A quelques jours des élections cantonales et à un an des élections présidentielles, l’UMP veut, plus que jamais, mettre le paquet pour reconquérir son électorat et attirer les votants proches du Front national. Le débat sur la « laïcité » et l’islam prévu le 5 avril prochain est maintenu, quitte à mettre les musulmans, fermement opposés à l’initiative de Nicolas Sarkozy, à dos. Une grande question taraude les esprits du moment : pour qui voteront ces derniers lors des prochaines élections, si tant est qu’ils désirent participer à la vie politique du pays ?
Le taux de participation électorale de la population musulmane est en effet plus faible que la moyenne nationale, selon le politologue Pascal Perrineau, directeur du CEVIPOF, devenu, en janvier 2004, le Centre de recherches politiques de Sciences Po.
En témoigne un sondage réalisé en mars 2010 lors des élections régionales, dans lequel 70 % des musulmans interrogés ne se sont pas manifestés aux urnes. Dans une intervention télévisée en octobre 2010, sur France 5, M. Perrineau a ainsi expliqué la forte abstention par la composition sociologique de cette communauté, davantage composée d’ouvriers et d’employés.
Ceux qui se déplacent, notamment les jeunes, votent beaucoup plus à gauche qu’à droite, même si le politologue admet l’existence d’« un clivage générationnel ». Les générations précédentes font des choix électoraux plus éclectiques, allant même pour certains à voter pour l’extrême droite.
Le taux de participation électorale de la population musulmane est en effet plus faible que la moyenne nationale, selon le politologue Pascal Perrineau, directeur du CEVIPOF, devenu, en janvier 2004, le Centre de recherches politiques de Sciences Po.
En témoigne un sondage réalisé en mars 2010 lors des élections régionales, dans lequel 70 % des musulmans interrogés ne se sont pas manifestés aux urnes. Dans une intervention télévisée en octobre 2010, sur France 5, M. Perrineau a ainsi expliqué la forte abstention par la composition sociologique de cette communauté, davantage composée d’ouvriers et d’employés.
Ceux qui se déplacent, notamment les jeunes, votent beaucoup plus à gauche qu’à droite, même si le politologue admet l’existence d’« un clivage générationnel ». Les générations précédentes font des choix électoraux plus éclectiques, allant même pour certains à voter pour l’extrême droite.
Le vote musulman pèse moins lourd que d’autres
Un constat : bien que peu sont abonnés au FN, les musulmans se répartissent bel et bien sur tout l'échiquier politique et ne forment pas « bloc électoral » uni.
Cependant, la droite ne semble plus actuellement en odeur de sainteté. Craignant une nouvelle stigmatisation, à l’instar de celle qui a été suscitée par le précédent débat sur l’identité nationale, les Français de confession musulmane n’hésitent pas à faire valoir leur ras-le-bol de l’UMP, à commencer par Abdallah Zekri, responsable de section pour l’UMP dans le Gard et président de la fédération régionale du Sud-Ouest de la Grande mosquée de Paris.
Ce dernier, qui a déchiré publiquement sa carte d’adhérent à l’UMP, a appelé « tous les musulmans » du parti à l’imiter, car « on ne peut pas être dans un parti qui nous stigmatise et nous attaque en permanence ». Quant à Abderrahmane Dahmane, ex-conseiller du président en charge de la diversité, il a incité les musulmans « à voter massivement contre l'UMP, à commencer par les élections cantonales », estimant dans Rue 89 que M. Sarkozy « s'est définitivement coupé de la communauté musulmane » et que « l'UMP est vraiment devenue la peste des musulmans ».
Les opposants et les déçus du sarkozisme n’auront pas attendu les appels de ces ex-membres du parti pour penser aux alternatives possibles. La gauche, et particulièrement son extrême, pourrait bien profiter du débat pour recueillir les voix de ceux qui ne s’estiment plus écoutés par le pouvoir.
Cependant, la droite ne semble plus actuellement en odeur de sainteté. Craignant une nouvelle stigmatisation, à l’instar de celle qui a été suscitée par le précédent débat sur l’identité nationale, les Français de confession musulmane n’hésitent pas à faire valoir leur ras-le-bol de l’UMP, à commencer par Abdallah Zekri, responsable de section pour l’UMP dans le Gard et président de la fédération régionale du Sud-Ouest de la Grande mosquée de Paris.
Ce dernier, qui a déchiré publiquement sa carte d’adhérent à l’UMP, a appelé « tous les musulmans » du parti à l’imiter, car « on ne peut pas être dans un parti qui nous stigmatise et nous attaque en permanence ». Quant à Abderrahmane Dahmane, ex-conseiller du président en charge de la diversité, il a incité les musulmans « à voter massivement contre l'UMP, à commencer par les élections cantonales », estimant dans Rue 89 que M. Sarkozy « s'est définitivement coupé de la communauté musulmane » et que « l'UMP est vraiment devenue la peste des musulmans ».
Les opposants et les déçus du sarkozisme n’auront pas attendu les appels de ces ex-membres du parti pour penser aux alternatives possibles. La gauche, et particulièrement son extrême, pourrait bien profiter du débat pour recueillir les voix de ceux qui ne s’estiment plus écoutés par le pouvoir.
Le vote musulman n’est pas communautaire
L'hétérogénéité de l'électorat musulman fait que « le vote musulman » en soi n'existe pas et est très loin d'être communautaire. Le Parti des musulmans de France (PMF), qui fonde son programme et ses actions sur les valeurs et les principes islamiques, ne bénéficiera sans doute pas de la controverse.
Selon Mohammed Moussaoui, président du CFCM, le vote des musulmans est « dispersé » et « n’exprime pas l’appartenance religieuse », ce qui explique le peu de soutien accordé au PMF depuis 1997, date de sa création par Mohamed Ennacer Latrèche. Ce parti ne compterait que 2 000 membres en son sein, un nombre ne lui permettant pas de se faire une place conséquente au sein la classe politique française.
Au vu des précédentes élections, les musulmans, très abstentionnistes, pèsent logiquement moins lourd sur le plan électoral malgré la présence de 5 à 6 millions de personnes, contrairement à la communauté juive qui, pourtant, ne sont que 700 000 dans tout l’Hexagone.
Les Scouts musulmans de France et Mosaïc comptent bien changer la donne en organisant, du 7 mai au 2 octobre 2011, un tour de France d’une Flamme citoyenne à destination des jeunes sur le thème « Je vote donc je suis ». Leur démarche est loin d’être partisane, selon les responsables, mais pourrait bien s’avérer utile dans les banlieues, où vit une importante proportion de jeunes musulmans.
Le vote des musulmans, s’il devait se structurer, pourrait bien demain s’avérer être une force importante sur laquelle compter en 2012.
Selon Mohammed Moussaoui, président du CFCM, le vote des musulmans est « dispersé » et « n’exprime pas l’appartenance religieuse », ce qui explique le peu de soutien accordé au PMF depuis 1997, date de sa création par Mohamed Ennacer Latrèche. Ce parti ne compterait que 2 000 membres en son sein, un nombre ne lui permettant pas de se faire une place conséquente au sein la classe politique française.
Au vu des précédentes élections, les musulmans, très abstentionnistes, pèsent logiquement moins lourd sur le plan électoral malgré la présence de 5 à 6 millions de personnes, contrairement à la communauté juive qui, pourtant, ne sont que 700 000 dans tout l’Hexagone.
Les Scouts musulmans de France et Mosaïc comptent bien changer la donne en organisant, du 7 mai au 2 octobre 2011, un tour de France d’une Flamme citoyenne à destination des jeunes sur le thème « Je vote donc je suis ». Leur démarche est loin d’être partisane, selon les responsables, mais pourrait bien s’avérer utile dans les banlieues, où vit une importante proportion de jeunes musulmans.
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