Près de 100 000 personnes ont franchi la frontière tuniso-libyenne pour fuir les violents affrontements entre les pro et les anti-Khadafi.
Après la Tunisie et l’Egypte, c’est au tour de la Libye de s’être lancé dans une révolution visant à faire tomber Mouammar Khadafi. Plutôt que laisser filer son pouvoir à d’autres, celui qui s’est autoproclamé « Guide de la révolution libyenne » préfère plonger son pays dans le chaos et provoquer un véritable bain de sang. La répression du colonel aurait déjà fait plus de 6 000 morts selon la Ligue libyenne des droits de l’Homme et près de 100 000 personnes ont franchi la frontière tuniso-libyenne depuis le 20 février, selon le Croissant-Rouge tunisien.
Dans ce contexte, les organisations humanitaires sont sur le qui-vive mais sont encore peu nombreuses à s'être déployées sur le terrain. Le Secours islamique France (SIF), qui intervient pour la première fois pour la Libye, a d’ores et déjà envoyé trois équipes depuis le 26 février. Une équipe médicale s’est installée dans l’hôpital franco-libyen de Benghazi, dans l’est du pays, aux mains des insurgés, ainsi que deux équipes humanitaires, une à la frontière égyptienne et l’autre à la frontière tunisienne.
C’est notamment du côté tunisien que la situation est précaire. Khaled Gouider, chef de mission pour l’équipe du SIF basée en Tunisie, en témoigne. « On estime le nombre de réfugiés amassés dans la frontière tuniso-libyenne à 20 000 et le nombre grandit quotidiennement. La situation entre Tripoli (en proie à de violents affrontements entre les pro-Kadhafi et les manifestants, ndlr) et la frontière tunisienne est très préoccupante car c’est là où les combats ont lieu. L’armée régulière est divisée, à l’exception de l’armée de l’air restée fidèle à Khadafi », nous explique-t-il par téléphone depuis l’un des camps de réfugiés où sont massés plus de 10 000 personnes.
En revanche, à Benghazi, « la situation est calme mais reste très tendu mais sous pression car on craint des interventions et des représailles des pro-Khadafi », ajoute-t-il.
Dans ce contexte, les organisations humanitaires sont sur le qui-vive mais sont encore peu nombreuses à s'être déployées sur le terrain. Le Secours islamique France (SIF), qui intervient pour la première fois pour la Libye, a d’ores et déjà envoyé trois équipes depuis le 26 février. Une équipe médicale s’est installée dans l’hôpital franco-libyen de Benghazi, dans l’est du pays, aux mains des insurgés, ainsi que deux équipes humanitaires, une à la frontière égyptienne et l’autre à la frontière tunisienne.
C’est notamment du côté tunisien que la situation est précaire. Khaled Gouider, chef de mission pour l’équipe du SIF basée en Tunisie, en témoigne. « On estime le nombre de réfugiés amassés dans la frontière tuniso-libyenne à 20 000 et le nombre grandit quotidiennement. La situation entre Tripoli (en proie à de violents affrontements entre les pro-Kadhafi et les manifestants, ndlr) et la frontière tunisienne est très préoccupante car c’est là où les combats ont lieu. L’armée régulière est divisée, à l’exception de l’armée de l’air restée fidèle à Khadafi », nous explique-t-il par téléphone depuis l’un des camps de réfugiés où sont massés plus de 10 000 personnes.
En revanche, à Benghazi, « la situation est calme mais reste très tendu mais sous pression car on craint des interventions et des représailles des pro-Khadafi », ajoute-t-il.
Le fonds d’urgence sollicité
Après l’envoi d’un convoi humanitaire de 10 tonnes dans la zone frontalière égypto-libyenne, un nouveau convoi du SIF de 23 tonnes de matériel, principalement constitué de plus de 10 000 couvertures, 5 000 jerricanes d’eau de 10 litres et de kits d’hygiène, devrait arriver d’ici au lundi 7 mars à destination de Zerzis, au sud de la Tunisie pour répondre aux besoins urgents des populations déplacées.
« Dans une telle situation, nous utilisons notre fonds d’urgence pour acheter des produits sur place et nous éviter l’attente et la logistique du transport », précise Olivia Chouquet, chargé des relations presse pour SIF. L’ONG espère ainsi une forte mobilisation des donateurs en faveur des Libyens d’autant plus que la situation est « volatile », selon M. Gouider car « le flux migratoire est très variable et on ne sait pas combien de temps la situation va durer ».
« Dans une telle situation, nous utilisons notre fonds d’urgence pour acheter des produits sur place et nous éviter l’attente et la logistique du transport », précise Olivia Chouquet, chargé des relations presse pour SIF. L’ONG espère ainsi une forte mobilisation des donateurs en faveur des Libyens d’autant plus que la situation est « volatile », selon M. Gouider car « le flux migratoire est très variable et on ne sait pas combien de temps la situation va durer ».
La réactivité des Tunisiens saluée
« Notre aide en Tunisie comprend quatre axes d’interventions : la mise en place d’abris pour les réfugiés, la distribution de couvertures pour éviter le froid, la distribution de repas chaud qui conduit donc à l’installation d’une cuisine et la mise en place de latrines pour obtenir des conditions d’hygiène minimum », explique M. Gouider.
Dans cette situation, le SIF ainsi que toutes les ONG internationales tiennent à souligner le travail « remarquable » du Croissant Rouge tunisien et de la population locale ainsi que l’aide précieuse apportée par le gouvernement provisoire. « Selon le directeur de la PNUD (Programme des Nations unies pour le développement), sans la solidarité des Tunisiens, on serait dans une situation d’urgence humanitaire catastrophique », rapporte le chef de mission d'une réunion.
Un exemple parmi d’autres : « La Société nationale des transports en commun a mis à disposition des étrangers basés en Lybie et qui l’ont fui des bus assurant les navettes entre la frontière tuniso-libyenne et Djerba afin qu’ils puissent prendre l’avion vers leur pays d’origine » et avec la chute de Ben Ali, explique M. Gouider, « des nouvelles petites associations locales ont été créées pour venir en aide aux Libyens. Nous les soutenons mais nous apportons aussi des réponses complémentaires à l’urgence humanitaire, notre expérience et notre expertise technique ». Les prémices d’un Maghreb uni semblent bien voir le jour.
Dans cette situation, le SIF ainsi que toutes les ONG internationales tiennent à souligner le travail « remarquable » du Croissant Rouge tunisien et de la population locale ainsi que l’aide précieuse apportée par le gouvernement provisoire. « Selon le directeur de la PNUD (Programme des Nations unies pour le développement), sans la solidarité des Tunisiens, on serait dans une situation d’urgence humanitaire catastrophique », rapporte le chef de mission d'une réunion.
Un exemple parmi d’autres : « La Société nationale des transports en commun a mis à disposition des étrangers basés en Lybie et qui l’ont fui des bus assurant les navettes entre la frontière tuniso-libyenne et Djerba afin qu’ils puissent prendre l’avion vers leur pays d’origine » et avec la chute de Ben Ali, explique M. Gouider, « des nouvelles petites associations locales ont été créées pour venir en aide aux Libyens. Nous les soutenons mais nous apportons aussi des réponses complémentaires à l’urgence humanitaire, notre expérience et notre expertise technique ». Les prémices d’un Maghreb uni semblent bien voir le jour.