Une première en Polynésie française. Dans une terre traditionnellement chrétienne, une mosquée a été inaugurée à Papeete, sur l'île de Tahiti, mardi 15 octobre à l'occasion de l’Aïd el-Kébir.
Hisham El Berkani, 23 ans, sera l’imam de la mosquée d’une surface de 60 m². Le jeune homme originaire de Seine-Saint-Denis, installé depuis peu à Papeete où il a ouvert le Centre islamique de Tahiti, a assuré avoir pu ouvrir la salle de prière grâce aux dons des fidèles polynésiens.
« Des estimations évaluent de 300 à 500 le nombre de musulmans en Polynésie française. Je pense qu’il y en a plus. Dans la mesure où jusqu’à présent il n’y avait aucun lieu de rassemblement, chacun pratiquait de son côté. Ce lieu de culte nous permettra de tous les rassembler et d’avoir une estimation plus précise », a-t-il déclaré au site Tahiti-infos, premier à faire paraître la nouvelle.
Hisham El Berkani, 23 ans, sera l’imam de la mosquée d’une surface de 60 m². Le jeune homme originaire de Seine-Saint-Denis, installé depuis peu à Papeete où il a ouvert le Centre islamique de Tahiti, a assuré avoir pu ouvrir la salle de prière grâce aux dons des fidèles polynésiens.
« Des estimations évaluent de 300 à 500 le nombre de musulmans en Polynésie française. Je pense qu’il y en a plus. Dans la mesure où jusqu’à présent il n’y avait aucun lieu de rassemblement, chacun pratiquait de son côté. Ce lieu de culte nous permettra de tous les rassembler et d’avoir une estimation plus précise », a-t-il déclaré au site Tahiti-infos, premier à faire paraître la nouvelle.
Hisham El Berkani
Un accueil glacial auprès de la population
Quel beau jour pour les musulmans polynésiens. Cependant, la population a froidement accueilli l'ouverture de la mosquée, qui a suscité de trop nombreux commentaires islamophobes dans les réseaux sociaux et les sites relayant l’information. Tahiti-infos a été débordé par les commentaires, obligeant la rédaction à les suspendre pour la première fois de son existence. « Notre système enregistre actuellement un commentaire toutes les 30 secondes ce qui devient ingérable pour notre service de modération, au risque de laisser passer des propos contraires à la bienséance », a fait savoir le site. La capture d’écran prise par le site révèle en effet majoritairement des réactions anti-musulmanes.
A ti'a Porinetia, un parti politique autonomiste de Polynésie, s’est interrogé sur les « véritables motivations » du jeune homme « fraîchement débarqué de Seine St Denis avec son sac à dos et des moyens financiers qui ne correspondent pas à sa situation déclarée d’étudiant à la lecture des articles de presse du jour » ainsi que la provenance des financements de la mosquée. Si le mouvement déclare ne pas vouloir « faire le procès de la religion islamique qu’il convient de respecter comme toute autre religion », il entend s’élever « contre toute initiative visant à imposer toute forme d’extrémisme religieux en Polynésie française ».
A ti'a Porinetia, un parti politique autonomiste de Polynésie, s’est interrogé sur les « véritables motivations » du jeune homme « fraîchement débarqué de Seine St Denis avec son sac à dos et des moyens financiers qui ne correspondent pas à sa situation déclarée d’étudiant à la lecture des articles de presse du jour » ainsi que la provenance des financements de la mosquée. Si le mouvement déclare ne pas vouloir « faire le procès de la religion islamique qu’il convient de respecter comme toute autre religion », il entend s’élever « contre toute initiative visant à imposer toute forme d’extrémisme religieux en Polynésie française ».
Une ouverture « dans les règles »
Face aux inquiétudes, le gouvernement polynésien a dû sortir de son silence pour rappeler le principe de laïcité, la liberté de culte et la liberté de conscience qui prévalent dans le territoire français, y compris en Polynésie. « Bien que terre traditionnellement chrétienne, la Polynésie est aussi une terre accueillante et il ne faut pas tomber dans l’islamophobie », a-t-elle déclaré dans communiqué.
« L’ouverture de ce lieu de prière s’est faite dans les règles sous le couvert de la loi sur les associations, et il n’est pas nécessaire d’obtenir une autorisation particulière pour ce faire », lit-on encore.
Le prêtre de la cathédrale de Papeete n’a, pour sa part, « aucun souci » à participer à des éventuelles rencontres avec les musulmans « dans le cadre d’un partage théologique », initiative proposée par l’imam. « Nous croyons au même Dieu, même si nous n’avons pas une égale façon de le regarder », a-t-il déclaré, jugeant « surprenant » les réactions négatives de la population à l’annonce de l’inauguration de la mosquée dans la mesure où ce sont « des réactions qu’on penserait plus à leur place en métropole, où il y a une confrontation entre l’Islam et le christianisme. Ici cette confrontation n’existe pas puisque l’implantation de l’Islam est très embryonnaire. (...) C’est à mon avis plus des peurs qui s'expriment et ne sont à mon avis pas très fondées, ou reposent sur des clichés ».
Les responsables religieux chrétiens sont appelés à répondre au mieux aux inquiétudes de leurs fidèles en vue d'apaiser la situation et continuer à faire vivre l'esprit d'accueil que s'est forgée la Polynésie.
Mise à jour jeudi 17 octobre : Un arrêté d'interdiction de recevoir du public a été émis par la mairie de Papeete à l'encontre de la mosquée, mercredi 16 octobre. Pour en savoir plus, cliquez ici.
« L’ouverture de ce lieu de prière s’est faite dans les règles sous le couvert de la loi sur les associations, et il n’est pas nécessaire d’obtenir une autorisation particulière pour ce faire », lit-on encore.
Le prêtre de la cathédrale de Papeete n’a, pour sa part, « aucun souci » à participer à des éventuelles rencontres avec les musulmans « dans le cadre d’un partage théologique », initiative proposée par l’imam. « Nous croyons au même Dieu, même si nous n’avons pas une égale façon de le regarder », a-t-il déclaré, jugeant « surprenant » les réactions négatives de la population à l’annonce de l’inauguration de la mosquée dans la mesure où ce sont « des réactions qu’on penserait plus à leur place en métropole, où il y a une confrontation entre l’Islam et le christianisme. Ici cette confrontation n’existe pas puisque l’implantation de l’Islam est très embryonnaire. (...) C’est à mon avis plus des peurs qui s'expriment et ne sont à mon avis pas très fondées, ou reposent sur des clichés ».
Les responsables religieux chrétiens sont appelés à répondre au mieux aux inquiétudes de leurs fidèles en vue d'apaiser la situation et continuer à faire vivre l'esprit d'accueil que s'est forgée la Polynésie.
Mise à jour jeudi 17 octobre : Un arrêté d'interdiction de recevoir du public a été émis par la mairie de Papeete à l'encontre de la mosquée, mercredi 16 octobre. Pour en savoir plus, cliquez ici.