Christian Estrosi et Nadine Morano.
Exit l’esprit du 11 janvier, place à un nouveau cycle d’attaques contre les musulmans de la part des ténors de l’UMP. Cette fois, ce sont Christian Estrosi et Nadine Morano qui se sont illustrés dans le domaine dimanche 26 avril. Invitée sur BFM TV face à Apolline de Malherbe, l’eurodéputée s’est déclarée pour l’interdiction pure et simple des imams qui ne parlent pas français.
Pour elle, l'embrigadement de jeunes dans des groupes terroristes est expliqué par « les réseaux sociaux mais aussi par certains imams qui ne parlent pas français », a-t-elle jugé. « Faut-il les interdire ? », lui demande la journaliste. « Bien sûr », répond-elle. « Tant que nous n’avons pas mis en place un dispositif qui nous permet de contrôler les imams qui font leurs prêches en France, ce n’est pas le moment de se lancer dans la construction de nouvelles mosquées. »
Dans la même journée, Christian Estrosi, le député-maire de Nice, a été encore beaucoup plus loin en affirmant que la France devait faire face à « l’islamo-fascisme » en Irak, en Syrie mais aussi « ailleurs », et notamment en France, « à travers les cinquièmes colonnes et (leurs) réseaux infiltrés dans nos caves, dans nos garages, dans les lieux clandestins ». S’il y va un peu fort ? Il persiste et signe sur France 3 : « J'y vais fort, oui ! C'est une troisième guerre mondiale qui nous est déclarée, il faut en être conscient » et « dire la vérité ».
Celui qui est désigné tête de liste aux régionales pour la région PACA, traditionnellement ancrée très à droite, réagissait ainsi à l’attentat déjoué contre une église de Villejuif, dont l'actuel principal suspect est un jeune Algérien de 24 ans. Nadine Morano a validé le lendemain les propos de Christian Estrosi, qui font écho à ceux tenus en janvier par Aymeric Chauprade, l'ex-conseiller de Marine Le Pen.
Pour elle, l'embrigadement de jeunes dans des groupes terroristes est expliqué par « les réseaux sociaux mais aussi par certains imams qui ne parlent pas français », a-t-elle jugé. « Faut-il les interdire ? », lui demande la journaliste. « Bien sûr », répond-elle. « Tant que nous n’avons pas mis en place un dispositif qui nous permet de contrôler les imams qui font leurs prêches en France, ce n’est pas le moment de se lancer dans la construction de nouvelles mosquées. »
Dans la même journée, Christian Estrosi, le député-maire de Nice, a été encore beaucoup plus loin en affirmant que la France devait faire face à « l’islamo-fascisme » en Irak, en Syrie mais aussi « ailleurs », et notamment en France, « à travers les cinquièmes colonnes et (leurs) réseaux infiltrés dans nos caves, dans nos garages, dans les lieux clandestins ». S’il y va un peu fort ? Il persiste et signe sur France 3 : « J'y vais fort, oui ! C'est une troisième guerre mondiale qui nous est déclarée, il faut en être conscient » et « dire la vérité ».
Celui qui est désigné tête de liste aux régionales pour la région PACA, traditionnellement ancrée très à droite, réagissait ainsi à l’attentat déjoué contre une église de Villejuif, dont l'actuel principal suspect est un jeune Algérien de 24 ans. Nadine Morano a validé le lendemain les propos de Christian Estrosi, qui font écho à ceux tenus en janvier par Aymeric Chauprade, l'ex-conseiller de Marine Le Pen.
Les réactions pleuvent
Les réactions sont nombreuses et vives face à ces propos. Du FN au PCF, et même dans son propre camp, les responsables politiques réagissent. Le président du Sénat Gérard Larcher, s'est dit « choqué » par le mot « fasciste » précisant que « la théorie de la cinquième colonne » n'était « pas (sa) théorie ».
Dans un communiqué, le PCF dénonce des mots d’une « extrême gravité » et accuse le maire de Nice d’être « engagé dans une course-poursuite sinistre avec la famille Le Pen ». « L'urgence est à sortir des logiques de guerre, de domination, d'inégalité qui ne font que précipiter l'enchaînement des drames. Nous appelons les hommes et les femmes de notre pays à ne pas tomber dans le panneau d'un candidat qui cherche à faire parler de lui », ajoute le PCF, qui a été l'un des premiers à réagir dimanche.
Au PS, pour le patron des députés Bruno Le Roux, « les élucubrations extrémistes font le jeu des terroristes. C'est grave », déclare-t-il sur Twitter. « Il est clair que j'aurai deux adversaires d'extrême-droite », lâche Christophe Castaner, candidat de la région PACA pour le PS, sur le réseau social.
Rama Yade, candidate aux régionales dans les Hauts-de-Seine, a déclaré de son côté sur France 3 que « la violence des mots traduit une forme d'impuissance ». « Là où je suis vraiment en désaccord, c’est cette opposition entre la civilisation judéo-chrétienne et le reste du monde : les premières victimes de Daesh sont des musulmans », a précisé l'ex-ministre sous Nicolas Sarkozy.
Du côté des musulmans aussi les réactions ne se sont pas faites attendre. Par voix de communiqué, Mohammed Moussaoui, président de l’Union des mosquées de France (UMF) a déclaré que « l’évocation d’une menace pesant sur "la civilisation judéo-chrétienne" et l’association choquante de l’islam au fascisme stigmatisent fortement nos concitoyens de confession musulmane ». L’UMF est « consciente du danger et de la menace que représente l’extrémisme, appelle les hommes et les femmes politiques de notre pays à prendre de la hauteur et à éviter l’amalgame et la stigmatisation ».
Lire aussi :
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