Azzedine Gaci, président du CRCM Rhônes-Alpes (à g.), au côté du Cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, réunis pour la projection du film « Des hommes et des dieux », à Paris.
Les moines de Tibhirine sont à l’honneur sur le grand écran. Des hommes et des dieux, sorti en salle le 8 septembre, dresse, avec réalisme et émotion, le portrait des huit moines français durant les trois dernières années de leurs vies jusqu’à leur enlèvement en 1996.
Bien que les circonstances de leur assassinat demeurent un mystère, le réalisateur Xavier Beauvois a souhaité montrer une facette méconnue de leurs vies au grand public, loin de toute polémique. Celle où ces moines coexistaient en totale harmonie avec leurs voisins musulmans, ce qui a le don de montrer que le vivre-ensemble est bel et bien possible, y compris en France, en proie à de vilaines polémiques qui secouent la communauté musulmane ainsi que les Roms.
« C’est un exemple de catholiques, d’hommes avant tout, qui vivaient en Algérie qui partageaient toutes les fêtes du village, qui travaillaient avec les villageois. Les Algériens n’étaient pas des employés, c’étaient des associés et c’est un exemple d’intelligence que de s’intéresser aux autres, à leur culture, leur histoire, leur religion. (…) J’ai d’ailleurs beaucoup d’amis musulmans qui commencent à en avoir un peu marre d’être toujours pointés du doigt pour éviter qu’on parle des retraites ou de ceux qui font les poubelles car ils n'ont pas assez pour vivre », déclare le réalisateur à Saphirnews, dénonçant par là la politique sécuritaire du gouvernement.
« Dans un film, on dit toujours : "Moteur, action." J’ai fini par dire "Bismillah" à sa place. Et ce soir, je dis : "Al-hamdulillah" », ajoute M. Beauvois, un agnostique fier que son film ait été choisi comme le symbole du dialogue interreligieux.
Bien que les circonstances de leur assassinat demeurent un mystère, le réalisateur Xavier Beauvois a souhaité montrer une facette méconnue de leurs vies au grand public, loin de toute polémique. Celle où ces moines coexistaient en totale harmonie avec leurs voisins musulmans, ce qui a le don de montrer que le vivre-ensemble est bel et bien possible, y compris en France, en proie à de vilaines polémiques qui secouent la communauté musulmane ainsi que les Roms.
« C’est un exemple de catholiques, d’hommes avant tout, qui vivaient en Algérie qui partageaient toutes les fêtes du village, qui travaillaient avec les villageois. Les Algériens n’étaient pas des employés, c’étaient des associés et c’est un exemple d’intelligence que de s’intéresser aux autres, à leur culture, leur histoire, leur religion. (…) J’ai d’ailleurs beaucoup d’amis musulmans qui commencent à en avoir un peu marre d’être toujours pointés du doigt pour éviter qu’on parle des retraites ou de ceux qui font les poubelles car ils n'ont pas assez pour vivre », déclare le réalisateur à Saphirnews, dénonçant par là la politique sécuritaire du gouvernement.
« Dans un film, on dit toujours : "Moteur, action." J’ai fini par dire "Bismillah" à sa place. Et ce soir, je dis : "Al-hamdulillah" », ajoute M. Beauvois, un agnostique fier que son film ait été choisi comme le symbole du dialogue interreligieux.
Des critiques unanimes
Depuis l’obtention du grand prix du Festival de Cannes et du prix du jury œcuménique, Des hommes et des dieux reçoit une pluie de critiques positives, à commencer par celles des responsables religieux, chrétiens et musulmans réunis pour une projection, ce lundi 13 septembre, à l’initiative de Christophe Roucou, directeur du Service national pour les relations avec l'islam (SRI), émanant de l'Église catholique de France.
Parmi les 200 invités au cinéma du Panthéon, figuraient Azzedine Gaci, président du Conseil régional du culte musulman de Rhône-Alpes, et le Cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, venus évoquer leur visite à Tibhirine en février 2007. Le film « est sans doute un moyen pour relancer un dialogue qui s’essouffle », affirme M. Gaci. Il « est l'occasion de rendre visible des liens de fraternité aujourd'hui » en France entre les deux communautés religieuses, fait entendre M. Roucou.
« Ce devait être un souvenir qui nous sépare, mais il nous a rapproché au final », estime Mehrézia Labidi-Maïza, coordinatrice de Femmes croyantes pour la paix. Malgré les craintes, « nous n’avons pas été déçus (…) le film est conforme à la réalité du message », nous déclare la nièce de Frère Paul, un des moines de Tibhirine. Malgré son drame, son lien avec l’Algérie reste fort. Marié à un Algérien, elle continue de baigner ses enfants dans la double culture, croyant au « message de fraternité » qui lui était délivré par son oncle.
Parmi les 200 invités au cinéma du Panthéon, figuraient Azzedine Gaci, président du Conseil régional du culte musulman de Rhône-Alpes, et le Cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, venus évoquer leur visite à Tibhirine en février 2007. Le film « est sans doute un moyen pour relancer un dialogue qui s’essouffle », affirme M. Gaci. Il « est l'occasion de rendre visible des liens de fraternité aujourd'hui » en France entre les deux communautés religieuses, fait entendre M. Roucou.
« Ce devait être un souvenir qui nous sépare, mais il nous a rapproché au final », estime Mehrézia Labidi-Maïza, coordinatrice de Femmes croyantes pour la paix. Malgré les craintes, « nous n’avons pas été déçus (…) le film est conforme à la réalité du message », nous déclare la nièce de Frère Paul, un des moines de Tibhirine. Malgré son drame, son lien avec l’Algérie reste fort. Marié à un Algérien, elle continue de baigner ses enfants dans la double culture, croyant au « message de fraternité » qui lui était délivré par son oncle.
« Un mot d’amour aux Algériens »
Le film, qui évite toute caricature des Algériens pendant la période noire des années 1990, fait bien la distinction entre les terroristes et les musulmans. Il a de quoi plaire au monde arabe, dont beaucoup de pays ont d'ores et déjà acheté les droits de diffusion, selon M. Beauvois. Seul bémol : l’Algérie n'a pas fait valoir son intérêt pour le film pour le moment. Par facilité, c'est d'ailleurs le Maroc que l'équipe du film a choisi pour le tournage.
« Je serais ravi d’y aller un jour mais quand il n’y aura pas de malentendus. Mon père a fait la guerre d’Algérie, il a été obligé de faire des conneries là-bas, je ne sais pas lesquelles parce qu’il a été traumatisé comme toutes les personnes qui reviennent de la guerre d’Irak ou d’Afghanistan. (…) Quelque part, je voulais m’excuser à sa place… ou plutôt envoyer un petit mot d’amour aux Algériens », fait savoir le réalisateur.
Un message qu'il espère bien faire entendre au gouvernement de Bouteflika, pour qui le dossier est épineux. Plusieurs témoignages, dont celui d'un ancien général français, mettent en cause l'armée algérienne, qui aurait commis une bavure. A l'heure où l'enquête est relancée, les relations franco-algériennes risquent bien de se refroidir ces prochains jours.
« Je serais ravi d’y aller un jour mais quand il n’y aura pas de malentendus. Mon père a fait la guerre d’Algérie, il a été obligé de faire des conneries là-bas, je ne sais pas lesquelles parce qu’il a été traumatisé comme toutes les personnes qui reviennent de la guerre d’Irak ou d’Afghanistan. (…) Quelque part, je voulais m’excuser à sa place… ou plutôt envoyer un petit mot d’amour aux Algériens », fait savoir le réalisateur.
Un message qu'il espère bien faire entendre au gouvernement de Bouteflika, pour qui le dossier est épineux. Plusieurs témoignages, dont celui d'un ancien général français, mettent en cause l'armée algérienne, qui aurait commis une bavure. A l'heure où l'enquête est relancée, les relations franco-algériennes risquent bien de se refroidir ces prochains jours.
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