La crise financière en 2008-2009 a suscité l'intérêt en France pour la mise en place d'un système alternatif à la finance conventionnelle tel que la finance islamique.
« La crise des subprimes a réveillé l’intérêt des autorités françaises pour la finance islamique mais les Franco-musulmans sont lassés des conférences car ils ne voient rien de concret se passer depuis un moment », nous fait savoir Zoubeir Ben Terdeyet, directeur d’Isla Invest.
Depuis plusieurs mois, l'intérêt pour la finance islamique est en effet moins marquée en France. Au vu des bénéfices annoncés, parfois records, des banques françaises cette année, la crise financière semble derrière elles. Les institutions bancaires ont repris leurs bonnes vieilles méthodes pour se refaire une santé financière - les leçons de la crise n'ont pas toujours été bien tirées - et restent plus méfiante que jamais pour promouvoir la finance islamique sur le territoire métropolitain.
Depuis plusieurs mois, l'intérêt pour la finance islamique est en effet moins marquée en France. Au vu des bénéfices annoncés, parfois records, des banques françaises cette année, la crise financière semble derrière elles. Les institutions bancaires ont repris leurs bonnes vieilles méthodes pour se refaire une santé financière - les leçons de la crise n'ont pas toujours été bien tirées - et restent plus méfiante que jamais pour promouvoir la finance islamique sur le territoire métropolitain.
Le chômage guette les diplômés en finance islamique
Rares sont les projets qui se concrétisent dans ce contexte post-crise. Malgré tout, le lancement du premier produit d'épargne charia compatible par France Sukuk Courtage et de comptes bancaires sharia-compliant par la banque Chaabi constituent des avancées notables qui promettent un changement de la situation sur le long-terme.
La formation et la préparation du terrain en amont restent essentiels. A ce jour, quatre écoles forment les étudiants à la finance islamique : l’Ecole de management de Strasbourg, l’université Paris-Dauphine, l’Institut international de la pensée islamique (IIIT) et l’IFESI.
Mais la patience a ses limites et ceux qui sortent de ces filières ne peuvent être fonctionnels, aucun stage – du moins en France - ne pouvant leur être offert pour mettre en pratique leurs acquis. Un gâchis de potentiel qui pousse bon nombre de ces jeunes à vouloir partir à l’étranger, notamment en Grande-Bretagne, au Golfe ou en Asie du sud-est.
La formation et la préparation du terrain en amont restent essentiels. A ce jour, quatre écoles forment les étudiants à la finance islamique : l’Ecole de management de Strasbourg, l’université Paris-Dauphine, l’Institut international de la pensée islamique (IIIT) et l’IFESI.
Mais la patience a ses limites et ceux qui sortent de ces filières ne peuvent être fonctionnels, aucun stage – du moins en France - ne pouvant leur être offert pour mettre en pratique leurs acquis. Un gâchis de potentiel qui pousse bon nombre de ces jeunes à vouloir partir à l’étranger, notamment en Grande-Bretagne, au Golfe ou en Asie du sud-est.
Du lobbying pour concrétiser les projets
M. Ben Terdeyet est loin de jeter la pierre sur les autorités publiques. Il reproche plutôt aux musulmans ne pas assez exprimer leurs demandes publiquement auprès des banques.
Le directeur d’Isla Invest va jusqu’à proposer la création d’un lobby « pour montrer aux banques qu’il existe une demande » et qu’elles ont tout intérêt à commercialiser des produits sharia-compliant. « La demande fait l’offre, pas le contraire mais dans le contexte actuel, les banques ont peur d’être accusé de communautarisme », fait-il savoir.
Au vu de l’état actuel de la communauté musulmane de France, qui manque de force, difficile de voir une initiative populaire émerger. En revanche, les associations et les sociétés constituées ces dernières années, à l’instar d’AIDIMM, du Conseil français de la finance islamique (COFFIS), d’Isla Invest, de Paris Euro-Place ou encore de l’Institut français de la finance islamique (IFFI), sont à même de jouer ce rôle.
Le directeur d’Isla Invest va jusqu’à proposer la création d’un lobby « pour montrer aux banques qu’il existe une demande » et qu’elles ont tout intérêt à commercialiser des produits sharia-compliant. « La demande fait l’offre, pas le contraire mais dans le contexte actuel, les banques ont peur d’être accusé de communautarisme », fait-il savoir.
Au vu de l’état actuel de la communauté musulmane de France, qui manque de force, difficile de voir une initiative populaire émerger. En revanche, les associations et les sociétés constituées ces dernières années, à l’instar d’AIDIMM, du Conseil français de la finance islamique (COFFIS), d’Isla Invest, de Paris Euro-Place ou encore de l’Institut français de la finance islamique (IFFI), sont à même de jouer ce rôle.
La Place de Paris reste déterminée
« La crise a été un élément déterminant dans la recherche de sources de financement alternatives en 2007-2008. Les trois ans de recherche et d’efforts menés depuis lors ont fait naître des projets de finance islamique, peut-être moins internationaux qu'à l'origine, mais qui sont au contraire poussés par la sortie de crise », nous déclare, optimiste, Antoine Saillon, chargé de mission pour la finance islamique au sein de Paris Europlace, qui dit accompagner un certain nombre de projets en cours portés par des banques dont celui de la banque Chaabi.
Paris Europlace dit travailler actuellement à la traduction des normes charia de l’AAOIFI (Accounting and Auditing Organization for Islamic Financial Institiutions), qui sont « une référence mondiale pour l’industrie de la finance islamique. » « Ces normes seront un atout considérable pour la place de Paris et seront sans doute un facteur de rayonnement à l’international », indique M. Saillon. La Place de Paris espère bien ainsi rattraper, dans les prochaines années, son retard face à Londres, aujourd'hui considérée comme la capitale européenne de la finance islamique.
Paris Europlace dit travailler actuellement à la traduction des normes charia de l’AAOIFI (Accounting and Auditing Organization for Islamic Financial Institiutions), qui sont « une référence mondiale pour l’industrie de la finance islamique. » « Ces normes seront un atout considérable pour la place de Paris et seront sans doute un facteur de rayonnement à l’international », indique M. Saillon. La Place de Paris espère bien ainsi rattraper, dans les prochaines années, son retard face à Londres, aujourd'hui considérée comme la capitale européenne de la finance islamique.
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