crédit photo : Phébus Libretto
Comment présenter un personnage si légendaire ? Trop peu connu en France, sa renommée s’étant pourtant du monde arabe aux pays balkaniques, en passant par l’Asie mineure et centrale. Tous les peuples qui connaissent ses aventures se sont appropriés le mythique ouléma. Ukrainien, mongol, albanais, ou algérien ? Le Hodja est appelé Djoha au Maghreb, Nasrettin Hoca en Turquie, Mollah Nasreddin en Iran ou encore Goha en Egypte. Ses mésaventures sont aussi narrées en grec, serbo-croate, russe et maintenant en français.
L’histoire, de nombreuses sources et l’opinion générale s’accordent à penser que l’homme était turc. Il aurait vécu à Ashéhir, où il a sa tombe, vide, entre 1209 et 1284 (de 605 à 683 de l’hégire). Le mythe va bien plus loin puisque le sublime idiot est souvent confronté au conquérant Timour Leng (Tamerlan), qui étendit son pouvoir jusqu’en Turquie bien après la mort du déstabilisant bouffon.
L’histoire, de nombreuses sources et l’opinion générale s’accordent à penser que l’homme était turc. Il aurait vécu à Ashéhir, où il a sa tombe, vide, entre 1209 et 1284 (de 605 à 683 de l’hégire). Le mythe va bien plus loin puisque le sublime idiot est souvent confronté au conquérant Timour Leng (Tamerlan), qui étendit son pouvoir jusqu’en Turquie bien après la mort du déstabilisant bouffon.
De tous ces pays, de toutes ces langues et de toutes ces époques, il convenait bien de rassembler et de traduire la multitude d’historiettes concernant ce héros. Elles sont désormais proposées au public français qui ne les connaissait toujours pas et qui n’a plus aucune excuses pour continuer à les ignorer. Il aura fallu dix ans à Jean-Louis Maunoury pour terminer son recueil qui rassemble au total plus de cinq cents frasques, pensées absurdes ou réflexions insolemment pertinentes. Nasr Eddin y est successivement opposé à lui-même, à sa première femme Khadidja, à ses enfants, ses disciples, aux juges, aux religieux, aux puissants, à dieu, à la mort et, fatalement, à son âne !
Rusé, vulgaire, effronté, obscène, espiègle, Nasr Eddin reste toujours sur le fil et obtient à chaque fois le dernier mot. Il se distingue surtout par son sens de l’humour cinglant, parfois cruel et souvent absurde. La stupidité apparente de certaines situations et son goût pour l’irrévérence, en dehors de faire rire, peuvent renvoyer à de réelles réflexions et enseignements philosophiques que je vous laisse découvrir. Après tout, Nasr Eddin el Hodja était à la fois un bouffon, un sage, un idiot, un instituteur, un voleur, un juge, un conseiller des puissants et un paysan !
Sublimes paroles et idioties de Nasr Eddin Hodja
Edition préparée et présentée par Jean-Louis Maunoury
Aux éditions Phébus Libretto
637 pages
13,50 €
Edition préparée et présentée par Jean-Louis Maunoury
Aux éditions Phébus Libretto
637 pages
13,50 €