Le patriarche de l’Église copte (orthodoxe) Chenouda III est décédé samedi 17 mars des suites d’une longue maladie à l’âge de 88 ans. Né en 1923, il était à la tête de l’une des plus influentes et plus anciennes Eglise chrétienne d’Orient depuis 1971. Nazir Gayed avait alors pris le nom de Chenouda III et le titre de « pape d’Alexandrie et patriarche de la prédication de saint Marc et de toute l’Afrique » à 48 ans.
Critique à l’égard d’Israël, il avait participé à la première guerre israélo-arabe en 1948 avant d'être ordonné prêtre en 1954 et avait critiqué la normalisation des relations entre l'Egypte et l'Etat hébreu à travers les accords de Camp David, signés par le président Anouar al-Sadate. Son opposition au successeur de Nasser lui a valu d'être arrêté en septembre 1981, destitué de son poste puis assigné à résidence dans un des monastères de Wadi-Natroun, situé entre Le Caire et Alexandrie. Sadate est assassiné peu de temps après en octobre 1981.
Chenouda III ne reprend ses fonctions qu’en janvier 1985 par la grâce du président Hosni Moubarak. Certains lui reprocheront d’ailleurs sa proximité avec le régime Moubarak. Lors des manifestations populaires qui ont secoué l’Egypte en janvier 2011, le pape orthodoxe avait appelé les Coptes à rester chez eux. Une recommandation qui n’avait pas empêché une partie d’entre eux de se révolter contre le pouvoir en place.
Depuis l’annonce de son décès, des dizaines de milliers de fidèles coptes, qui représentent 6 % à 10 % de la population égyptienne, se sont rassemblés pour pleurer leur chef spirituel devant sa dépouille, qui sera exposée pendant quelques jours dans la cathédrale Saint Marc du Caire, siège de l'Eglise copte. La messe de funérailles sera célébrée mardi 20 mars.
Le pouvoir militaire s’est rendu dans la cathédrale pour lui rendre hommage. Les Frères musulmans ont salué son patriotisme et comptent participer à ses obsèques. « Le PLJ (Parti Liberté et justice, issu des Frères musulmans, ndlr) présente ses plus profondes condoléances au peuple égyptien et à nos frères chrétiens à la suite du décès du pape Chenouda III », a indiqué dans un communiqué Mohamed Moursi, le président du PJL.
Défenseur du dialogue interreligieux, il entretenait de bonnes relations avec les responsables des communautés chrétiennes mais également musulmanes, malgré les heurts intercommunautaires qui se sont multipliés ces dernières années. « Il était le symbole de la paix et de l’amour, il était aussi l’un des piliers de l’unité nationale », a pour sa part déclaré Ahmed Al-Tayeb, grand imam de l’université Al-Azhar, la plus haute autorité de l’islam sunnite. Quant au chef de l’Eglise catholique Benoît XVI, il a rendu hommage à un « grand pasteur ».
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Critique à l’égard d’Israël, il avait participé à la première guerre israélo-arabe en 1948 avant d'être ordonné prêtre en 1954 et avait critiqué la normalisation des relations entre l'Egypte et l'Etat hébreu à travers les accords de Camp David, signés par le président Anouar al-Sadate. Son opposition au successeur de Nasser lui a valu d'être arrêté en septembre 1981, destitué de son poste puis assigné à résidence dans un des monastères de Wadi-Natroun, situé entre Le Caire et Alexandrie. Sadate est assassiné peu de temps après en octobre 1981.
Chenouda III ne reprend ses fonctions qu’en janvier 1985 par la grâce du président Hosni Moubarak. Certains lui reprocheront d’ailleurs sa proximité avec le régime Moubarak. Lors des manifestations populaires qui ont secoué l’Egypte en janvier 2011, le pape orthodoxe avait appelé les Coptes à rester chez eux. Une recommandation qui n’avait pas empêché une partie d’entre eux de se révolter contre le pouvoir en place.
Depuis l’annonce de son décès, des dizaines de milliers de fidèles coptes, qui représentent 6 % à 10 % de la population égyptienne, se sont rassemblés pour pleurer leur chef spirituel devant sa dépouille, qui sera exposée pendant quelques jours dans la cathédrale Saint Marc du Caire, siège de l'Eglise copte. La messe de funérailles sera célébrée mardi 20 mars.
Le pouvoir militaire s’est rendu dans la cathédrale pour lui rendre hommage. Les Frères musulmans ont salué son patriotisme et comptent participer à ses obsèques. « Le PLJ (Parti Liberté et justice, issu des Frères musulmans, ndlr) présente ses plus profondes condoléances au peuple égyptien et à nos frères chrétiens à la suite du décès du pape Chenouda III », a indiqué dans un communiqué Mohamed Moursi, le président du PJL.
Défenseur du dialogue interreligieux, il entretenait de bonnes relations avec les responsables des communautés chrétiennes mais également musulmanes, malgré les heurts intercommunautaires qui se sont multipliés ces dernières années. « Il était le symbole de la paix et de l’amour, il était aussi l’un des piliers de l’unité nationale », a pour sa part déclaré Ahmed Al-Tayeb, grand imam de l’université Al-Azhar, la plus haute autorité de l’islam sunnite. Quant au chef de l’Eglise catholique Benoît XVI, il a rendu hommage à un « grand pasteur ».
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