Le conseil régional d’Ile-de-France ne souhaite plus subventionner les crèches confessionnelles. Parce qu’elle en subventionnait auparavant ? Manifestement oui.
Lors de la séance plénière du conseil régional, un amendement a été voté, jeudi 7 avril, visant à exclure des aides régionales les structures confessionnelles d’accueil collectif des jeunes enfants.
« Chaque famille doit être libre de choisir le mode d’accueil collectif de ses enfants et rien ne doit s’opposer à ce que des crèches confessionnelles puissent exister. Mais en aucun cas le contribuable ne doit être mobilisé pour financer de telles structures », ont souligné les élus du Parti Radical de Gauche (PRG) et du Mouvement Unitaire Progressiste (MUP), à l’origine de la proposition.
Lors de la séance plénière du conseil régional, un amendement a été voté, jeudi 7 avril, visant à exclure des aides régionales les structures confessionnelles d’accueil collectif des jeunes enfants.
« Chaque famille doit être libre de choisir le mode d’accueil collectif de ses enfants et rien ne doit s’opposer à ce que des crèches confessionnelles puissent exister. Mais en aucun cas le contribuable ne doit être mobilisé pour financer de telles structures », ont souligné les élus du Parti Radical de Gauche (PRG) et du Mouvement Unitaire Progressiste (MUP), à l’origine de la proposition.
La laïcité revisitée par l’UMP
Outre le PRG-MUP, les élus du Front de gauche, d’Europe Ecologie-Les Verts et du Nouveau Centre ont voté pour. Les élus UMP ont manifesté leur opposition contre l'amendement alors même qu’une convention du parti majoritaire portant sur la laïcité – et surtout l’islam – s’était tenue le 5 avril dernier.
Pour rappel, tous les responsables de l’UMP avaient signifié leur opposition au financement public de mosquées et de structures à caractère religieux au nom de la sacro-sainte « laïcité » et ont mis en avant les « problèmes » tels que celui rencontré dans la crèche privée « Baby Loup » dans laquelle une salariée, revenue voilée d’un congé parental, a été licenciée. En revanche, donner de l’argent public à des crèches privées qui se déclarent ostensiblement non laïques ne les gêne absolument pas.
Pour rappel, tous les responsables de l’UMP avaient signifié leur opposition au financement public de mosquées et de structures à caractère religieux au nom de la sacro-sainte « laïcité » et ont mis en avant les « problèmes » tels que celui rencontré dans la crèche privée « Baby Loup » dans laquelle une salariée, revenue voilée d’un congé parental, a été licenciée. En revanche, donner de l’argent public à des crèches privées qui se déclarent ostensiblement non laïques ne les gêne absolument pas.
Le PS ferme les yeux aux Loubavitch
Enfin, dans les rangs des hypocrites, on retrouve en tête les socialistes qui ont préféré s’abstenir de voter. La raison en est devenue évidente. La Mairie de Paris, dirigée par le maire PS Bertrand Delanoë, accorde en effet chaque année depuis une dizaine d'années deux millions d’euros à 14 crèches ou halte-garderies juives, qui accueillent près d’un millier d’enfants. Au titre de l’année 2010, le même montant a été versé à celles-ci, sous la bénédiction de l’UMP et particulièrement du maire du 16e arrondissement Claude Goasguen, président du groupe parlementaire d'amitié France-Israël.
Auparavant, seuls les radicaux de gauche et les communistes sont montés au créneau pour dénoncer l’attribution de deniers publics à des structures confessionnelles. Pourtant, ces crèches juives sont gérées par le mouvement orthodoxe juif loubavitch.
Ces structures, concentrées dans le 19e arrondissement, n’accueilleraient pas les enfants dont les parents sont non-juifs ou encore ferment le vendredi après-midi, ce qui est contraire aux règles stipulées dans les conventions signées entre ces crèches et la Mairie de Paris. La forte participation de la communauté juive parisienne dans la vie politique locale et les enjeux électoralistes qui en découlent expliquent en partie la position laxiste de M. Delanoë.
« Ces établissements ne respectent pas, dans la plupart des cas, les principes laïcs et républicains. On y trouve des signes religieux ostentatoires. Il y a une discrimination directe ou indirecte dans l’accueil des enfants en fonction de leur confession ; l’ouverture continue du lundi au vendredi soir n’est pas respectée », a déclaré Eddie Aït, président du groupe PRG à la région.
Auparavant, seuls les radicaux de gauche et les communistes sont montés au créneau pour dénoncer l’attribution de deniers publics à des structures confessionnelles. Pourtant, ces crèches juives sont gérées par le mouvement orthodoxe juif loubavitch.
Ces structures, concentrées dans le 19e arrondissement, n’accueilleraient pas les enfants dont les parents sont non-juifs ou encore ferment le vendredi après-midi, ce qui est contraire aux règles stipulées dans les conventions signées entre ces crèches et la Mairie de Paris. La forte participation de la communauté juive parisienne dans la vie politique locale et les enjeux électoralistes qui en découlent expliquent en partie la position laxiste de M. Delanoë.
« Ces établissements ne respectent pas, dans la plupart des cas, les principes laïcs et républicains. On y trouve des signes religieux ostentatoires. Il y a une discrimination directe ou indirecte dans l’accueil des enfants en fonction de leur confession ; l’ouverture continue du lundi au vendredi soir n’est pas respectée », a déclaré Eddie Aït, président du groupe PRG à la région.
Les principes laïcs ne valent-ils que pour les musulmans ?
Du côté du Beth loubavitch de France, interrogé par Le Parisien, on dénonce le « mauvais procès » qui leur est intenté, « essentiellement pour des questions idéologiques ». « Il n’y a pas d’enseignement religieux dans ces établissements. Ce sont des crèches, pas des écoles. La seule spécificité de nos établissements, c’est l’alimentation (casher, ndlr), mais il n’y a aucune opposition de principe à l’accueil d’enfants non juifs », rétorque Haïm Nisembaum, la porte-parole du mouvement.
L'information est passée inaperçue mais elle met en lumière des pratiques locales opaques qui contredisent les discours publics des responsables politiques. Finalement, le financement des cultes n’est pas un souci pour la majorité parisienne, de l’UMP ou du PS sauf dès lors qu'il touche de près ou de loin le culte musulman. La décision du Conseil régional, à laquelle M. Delanoë est sensé désormais s’y conformer, change la donne. Reste à savoir si elle sera suffisante pour que la Mairie de Paris modifie ses habitudes.
L'information est passée inaperçue mais elle met en lumière des pratiques locales opaques qui contredisent les discours publics des responsables politiques. Finalement, le financement des cultes n’est pas un souci pour la majorité parisienne, de l’UMP ou du PS sauf dès lors qu'il touche de près ou de loin le culte musulman. La décision du Conseil régional, à laquelle M. Delanoë est sensé désormais s’y conformer, change la donne. Reste à savoir si elle sera suffisante pour que la Mairie de Paris modifie ses habitudes.