Le MRAP reste opposé au voile intégral mais condamne toute loi qui ne pourrait que renforcer la stigmatisation à l’encontre des femmes qui le portent.
Passant outre l'avis du Conseil d'Etat et voulant ignorer la possible censure du Conseil constitutionnel, Nicolas Sarkozy, appuyé par Nadine Morano, secrétaire d'Etat à la Famille, a décidé de présenter dès le mois de mai un projet de loi portant interdiction en France du port de la burqa dans tout l’espace public.
Cette décision, qui renvoie à de semblables initiatives actuellement envisagées ailleurs en Europe ou au Canada, interpelle la société française.
Le MRAP, quant à lui, voit deux motifs à un tel empressement du gouvernement :
- instrumentalisation de cette question par un pouvoir qui, confronté à une grave crise économique et sociale, tente de détourner les colères pour les fourvoyer dans un détestable rejet de l'autre érigé en bouc émissaire ;
- volonté, après l'échec cuisant aux dernières élections, de reconquérir les électeurs qui sont retournés vers le Front national.
Le Président a choisi la stratégie de la tension, en annonçant son choix de faire passer en force une loi qui risque fort de ne pas être applicable. Qu'en sera-t-il d'ailleurs de l'application de cette loi aux visiteuses étrangères, notamment épouses de diplomates ou d’hommes d’affaires ?
Le MRAP tient à rappeler :
- qu’il ne peut que condamner toute tentative de passage en force d'une loi fondée sur un phénomène marginal et risquant de produire des conséquences pires que la situation qu’elle serait censée corriger ;
- que son interdiction permettra aux extrémistes sectaires de renforcer leur emprise ;
- que le fait que le gouvernement soit prêt à prendre le risque de l'inconstitutionnalité montre sa volonté de faire diversion et de chercher des boucs émissaires aux difficultés de la société française, après le débat sur l'identité nationale.
Le MRAP s'oppose donc à toute loi qui ne ferait que renforcer la stigmatisation de personnes victimes de paroles et actes racistes ou islamophobes.
Paris, le 23 avril 2010
Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP)
Passant outre l'avis du Conseil d'Etat et voulant ignorer la possible censure du Conseil constitutionnel, Nicolas Sarkozy, appuyé par Nadine Morano, secrétaire d'Etat à la Famille, a décidé de présenter dès le mois de mai un projet de loi portant interdiction en France du port de la burqa dans tout l’espace public.
Cette décision, qui renvoie à de semblables initiatives actuellement envisagées ailleurs en Europe ou au Canada, interpelle la société française.
Le MRAP, quant à lui, voit deux motifs à un tel empressement du gouvernement :
- instrumentalisation de cette question par un pouvoir qui, confronté à une grave crise économique et sociale, tente de détourner les colères pour les fourvoyer dans un détestable rejet de l'autre érigé en bouc émissaire ;
- volonté, après l'échec cuisant aux dernières élections, de reconquérir les électeurs qui sont retournés vers le Front national.
Le Président a choisi la stratégie de la tension, en annonçant son choix de faire passer en force une loi qui risque fort de ne pas être applicable. Qu'en sera-t-il d'ailleurs de l'application de cette loi aux visiteuses étrangères, notamment épouses de diplomates ou d’hommes d’affaires ?
Le MRAP tient à rappeler :
- qu’il ne peut que condamner toute tentative de passage en force d'une loi fondée sur un phénomène marginal et risquant de produire des conséquences pires que la situation qu’elle serait censée corriger ;
- que son interdiction permettra aux extrémistes sectaires de renforcer leur emprise ;
- que le fait que le gouvernement soit prêt à prendre le risque de l'inconstitutionnalité montre sa volonté de faire diversion et de chercher des boucs émissaires aux difficultés de la société française, après le débat sur l'identité nationale.
Le MRAP s'oppose donc à toute loi qui ne ferait que renforcer la stigmatisation de personnes victimes de paroles et actes racistes ou islamophobes.
Paris, le 23 avril 2010
Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP)