Photo de Samuel Aranda, lauréat du World Press Photo 2011.
Le cliché gagnant du concours World Press Photo crée la polémique. Réalisé par Samuel Aranda le 15 octobre 2011 et récompensé le 10 février, la photo montre une femme yéménite, entièrement voilée, qui tient dans ses bras un de ses proches blessé. Le cliché a été pris dans une mosquée de Sanaa, capitale du Yémen, transformée, lors des soulèvements contre le président Saleh, en hôpital. Surnommée la « Pietà islamique », la photographie fait l'objet de critiques, aussi bien dans le monde occidental que dans le monde arabe.
C'est déjà la référence à la statue de Michel-Ange qui dérange. « Orientaliste », « déplacé », « ringard », sont autant de qualificatifs attribués au cliché. Pour le journaliste allemand Jörg M. Colberg, l’image reflète une vision occidentale des révoltes arabes et propose même que le prix soit rebaptisé « Prix occidental de la photo de presse ».
Mais si certains critiquent cette « représentation codée des femmes », d'autres trouvent dans le cliché la vraie modernité de ces révolutions arabes « la résistance à l'ordre injuste, le pouvoir de dire non au despotisme par-delà les différences religieuses ».
Pour l'éditorialiste marocain, Omar Saghi, la charge symbolique de l'image est pertinente. « L'espace public arabe a été bousculé, peut-être définitivement. Il n'est plus le monopole des hommes à l'exclusion des femmes, des modernistes à l'exclusion des islamistes, des politisés à l'exclusion des indifférents. Corps nus ou corps voilés mais corps politiques qui, en s'immolant par le feu, en s'exposant, en se faisant tuer en ce moment en Syrie, ont dit et continuent de dire que là, sur leur corps, s'arrête la dictature et commence une nouvelle ère politique arabe. »
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C'est déjà la référence à la statue de Michel-Ange qui dérange. « Orientaliste », « déplacé », « ringard », sont autant de qualificatifs attribués au cliché. Pour le journaliste allemand Jörg M. Colberg, l’image reflète une vision occidentale des révoltes arabes et propose même que le prix soit rebaptisé « Prix occidental de la photo de presse ».
Mais si certains critiquent cette « représentation codée des femmes », d'autres trouvent dans le cliché la vraie modernité de ces révolutions arabes « la résistance à l'ordre injuste, le pouvoir de dire non au despotisme par-delà les différences religieuses ».
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