La mosquée Adda'wa située dans le 19ème arrondissement à Paris, s’est lancée il y a 8 ans dans le développement d’un espace d’échange et de solidarité en faveur des plus démunis. Le centre Socio-Culturel de la mosquée s’est doté d’une antenne de médiation sociale et sanitaire qui a pour but principal l’accompagnement des publics en difficultés. Dans un souci d’information, de prévention et de sensibilisation, le centre Socio-Culturel organisait le 11 janvier une conférence à l’occasion de la journée nationale de lutte contre le sida 2002 : Stigmatisation et discrimination « Vivez et laissez vivre »
La campagne nationale organisée le 1er décembre avait pour thème la discrimination vécue par les malades du sida. Des études montrent qu’elles peuvent avoir lieu dans le cercle professionnel, et également dans le cercle familial. Larbi Kechat, le recteur de la mosquée Adda’wa a défini cette discrimination par une peur, un rejet « qui culpabilise et condamne à une inaction des personnes infectées » Cette attitude rend nécessaire et indispensable des actions d’information sur le virus.
Les jeunes : un public actif.
La sensibilisation du public jeune est un des principaux objectifs de centre Socio-Culturel. « Sida : utilisons toutes nos forces pour ce dur combat » illustrait un dessin réalisé par un jeune élève. Cette année comme tous les ans, un concours est organisé par les jeunes élèves de la mosquée, cette année, le 1er prix revient à un dessin illustrant la solidarité d’individus de tout horizon, ensemble pour mettre fin au Sida. Les années précédentes, des graphes ont été réalisés par les jeunes du quartier avec le soutien de la DASS de Paris.
La lutte contre l’exclusion.
La lutte contre le sida va de pair avec la lutte contre l’exclusion des personnes atteintes du virus. « Une des deux extrêmes concerne la peur excessive et l’autre concerne la banalisation irresponsable » explique le recteur. Les moyens d’action mis en place par le centre Socio-Culturel visent à mettre fin à ces deux « fléaux » qui réduisent l’impact des campagnes de prévention. La mosquée Adda’wa a su établir un réseau de collaboration avec les associations de quartiers plus proches de la population, les mairies, ainsi que les professionnels de santé. Bien que ces actions soient indispensables, le centre Socio-Culturel ne se limite pas à son souci de création de liens entre institutions et publics. L’accent est également mis sur le travail sur le terrain. Une équipe de professionnels et de bénévoles formés sont prêts à intervenir sur le terrain, à domicile, au centre, et également à l’hôpital.
« Afin de freiner la montée de la discrimination et éviter la stigmatisation, la médiation a joué un rôle prépondérant dans le domaine socio-médical. L’expérience du centre Socio-Culturel de la rue de Tanger en est un exemple. »