Cette année 2013, le Ramadan s’est déroulé à cheval sur les mois de juillet et d'août. Durant un mois, les musulmans du monde entier ont dû s’abstenir de boire et de manger, de l’aube au coucher du soleil. Plusieurs mois après ce rendez-vous incontournable pour les croyants, une étude sur le Ramadan menée par Filipe Campante et David Yanagizawa-Drott, deux chercheurs en politiques publiques de l’Université de Harvard, a été publiée en décembre 2013.
Les chercheurs se sont intéressés aux effets du Ramadan sur la croissance économique mais aussi sur le bonheur des individus. « Est-ce que la religion a des effets sur la croissance économique et le bonheur ? Preuves avec le Ramadan » est le titre donnée à leur étude (à télécharger en bas de l'article).
Pour répondre à ces interrogations, le nombre d’heures de jeûne a été croisé avec les indicateurs économiques de 167 pays, dont 32 musulmans (comptant plus de 75 % de la population se réclamant de cette confession) entre 1950 et 2011. Pour évaluer l’échelle de bonheur des musulmans, une enquête a été menée auprès de 25 600 personnes dans 87 pays entre 1981 et 2008.
Les chercheurs se sont intéressés aux effets du Ramadan sur la croissance économique mais aussi sur le bonheur des individus. « Est-ce que la religion a des effets sur la croissance économique et le bonheur ? Preuves avec le Ramadan » est le titre donnée à leur étude (à télécharger en bas de l'article).
Pour répondre à ces interrogations, le nombre d’heures de jeûne a été croisé avec les indicateurs économiques de 167 pays, dont 32 musulmans (comptant plus de 75 % de la population se réclamant de cette confession) entre 1950 et 2011. Pour évaluer l’échelle de bonheur des musulmans, une enquête a été menée auprès de 25 600 personnes dans 87 pays entre 1981 et 2008.
Une croissance en baisse dans les pays musulmans pendant le Ramadan
Premier constat : le PIB des pays musulmans est en baisse car les citoyens de ces Etats majoritairement musulmans jeûnent et produisent en conséquence moins. Durant le Ramadan, les pays musulmans affichent ainsi des coefficients de croissance négatifs, à l’inverse des pays non musulmans. En outre, « plus le jeûne dure longtemps pendant le Ramadan, plus il a un effet négatif sur la croissance économique dans les pays musulmans ». Une plus longue durée journée de jeune, durant les mois d’été, influe encore plus dans la baisse de cette productivité.
Avec une heure de jeûne en plus, cette baisse varierait au minimum entre – 0,6 à – 0,9 %, est-il estimé. Des différences sont également à noter à l’échelle internationale, car la durée de jeûne diffère selon les zones géographiques. Ainsi, si le Ramadan a lieu en hiver, la croissance au Bangladesh obtient près de 1 point de moins que la Turquie mais, durant l’été, c’est l’inverse qui se produit car les journées y sont plus longues dans ce pays situé aux portes de l'Europe.
Avec une heure de jeûne en plus, cette baisse varierait au minimum entre – 0,6 à – 0,9 %, est-il estimé. Des différences sont également à noter à l’échelle internationale, car la durée de jeûne diffère selon les zones géographiques. Ainsi, si le Ramadan a lieu en hiver, la croissance au Bangladesh obtient près de 1 point de moins que la Turquie mais, durant l’été, c’est l’inverse qui se produit car les journées y sont plus longues dans ce pays situé aux portes de l'Europe.
Le travail au second plan
Paradoxalement à cette baisse de la productivité, qui engendre une baisse du PIB par habitant dans les pays musulmans, ces derniers déclarent ressentir un plus grand bien-être durant le Ramadan.
Pour mesurer leurs indices de bonheur, plusieurs questions leur ont été posées comme : « Diriez-vous que vous êtes : pas du tout heureux, pas très heureux, plutôt heureux, très heureux ? » ou « Etes-vous satisfait de votre vie ? ». L’enquête a également recueilli et interrogé un panel de plus de 25 600 personnes sur son rapport au travail.
L’effet bonheur est visible (+ 0,28 %) dans les résultats, avec une majorité du côté des femmes. En faisant passer de manière expérimentale une journée de Ramadan de 12 à 13 heures, les résultats affichent une hausse de 4 points du taux de musulmans se déclarant heureux, notent les chercheurs. Ce taux grimpe à environ 9 points en ce qui concerne le sentiment d’être satisfait de sa vie. En plus d’être davantage heureux pendant le Ramadan, les musulmans apprécieraient encore plus leur vie durant les longues journées de jeûne. Leur bien-être subjectif augmente en même temps que la durée du jeûne.
Les autres résultats de ce sondage montrent que les musulmans, plus concentrés dans leur relation avec Dieu durant ce mois, sont beaucoup moins préoccupés par leur travail. Ils se soucient peu de moins travailler et de gagner moins d’argent. L’étude menée dans ce sens dévoile d’ailleurs que seuls 11 % des hommes musulmans déclarent considérer leur travail comme plus important que leur religion contre 50 % de non-musulmans.
Pour mesurer leurs indices de bonheur, plusieurs questions leur ont été posées comme : « Diriez-vous que vous êtes : pas du tout heureux, pas très heureux, plutôt heureux, très heureux ? » ou « Etes-vous satisfait de votre vie ? ». L’enquête a également recueilli et interrogé un panel de plus de 25 600 personnes sur son rapport au travail.
L’effet bonheur est visible (+ 0,28 %) dans les résultats, avec une majorité du côté des femmes. En faisant passer de manière expérimentale une journée de Ramadan de 12 à 13 heures, les résultats affichent une hausse de 4 points du taux de musulmans se déclarant heureux, notent les chercheurs. Ce taux grimpe à environ 9 points en ce qui concerne le sentiment d’être satisfait de sa vie. En plus d’être davantage heureux pendant le Ramadan, les musulmans apprécieraient encore plus leur vie durant les longues journées de jeûne. Leur bien-être subjectif augmente en même temps que la durée du jeûne.
Les autres résultats de ce sondage montrent que les musulmans, plus concentrés dans leur relation avec Dieu durant ce mois, sont beaucoup moins préoccupés par leur travail. Ils se soucient peu de moins travailler et de gagner moins d’argent. L’étude menée dans ce sens dévoile d’ailleurs que seuls 11 % des hommes musulmans déclarent considérer leur travail comme plus important que leur religion contre 50 % de non-musulmans.
Un rôle positif de la religion
Les chercheurs suggèrent que les effets repérés dans cette étude peuvent être visibles dans des zones sécularisées lors de vacances, de festivals ou autres célébrations civiques, car ces événements engendrent, comme le mois de Ramadan, une baisse de la productivité tout en rendant la population joyeuse. La question mérite d’être posée dans une future recherche, estiment-ils.
Pour l’heure, ils retiennent ici le rôle joué par la religion dans le comportement des individus dans leur rapport notamment au travail et au matériel. Celle-ci donne un sens à la vie aux croyants et, de ce fait, le mois de Ramadan garde pour une bonne partie d'entre eux un aspect spirituel. Cependant, dans le même temps, la surconsommation observée pendant cette période et à l’origine de gaspillages alimentaires déplorables est répandue. Reste que cette étude démontre que la religion joue un rôle dans la quête du bonheur.
Téléchargez l'étude « Est-ce que la religion a des effets sur la croissance économique et le bonheur ? Preuves avec le Ramadan » (en anglais) ci-dessous :
Pour l’heure, ils retiennent ici le rôle joué par la religion dans le comportement des individus dans leur rapport notamment au travail et au matériel. Celle-ci donne un sens à la vie aux croyants et, de ce fait, le mois de Ramadan garde pour une bonne partie d'entre eux un aspect spirituel. Cependant, dans le même temps, la surconsommation observée pendant cette période et à l’origine de gaspillages alimentaires déplorables est répandue. Reste que cette étude démontre que la religion joue un rôle dans la quête du bonheur.
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