Le PS et ses alliés veulent sauver leur place à tout prix. Dès l’annonce des résultats du premier tour, les cadres de la rue de Solférino ont appelé le « front républicain » à la rescousse : partout où le FN est en passe de gagner, la gauche dans son ensemble doit se rallier avec l’UMP… et vice-versa. Fin de non-recevoir catégorique de l’UMP : le parti, en quête de revanche contre le PS, a appelé les électeurs du FN à reporter leur vote sur ses listes – tout en refusant une alliance avec le FN – au second tour des élections municipales.
Les désistements, seules des listes de gauche le feront, à quelques exceptions près comme à Forbach. Céleste Lett (UMP) y a fait vœu de soutenir son ex-rival PS contre le vice-président du FN Florian Philippot. A Fréjus, à Saint-Gilles ou à Perpignan où le FN est arrivé en tête, les listes socialistes ont suivi les consignes de Paris. La majorité s'est pliée aux directives de Solférino sous la menace de perdre l'investiture du parti. Quelques-uns ont préféré ne pas céder au chantage affectif. Jean-Michel Du Plaa, à Béziers, et Garo Hospevian, dans le 7e secteur de Marseille, sont de ceux-là et fondent leur espoir en les abstentionnistes de gauche pour espérer une victoire bien qu'incertaine.
Les désistements, seules des listes de gauche le feront, à quelques exceptions près comme à Forbach. Céleste Lett (UMP) y a fait vœu de soutenir son ex-rival PS contre le vice-président du FN Florian Philippot. A Fréjus, à Saint-Gilles ou à Perpignan où le FN est arrivé en tête, les listes socialistes ont suivi les consignes de Paris. La majorité s'est pliée aux directives de Solférino sous la menace de perdre l'investiture du parti. Quelques-uns ont préféré ne pas céder au chantage affectif. Jean-Michel Du Plaa, à Béziers, et Garo Hospevian, dans le 7e secteur de Marseille, sont de ceux-là et fondent leur espoir en les abstentionnistes de gauche pour espérer une victoire bien qu'incertaine.
La morale en trompe-l’œil
Un front républicain à un sens, il n’est pas à douter qu’il est vécu par des militants du terrain comme une forme d’humiliation. Surtout, quelle place donne ce front aux convictions ? Aucune, si ce n’est pour les partis de vouloir garder ou gagner des élections au nom d’une « morale » qui veut que le FN se situe en dehors. Oui, certes, mais quel parti politique peut encore se targuer aujourd’hui d’être un garant de la « morale » ? Celle-ci est devenue une couverture sous laquelle tous veulent bien se glisser sans rien changer dans le fond à leurs pratiques politiques qui excluent des pans entiers de la population.
Et le résultat est là : les Français se sont massivement abstenus le 23 mars aux municipales, réputées pourtant être le scrutin le plus important à leurs yeux.
Le PS entend faire culpabiliser ceux qui ne s’engagent pas pour le « front républicain » comme étant des responsables de la montée de l’extrême droite. C’est prendre le problème par le mauvais bout : les premiers responsables sont avant tout (sans l’être exclusivement) politiques pour n’avoir pas combattu sérieusement, toutes ces années passées, le racisme sous toutes ses formes – islamophobie compris – et la xénophobie et pour n'avoir pas fait les meilleurs choix économiques qui soient pour la France.
A trop fricoter avec le FN pour lui ravir des voix, les responsabilités de la droite « républicaine » sont engagées. Mais à ne rien proposer (ou presque) de solide, de viable et de rassembleur, la gauche « traditionnelle » n’offre pas l'horizon d’un avenir moins noir qui puisse donner un souffle nouveau à une démocratie en souffrance. Infantiliser les électeurs du premier tour comme les abstentionnistes sur le danger du FN en les appelant à voter pour un projet qui ne leur correspond pas forcément – ou, pire, pour un programme qu’ils ont combattu pendant la campagne électorale – ne les convaincra pas plus à se rendre aux urnes.
Et le résultat est là : les Français se sont massivement abstenus le 23 mars aux municipales, réputées pourtant être le scrutin le plus important à leurs yeux.
Le PS entend faire culpabiliser ceux qui ne s’engagent pas pour le « front républicain » comme étant des responsables de la montée de l’extrême droite. C’est prendre le problème par le mauvais bout : les premiers responsables sont avant tout (sans l’être exclusivement) politiques pour n’avoir pas combattu sérieusement, toutes ces années passées, le racisme sous toutes ses formes – islamophobie compris – et la xénophobie et pour n'avoir pas fait les meilleurs choix économiques qui soient pour la France.
A trop fricoter avec le FN pour lui ravir des voix, les responsabilités de la droite « républicaine » sont engagées. Mais à ne rien proposer (ou presque) de solide, de viable et de rassembleur, la gauche « traditionnelle » n’offre pas l'horizon d’un avenir moins noir qui puisse donner un souffle nouveau à une démocratie en souffrance. Infantiliser les électeurs du premier tour comme les abstentionnistes sur le danger du FN en les appelant à voter pour un projet qui ne leur correspond pas forcément – ou, pire, pour un programme qu’ils ont combattu pendant la campagne électorale – ne les convaincra pas plus à se rendre aux urnes.
Une stratégie politique qui n’offre pas d’avenir
« Le changement, c’est maintenant ! » Sûrement pas avec un appel au « front républicain » qui vient, à lui seul, incarner la volonté d'un statu quo dans la gestion des affaires locales. Par là, le PS donne le sentiment véritable que la droite et la gauche se valent, n’ajoutant ainsi que plus de flou aux électeurs. Il appuie de facto l’argument phare des frontistes du « système UMPS », un néologisme popularisé par Marine Le Pen pour dénoncer le bipartisme régnant en France avec un UMP et un PS qui, dans le même temps, ne se différencient pas plus l'un de l'autre. « UMPS » pour l’« Union pour le maintien perpétuel du système », résumera aussi Nicolas Dupont-Aignan, président du mouvement souverainiste Debout la République.
Vu sous cet angle, l'appel au « front républicain » est un non-sens et, surtout, entretient une illusion d’optique d’une gauche très impliquée sur le terrain quand elle ne l'est pas. Dire non au FN ne suffit pas à faire un programme. Encore faut-il mettre sur la table des propositions fortes sur le plan local comme national pour enrayer le chômage, la pauvreté et les discriminations, ce que de nombreux candidats aspirant au fauteuil de maire, cédant aux logiques d’appareil et à des intérêts personnels, ne sont pas capables de faire.
Ils peuvent encore croire au « sursaut républicain » contre le FN. Le bilan de gestion passé des communes sous l'ère frontiste ne parle pas en leur faveur. Dans le même temps, les candidats affiliés aux partis traditionnels n'ont pas à être tous mis dans le même sac, le cas par cas s'impose aussi.
Mais offrir une légitimité politique systématique à des anti-FN sans obtenir la garantie d'un changement futur, des électeurs ne sont pas non plus prêts à le faire et il faudrait pouvoir respecter ce choix. L'humilité, c'est encore de reconnaître ses torts avant d'invoquer des facteurs extérieurs pour expliquer un échec et d'en tirer les leçons pour changer de cap.
Vu sous cet angle, l'appel au « front républicain » est un non-sens et, surtout, entretient une illusion d’optique d’une gauche très impliquée sur le terrain quand elle ne l'est pas. Dire non au FN ne suffit pas à faire un programme. Encore faut-il mettre sur la table des propositions fortes sur le plan local comme national pour enrayer le chômage, la pauvreté et les discriminations, ce que de nombreux candidats aspirant au fauteuil de maire, cédant aux logiques d’appareil et à des intérêts personnels, ne sont pas capables de faire.
Ils peuvent encore croire au « sursaut républicain » contre le FN. Le bilan de gestion passé des communes sous l'ère frontiste ne parle pas en leur faveur. Dans le même temps, les candidats affiliés aux partis traditionnels n'ont pas à être tous mis dans le même sac, le cas par cas s'impose aussi.
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