Le Message (Al-Rissala), un film mythique qui traverse des générations de musulmans depuis sa sortie en 1976. Cette épopée fait partie des incontournables à voir pour mieux connaître l’islam et les circonstances de sa naissance en Arabie.
A l’occasion de la diffusion de la version anglaise du film sur Arte lundi 24 juillet, nombreux sont ceux qui se demandent, 40 ans après sa sortie, ce que sont devenus les acteurs et son réalisateur américain Moustapha Akkad.
A l’occasion de la diffusion de la version anglaise du film sur Arte lundi 24 juillet, nombreux sont ceux qui se demandent, 40 ans après sa sortie, ce que sont devenus les acteurs et son réalisateur américain Moustapha Akkad.
Moustapha Akkad
Avant sa mort brutale en 2005, Moustapha Akkad, né en Syrie en 1930, a connu une belle carrière de réalisateur puis de producteur après l’immense notoriété et popularité qu’il tire de son premier film. Ce ne fut autre que Le Message, où il réussit à captiver le spectateur sans que le Prophète Muhammad ne soit représenté à aucun moment. Sa présence n’est que suggérée au cours du film. Il est aidé de savants de l’université Al-Azhar, qui lui fournissent des conseils afin de ne pas heurter la sensibilité des musulmans.
Dans le même genre, Moustapha Akkad réalisa un deuxième grand succès dans sa carrière en 1981, particulièrement dans le monde arabe, à la sortie du film historique Le Lion du désert, qui retrace l’épopée d’Omar Al Mokhtar, un chef bédouin musulman libyen connu pour avoir organisé la résistance armée à la colonisation italienne de la Libye au début du 20e siècle. Moustapha Akkad devient également connu dès 1978 pour la production de Halloween, une série de films d’horreur populaires dont il réalise huit volets jusqu’en 2002.
Il préparait la production d’un nouveau film épique autour du personnage de Saladin (Salah Al-Din Al-Ayyubi en arabe), l’artisan de la reconquête de Jérusalem par les musulmans en 1187, qui aurait été interprété par Sean Connery. Un attentat à Amman, en Jordanie, le tua en 2005 avec sa fille, mettant fin au projet.
Dans le même genre, Moustapha Akkad réalisa un deuxième grand succès dans sa carrière en 1981, particulièrement dans le monde arabe, à la sortie du film historique Le Lion du désert, qui retrace l’épopée d’Omar Al Mokhtar, un chef bédouin musulman libyen connu pour avoir organisé la résistance armée à la colonisation italienne de la Libye au début du 20e siècle. Moustapha Akkad devient également connu dès 1978 pour la production de Halloween, une série de films d’horreur populaires dont il réalise huit volets jusqu’en 2002.
Il préparait la production d’un nouveau film épique autour du personnage de Saladin (Salah Al-Din Al-Ayyubi en arabe), l’artisan de la reconquête de Jérusalem par les musulmans en 1187, qui aurait été interprété par Sean Connery. Un attentat à Amman, en Jordanie, le tua en 2005 avec sa fille, mettant fin au projet.
Le Message, « un enjeu personnel »
Moustapha Akkad produisit – non sans les réticences d’Hollywood à l’époque - deux versions du film : une version anglaise – celle que diffuse Arte – et une version arabe sous le nom Al-Rissala. Le réalisateur réussit la prouesse de réaliser un même film en changeant totalement le casting, avec des acteurs différents pour incarner quasi chaque rôle, y compris les rôles principaux.
« J'ai fait ce film car il représente un enjeu personnel. (…) En tant que musulman vivant en Occident, je considère que c'est mon devoir de dire la vérité sur l'islam. C'est une religion qui comporte 700 millions de fidèles, et pourtant, on en sait si peu à son propos que c'en est surprenant. J'ai pensé que raconter cette histoire pouvait créer un pont avec l'Occident », avait-il alors déclaré.
« J'ai fait ce film car il représente un enjeu personnel. (…) En tant que musulman vivant en Occident, je considère que c'est mon devoir de dire la vérité sur l'islam. C'est une religion qui comporte 700 millions de fidèles, et pourtant, on en sait si peu à son propos que c'en est surprenant. J'ai pensé que raconter cette histoire pouvait créer un pont avec l'Occident », avait-il alors déclaré.
Moustapha Akkad n'a pas choisi un novice pour l'important film. Avant Le Message, Anthony Quinn, qui campe le personnage de Hamza Ibn Abd al-Muttalib, l’oncle du Prophète Muhammad, avait une longue carrière d’acteur derrière lui jusqu’à sa mort en 2001 à l’âge de 86 ans. Apprécié de Moustapha Akkad, l’acteur méxico-américain est de nouveau choisi pour interpréter Omar Al Mokhtar dans Le Lion du désert qui sortira quatre ans après Le Message. Ce sont au total plus de 200 films dans lesquels il tourne.
Dans la version arabe, c’est l’acteur égyptien Abdullah Gaith qui joue le rôle. Al-Rissala sera pour lui le film qui lui apporta la consécration dans le monde musulman. Une notoriété qui se circonscrit au cinéma arabe. Il meurt en 1993 à 63 ans d’un cancer.
Dans la version arabe, c’est l’acteur égyptien Abdullah Gaith qui joue le rôle. Al-Rissala sera pour lui le film qui lui apporta la consécration dans le monde musulman. Une notoriété qui se circonscrit au cinéma arabe. Il meurt en 1993 à 63 ans d’un cancer.
Née en 1926, l’actrice grecque Irène Papas est, comme Anthony Quinn, une actrice confirmée lorsqu’elle est choisie par Moustapha Akkad pour incarner Hind, l’épouse d'Abu Sufyan, un éminent dirigeant de la tribu quraychite à la tête de La Mecque, et l’une des plus farouches adversaires du Prophète qui finira par se convertir après la conquête de La Mecque en 630.
Irène Papas est aussi de l’aventure du Lion du désert. Aujourd’hui âgée de 90 ans, et après une carrière d’un demi-siècle qui lui a permis de jouer dans une soixantaine de films, celle qui eut une passion longtemps restée secrète pour Marlon Brando, est à la retraite depuis 2003.
Mona Wassef, qui interprète le même rôle dans la version arabe, fait aussi partie des rares acteurs à vivre à ce jour. Le succès de Al-Rissala lui confèrera une notoriété qui dépassera le Moyen-Orient. Née en 1942, cette Syrienne a une longue carrière cinématographique et télévisée ainsi qu'au théâtre dans le monde arabe, et ce jusqu'en 2013. Elle est jusqu'à récemment une des actrices les mieux payées dans cette région du monde grâce à des grands rôles dans des séries au succès retentissant comme Bab Al-Hara, qui retrace le quotidien des habitants dans un quartier de Damas dans les années 1920, alors sous mandat français. Mona Wassef fait partie des artistes syriens qui ont soutenu les révoltes populaires en 2011 contre Bachar Al-Assad.
Irène Papas est aussi de l’aventure du Lion du désert. Aujourd’hui âgée de 90 ans, et après une carrière d’un demi-siècle qui lui a permis de jouer dans une soixantaine de films, celle qui eut une passion longtemps restée secrète pour Marlon Brando, est à la retraite depuis 2003.
Mona Wassef, qui interprète le même rôle dans la version arabe, fait aussi partie des rares acteurs à vivre à ce jour. Le succès de Al-Rissala lui confèrera une notoriété qui dépassera le Moyen-Orient. Née en 1942, cette Syrienne a une longue carrière cinématographique et télévisée ainsi qu'au théâtre dans le monde arabe, et ce jusqu'en 2013. Elle est jusqu'à récemment une des actrices les mieux payées dans cette région du monde grâce à des grands rôles dans des séries au succès retentissant comme Bab Al-Hara, qui retrace le quotidien des habitants dans un quartier de Damas dans les années 1920, alors sous mandat français. Mona Wassef fait partie des artistes syriens qui ont soutenu les révoltes populaires en 2011 contre Bachar Al-Assad.
Le Message a également fait partie des films notables de Michael George Ansara, alias Abu Sufyan. D’origine syrienne, il s’est installé à 22 ans aux Etats-Unis où il débute une longue carrière d’acteur. Si Le Message fait partie des derniers films de Michael Ansara au cinéma, sa carrière à la télévision continue jusqu’à la fin des années 1990. Il finit ses jours en Californie en 2013 à l’âge de 91 ans.
Du côté de la version arabe, c’est le frère d’Abdullah Gaith, Hamdi Gaith, qui prend le rôle de l’époux de Hind. Outre Al-Rissala, il a été remarqué pour le rôle de Richard Cœur de Lion dans le film Saladin (Al Nasser Salah Ad-Din, en arabe) réalisé par Youssef Chahine et sorti en 1963. Il meurt en 2006, 13 ans après son frère aîné.
Du côté de la version arabe, c’est le frère d’Abdullah Gaith, Hamdi Gaith, qui prend le rôle de l’époux de Hind. Outre Al-Rissala, il a été remarqué pour le rôle de Richard Cœur de Lion dans le film Saladin (Al Nasser Salah Ad-Din, en arabe) réalisé par Youssef Chahine et sorti en 1963. Il meurt en 2006, 13 ans après son frère aîné.
Autre acteur incontournable, Johnny Sekka, qui incarna le rôle de Bilal, le premier esclave noir affranchi de l’islam qui occupa une place prépondérante parmi les compagnons du Prophète. D’origine sénégalaise et gambienne, le Britannique joue dans une quinzaine de films jusqu’en 1985. Il finit également ses jours en Californie en 2006 à 72 ans. Dans la version arabe, c'est Ali Ahmed Salem qui tient le rôle phare de Bilal. Rares sont les informations disponibles à son sujet. Des rumeurs sur sa mort provenant de sites très peu fiables ont circulé en 2016, sans qu'elles ne puissent être vérifiées.