Pour survivre, faire fonctionner son fonds de commerce et alimenter un ego démesuré, apparemment affecté par la paranoïa et l’échec viscéral, il commet sans cesse des forfaits provocateurs qui attisent la haine. Cet individu s’appelle Onfray. Comme d’autres trublions, il est le symbole de la sous-culture spectacle, de la décadence et des impasses dans lesquelles se trouve le monde qui refuse l’autocritique. La sphère du savoir est calomniée avec ces délires et ces discours fondés sur les anathèmes, les approximations, les raccourcis, nourris par la haine de l’autre.
Prétendant défendre les Lumières, alors qu’ils les trahissent, les adeptes de l’hédonisme, de la jouissance à tout prix et de l’athéisme dogmatique polluent les débats et pratiquent le culte du veau d’or sous des formes multiples. La religion en général et l’islam en particulier sont leur cible préférée. Dans son délirium, Michel Onfray déverse des contrevérités sur la question du monothéisme et érige en sacralité l’athéisme, sous des termes simplificateurs et grossiers.
Les symptômes sont éclatants ; la crise des sciences, du sens et de la morale produit des bêtisiers tragico-comiques et de nouveaux intégristes sans comparaison dans l’histoire des idées en Europe. Ces hallucinations vulgaires ont un écho dans les milieux religiophobes, athées extrémistes, qui cultivent le ton pamphlétaire, l'acharnement simplificateur et réducteur contre les croyants et autrui différent. L’agressivité gratuite, le racisme, la xénophobie dominent dans ces sphères. Alors qu’il n’y a pas d’hostilité entre foi et raison, entre les civilisations et entre logique et sens, ils cherchent à tout prix à les opposer.
Pourquoi, malgré toutes les critiques adressées à la seule religion et les souffrances injustifiables qu’occasionnent certains de ses adeptes conservateurs et fanatisés, les individus restent-ils attachés à la religion comme source de civilisation ? Tout simplement parce que, d’une part, « Dieu » est innocent des errements d’une partie des croyants usurpateurs et, d’autre part, l’existence dépasse toutes les élucubrations et prétentions à nier le mystère et la profondeur de la vie.
Il est clair que la religion peut être source autant de bonheur que de malheur, tout dépend de son interprétation et de son mode d’application. Tout comme les autres dimensions essentielles de l’existence, telle la raison, celle-ci peut être source de progrès ou de barbarie. La religion est présentée comme seulement ce qui vient interdire et aliéner, et l’athéisme comme ce qui veut autoriser et libérer. Pures mensonges. D’autres disent : permissivité, laxisme, perte de valeurs morales et éthiques face aux interdits. Il faut sortir de cette dichotomie et de ces faux débats. La bataille apparaît comme gagnée par les libertaires, car les interdits semblent compromis par l’évolution des mœurs et le devenir des sociétés.
Premièrement, il n’y a pas de Liberté sans Loi. Deuxièmement, l’islam, c’est 90 % de permissions et seulement 10 % d’interdits. Troisièmement, il y a des athées ouverts et des croyants ouverts, des athées fermés et des croyants fermés. Il faut toujours préférer l’ouvert au fermé. Une religion et une civilisation fondée sur des valeurs spirituelles, ce ne sont pas seulement des interdits, ce sont aussi des sources d’épanouissement et des réalisations. La part prise par les religions à « l’œuvre de la civilisation » ne peut être niée, même si des pans obscurs de leur histoire sont visibles et enregistrés. De plus, il n’y pas d’homogénéité des religions : chacune à son parcours.
L’ignorance d’Onfray en matière d’islamologie est flagrante et affligeante. Il refuse toute lecture du Coran et s’enferme dans la diabolisation. Ses propos sont plus que caricaturaux, ils sont obscènes et racistes. C’est le même type d’allégations proférées contre les juifs au Moyen Âge et dans les années 1930. Diabolisation, stigmatisation, amalgames caractérisent la maladie honteuse de la xénophobie, de l’islamophobie et de la provocation qui vise le dénigrement et pratique la diversion.
Nul ne peut faire de la liberté, de l’émancipation, de la démocratie, des droits de l’homme, le trait distinctif de l’athéisme. C’est travestir la vérité historique. Qui est assez fou pour affirmer que le monothéisme n’a pas participé à l’élévation de la condition humaine, qu’il n’aurait produit aucune lutte, aucun progrès, ni aucune réalisation décisive ? De nombreux vrais penseurs, de Hegel à Derrida, ont montré combien est dénuée de fondement l’idée que la liberté ou celle de la démocratie serait une conception essentiellement occidentale et athée. Onfray en a pour ses frais.
* Mustapha Cherif est philosophe, professeur des universités et auteur d’ouvrages sur le vivre-ensemble et le dialogue des cultures.
Prétendant défendre les Lumières, alors qu’ils les trahissent, les adeptes de l’hédonisme, de la jouissance à tout prix et de l’athéisme dogmatique polluent les débats et pratiquent le culte du veau d’or sous des formes multiples. La religion en général et l’islam en particulier sont leur cible préférée. Dans son délirium, Michel Onfray déverse des contrevérités sur la question du monothéisme et érige en sacralité l’athéisme, sous des termes simplificateurs et grossiers.
Les symptômes sont éclatants ; la crise des sciences, du sens et de la morale produit des bêtisiers tragico-comiques et de nouveaux intégristes sans comparaison dans l’histoire des idées en Europe. Ces hallucinations vulgaires ont un écho dans les milieux religiophobes, athées extrémistes, qui cultivent le ton pamphlétaire, l'acharnement simplificateur et réducteur contre les croyants et autrui différent. L’agressivité gratuite, le racisme, la xénophobie dominent dans ces sphères. Alors qu’il n’y a pas d’hostilité entre foi et raison, entre les civilisations et entre logique et sens, ils cherchent à tout prix à les opposer.
Pourquoi, malgré toutes les critiques adressées à la seule religion et les souffrances injustifiables qu’occasionnent certains de ses adeptes conservateurs et fanatisés, les individus restent-ils attachés à la religion comme source de civilisation ? Tout simplement parce que, d’une part, « Dieu » est innocent des errements d’une partie des croyants usurpateurs et, d’autre part, l’existence dépasse toutes les élucubrations et prétentions à nier le mystère et la profondeur de la vie.
Il est clair que la religion peut être source autant de bonheur que de malheur, tout dépend de son interprétation et de son mode d’application. Tout comme les autres dimensions essentielles de l’existence, telle la raison, celle-ci peut être source de progrès ou de barbarie. La religion est présentée comme seulement ce qui vient interdire et aliéner, et l’athéisme comme ce qui veut autoriser et libérer. Pures mensonges. D’autres disent : permissivité, laxisme, perte de valeurs morales et éthiques face aux interdits. Il faut sortir de cette dichotomie et de ces faux débats. La bataille apparaît comme gagnée par les libertaires, car les interdits semblent compromis par l’évolution des mœurs et le devenir des sociétés.
Premièrement, il n’y a pas de Liberté sans Loi. Deuxièmement, l’islam, c’est 90 % de permissions et seulement 10 % d’interdits. Troisièmement, il y a des athées ouverts et des croyants ouverts, des athées fermés et des croyants fermés. Il faut toujours préférer l’ouvert au fermé. Une religion et une civilisation fondée sur des valeurs spirituelles, ce ne sont pas seulement des interdits, ce sont aussi des sources d’épanouissement et des réalisations. La part prise par les religions à « l’œuvre de la civilisation » ne peut être niée, même si des pans obscurs de leur histoire sont visibles et enregistrés. De plus, il n’y pas d’homogénéité des religions : chacune à son parcours.
L’ignorance d’Onfray en matière d’islamologie est flagrante et affligeante. Il refuse toute lecture du Coran et s’enferme dans la diabolisation. Ses propos sont plus que caricaturaux, ils sont obscènes et racistes. C’est le même type d’allégations proférées contre les juifs au Moyen Âge et dans les années 1930. Diabolisation, stigmatisation, amalgames caractérisent la maladie honteuse de la xénophobie, de l’islamophobie et de la provocation qui vise le dénigrement et pratique la diversion.
Nul ne peut faire de la liberté, de l’émancipation, de la démocratie, des droits de l’homme, le trait distinctif de l’athéisme. C’est travestir la vérité historique. Qui est assez fou pour affirmer que le monothéisme n’a pas participé à l’élévation de la condition humaine, qu’il n’aurait produit aucune lutte, aucun progrès, ni aucune réalisation décisive ? De nombreux vrais penseurs, de Hegel à Derrida, ont montré combien est dénuée de fondement l’idée que la liberté ou celle de la démocratie serait une conception essentiellement occidentale et athée. Onfray en a pour ses frais.
* Mustapha Cherif est philosophe, professeur des universités et auteur d’ouvrages sur le vivre-ensemble et le dialogue des cultures.
Du même auteur :
Le football, un vecteur de paix !
Appel du 18 juin : La résistance au nazisme et les musulmans d’Europe
Le recul de la démocratie
Responsabilité individuelle et collective
Le désordre mondial
L'avenir de la relation islamo-chrétienne
Les USA et l’avenir du monde arabe
Ramadhan de l’examen de conscience
Jeûner et dialoguer
De la nécessité du débat interne
Trois Paroles
Les musulmans en Europe
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