apprêtaient à rentrer chez eux. C’est là qu’il ont vu un feu au portail et une bouteille de verre par terre. Heureusement que le tuyau d’arrosage était à côté. Les dégâts sont très mineurs », la salle de prière n’ayant pas été touchée. Cependant, « l’acte islamophobe est grave et nous le condamnons », lance-t-il.

Aucun témoin n’a assisté au jet du cocktail molotov mais Hassan Belmadjoub présume que ce sont des jeunes de passage en voiture qui ont une dent contre les musulmans. Il raconte que ceux qui fréquentent la mosquée sont régulièrement la cible d’insultes par des automobilistes roulant souvent à vive allure. Des insultes qui se sont multipliées après les attentats contre Charlie Hebdo, et qui ont dernièrement été entendues pendant le mois du Ramadan. « J’ai donné l’ordre aux fidèles de ne pas prêter attention aux provocations, il ne faut pas répondre à la bêtise par la bêtise », nous dit-il, soulignant au passage que l’AMM a de « très bons contacts avec les voisins » et les communautés religieuses locales.

L’association attend désormais avec impatience les résultats de l’enquête. Les auteurs n'ont pas encore été identifiés. Bernard Cazeneuve « assure ses responsables et ses fidèles de sa sympathie et de son soutien » et « est déterminé à faire en sorte que les auteurs de cet acte odieux soient poursuivis, arrêtés et traduits en justice, quelles que soient leurs motivations inconnues à ce stade de l'enquête ».

Assurant qu’un millier de mosquées font l’objet d’une protection, le ministère de l’Intérieur souligne que, « dans la République laïque, chacun doit être libre de pratiquer sa religion dans des conditions paisibles et que le gouvernement ne tolèrera aucune violence contre les lieux de culte ».

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Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur


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