Les délégués diocésains en charge des relations avec l'islam, réunis lors de leur session nationale, les 27, 28 et 29 janvier 2012.
La session nationale des délégués diocésains aux relations avec les musulmans s’est tenue du 27 au 29 janvier dans la Maison des missionnaires spiritains de Chevilly-Larue, dans le Val-de-Marne (94).
Avec 52 diocèses représentés, la session a été marquée par une augmentation du nombre de participants et un renouvellement des responsables. Des figures musulmanes, engagées dans le dialogue islamo-chrétien, ont pu partager leur expérience et leurs ambitions pour ce dialogue, composante importante du vivre-ensemble, dans un contexte d’islamophobie grandissante et de radicalisation des positions dans les deux communautés. Ils ont décidé de multiplier les occasions de rencontre et de se tourner vers les jeunes générations, l'avenir de ce dialogue islamo-chrétien.
Avec 52 diocèses représentés, la session a été marquée par une augmentation du nombre de participants et un renouvellement des responsables. Des figures musulmanes, engagées dans le dialogue islamo-chrétien, ont pu partager leur expérience et leurs ambitions pour ce dialogue, composante importante du vivre-ensemble, dans un contexte d’islamophobie grandissante et de radicalisation des positions dans les deux communautés. Ils ont décidé de multiplier les occasions de rencontre et de se tourner vers les jeunes générations, l'avenir de ce dialogue islamo-chrétien.
Faire la peau aux clichés
Sur le terrain, les responsables chrétiens chargés des relations avec les musulmans constatent une grande méconnaissance de la religion musulmane par leurs fidèles. Un regard de défiance qui va dans les deux sens, alors même que le « radicalisme des deux communautés augmente », constate le père Christophe Roucou, responsable du Service national pour les relations avec l'islam (SRI) de l’Eglise catholique.
La première journée de cette session nationale aura permis de donner la parole à Huê Trinh Nguyên, rédactrice en chef de Salamnews, et Dominique Quinio, directrice de la rédaction de La Croix. Des interventions « appréciées » par les participants car elles ont permis un travail de déconstruction des clichés et ont explicité leurs lignes éditoriales. « Il s’agit non pas d’informations religieuse mais de journaux à destination d’un public de croyants qui ont une responsabilité dans le dialogue interreligieux, comme l’a expliqué Dominique Quinio », poursuit Christophe Roucou.
La première journée de cette session nationale aura permis de donner la parole à Huê Trinh Nguyên, rédactrice en chef de Salamnews, et Dominique Quinio, directrice de la rédaction de La Croix. Des interventions « appréciées » par les participants car elles ont permis un travail de déconstruction des clichés et ont explicité leurs lignes éditoriales. « Il s’agit non pas d’informations religieuse mais de journaux à destination d’un public de croyants qui ont une responsabilité dans le dialogue interreligieux, comme l’a expliqué Dominique Quinio », poursuit Christophe Roucou.
Une relation en évolution
Et s’il est important que les deux religions apprennent à se connaître, elles doivent organiser des rencontres qui ne soient pas uniquement liées à un contexte religieux. « Les participants sont en demande d’occasion de rencontres en dehors des contextes religieux, continue le Père Roucou, il faut alors impliquer les jeunes générations pour donner une nouvelle dynamique et s’aider dans le travail de réflexion. »
Cette remarque s’inscrit dans une évolution de la relation islamo-chrétienne depuis les années 1950. L’islam est désormais une religion installée en France, qui n’est plus le fait de travailleurs immigrés qu’il faut préalablement alphabétiser et intégrer. Pour favoriser la dynamique d’un partenariat, il convient de se « retrouver sur des positions communes, par rapport à l’éthique par exemple », défend Christophe Roucou.
Une proposition mise en valeur lors de la prise de parole d’Azzedine Gaci, recteur de la mosquée de Villeurbanne et déjà organisateur en novembre dernier du premier forum islamo-chrétien. Il avait déjà souligné, à cette occasion, l’opportunité de positions publiques communes à ces deux religions.
Cette remarque s’inscrit dans une évolution de la relation islamo-chrétienne depuis les années 1950. L’islam est désormais une religion installée en France, qui n’est plus le fait de travailleurs immigrés qu’il faut préalablement alphabétiser et intégrer. Pour favoriser la dynamique d’un partenariat, il convient de se « retrouver sur des positions communes, par rapport à l’éthique par exemple », défend Christophe Roucou.
Une proposition mise en valeur lors de la prise de parole d’Azzedine Gaci, recteur de la mosquée de Villeurbanne et déjà organisateur en novembre dernier du premier forum islamo-chrétien. Il avait déjà souligné, à cette occasion, l’opportunité de positions publiques communes à ces deux religions.
Un vaste chantier
« Depuis deux ou trois ans, l’islamophobie est en augmentation chez les chrétiens », constate le Père Roucou. Un réflexe d’intolérance, favorisé par le climat délétère face à la deuxième religion de France. Si le dialogue interreligieux à vocation à créer des ponts pour enrayer ce genre de comportement, il pourrait être bénéfique des deux côtés. « Il y a aussi un travail à faire du côté des musulmans qui ont souvent une représentation erronée et négative des chrétiens. Une situation qui n’est pas favorisée par l’existence d’une littérature islamique, fondée sur des traductions, souvent très négatives vis-à-vis des chrétiens. Des responsables musulmans se sont d’ailleurs alarmés de cette situation. »
Sur le terrain, certains propos nouveaux laissent d’ailleurs les responsables sceptiques. « J’ai entendu remonter des attitudes intolérantes, comme dans le quartier du Mirail, à Toulouse, où les religieuse de Xavières, implantées là-bas depuis des décennies, ont entendu dire qu’elles n’auraient plus leur place dans le quartier », s’alarme Christophe Roucou. « C’est le genre de situation que le président de l’UOIF, Ahmed Jaballah, m’a demandé de lui faire communiquer ».
Les élites religieuses doivent désormais proposer des gestes forts en direction du dialogue interreligieux.
Sur le terrain, certains propos nouveaux laissent d’ailleurs les responsables sceptiques. « J’ai entendu remonter des attitudes intolérantes, comme dans le quartier du Mirail, à Toulouse, où les religieuse de Xavières, implantées là-bas depuis des décennies, ont entendu dire qu’elles n’auraient plus leur place dans le quartier », s’alarme Christophe Roucou. « C’est le genre de situation que le président de l’UOIF, Ahmed Jaballah, m’a demandé de lui faire communiquer ».
Les élites religieuses doivent désormais proposer des gestes forts en direction du dialogue interreligieux.