Deux partis étiquetés musulmans faisaient campagne pour les élections départementales des 22 et 29 mars prochains. Si le discret Parti égalité et justice (PEJ) présentera bien des candidats dans l’Est de la France, l’Union des démocrates musulmans de France (UDMF), dont l’annonce des candidatures avait bénéficié d’une large couverture médiatique, ne présentera finalement pas de binômes.
Après des premiers retraits le mois dernier, les derniers candidats de l’UDMF en lice, Bruno Perez et Houria Medjbar, qui faisaient campagne dans le canton de Marseille 1, ont annoncé le 12 mars dans un courrier à la préfecture qu’ils « suspendaient » leur candidature, et qu’ils ne mettraient pas de bulletins de vote à disposition des électeurs lors du scrutin départemental.
Aucun problème de financement n’a été évoqué cette fois, raison qui a été donnée une première fois par l’UDMF lorsqu’elle a renoncé à présenter des candidats dans divers cantons pour se concentrer sur sa candidature à Marseille. Pour justifier son désistement, l’ex-candidat Bruno Perez a évoqué au Monde des « pressions », sans pour autant révéler lesquelles, tout en reconnaissant ne « pas en avoir été directement victime ».
Dans les colonnes du Figaro, Bruno Perez, converti à l’islam depuis sept ans, a avancé des raisons plus explicites. Il a estimé que « les conditions sereines au bon exercice de la démocratie ne sont pas réunies, non pas sur la forme mais sur le fond ». En cause, un « contexte de ressentiment envers les citoyens français de confession musulmane », et des « manipulations politiciennes à visées démagogiques et électorales », qui ont perturbé la campagne de l’UDMF.
Après des premiers retraits le mois dernier, les derniers candidats de l’UDMF en lice, Bruno Perez et Houria Medjbar, qui faisaient campagne dans le canton de Marseille 1, ont annoncé le 12 mars dans un courrier à la préfecture qu’ils « suspendaient » leur candidature, et qu’ils ne mettraient pas de bulletins de vote à disposition des électeurs lors du scrutin départemental.
Aucun problème de financement n’a été évoqué cette fois, raison qui a été donnée une première fois par l’UDMF lorsqu’elle a renoncé à présenter des candidats dans divers cantons pour se concentrer sur sa candidature à Marseille. Pour justifier son désistement, l’ex-candidat Bruno Perez a évoqué au Monde des « pressions », sans pour autant révéler lesquelles, tout en reconnaissant ne « pas en avoir été directement victime ».
Dans les colonnes du Figaro, Bruno Perez, converti à l’islam depuis sept ans, a avancé des raisons plus explicites. Il a estimé que « les conditions sereines au bon exercice de la démocratie ne sont pas réunies, non pas sur la forme mais sur le fond ». En cause, un « contexte de ressentiment envers les citoyens français de confession musulmane », et des « manipulations politiciennes à visées démagogiques et électorales », qui ont perturbé la campagne de l’UDMF.
Les explications de l'UDMF
Contacté par Saphirnews, Nabil Azergui, le fondateur du parti, explique les retraits en évoquant, d’une part, les « pressions » qui se manifestent par « des appels, des courriers, des messages sur notre page Facebook » avec « des menaces sur nos candidats ». Plus spécifiquement à Marseille, une campagne a été orchestrée sur le terrain par des rivaux pour présenter l’UDMF comme un mouvement « qui allait encore favoriser l’émergence de l’islamophobie, la radicalisation des musulmans et faire le jeu du Front national », nous dit-il. Ces dernières semaines, il y a « un déchaînement des partis politiques » contre l'UDMF, « caricaturée » comme « une menace pour la démocratie et la laïcité ».
« On ne peut que déplorer que des candidats se désistent » mais, pour la plupart, il s’agit de « leur première expérience politique » et les pressions et les hostilités sont « trop lourdes à porter ». « On les a flingués comme des islamistes et, forcément, cela passe moins dans leur vie professionnelle », explique-t-il, ajoutant également des répercussions négatives « dans leur vie privé » avec « une parano » qui s’installe dans l’entourage de candidats. Une situation certes « prévisible mais entre le communiquer et le vivre, il y a une grande différence ».
Les ex-candidats n’ont pas pour autant quitté le parti. « Cette expérience va nous permettre de nous restructurer, de mieux communiquer, (…) pour mieux expliquer notre positionnement (qui) va dans le sens du vivre ensemble et de la laïcité. »
L’UDMF, qui existe depuis 2008, revendique aujourd’hui « 2 000 adhérents ». « Si on s’était appelé Union des démocrates de France, personne n’aurait écouté nos propositions, on n’aurait intéressé personne », déclare Nabil Azergui, revendiquant le « M » de son mouvement, « affiché parce que tous les débats ont été islamisés et que l’islam est devenu un thème de campagne ». Il le répète : son parti n’est « pas un parti musulman » et « ne s’adresse pas qu’aux musulmans ».
« On ne peut que déplorer que des candidats se désistent » mais, pour la plupart, il s’agit de « leur première expérience politique » et les pressions et les hostilités sont « trop lourdes à porter ». « On les a flingués comme des islamistes et, forcément, cela passe moins dans leur vie professionnelle », explique-t-il, ajoutant également des répercussions négatives « dans leur vie privé » avec « une parano » qui s’installe dans l’entourage de candidats. Une situation certes « prévisible mais entre le communiquer et le vivre, il y a une grande différence ».
Les ex-candidats n’ont pas pour autant quitté le parti. « Cette expérience va nous permettre de nous restructurer, de mieux communiquer, (…) pour mieux expliquer notre positionnement (qui) va dans le sens du vivre ensemble et de la laïcité. »
L’UDMF, qui existe depuis 2008, revendique aujourd’hui « 2 000 adhérents ». « Si on s’était appelé Union des démocrates de France, personne n’aurait écouté nos propositions, on n’aurait intéressé personne », déclare Nabil Azergui, revendiquant le « M » de son mouvement, « affiché parce que tous les débats ont été islamisés et que l’islam est devenu un thème de campagne ». Il le répète : son parti n’est « pas un parti musulman » et « ne s’adresse pas qu’aux musulmans ».
A l'Est de la France, un autre mouvement en éclosion
L'UDMF pense déjà aux élections régionales qui se tiendront en décembre 2015. Avant, les départementales feront office de test pour le Parti égalité justice. Moins exposé médiatiquement, le micro-parti présente pourtant 10 binômes dans 10 cantons de l’Est de la France, notamment à Strasbourg, Colmar, Belfort, Besançon et Montbéliard.
Les membres du PEJ, issus pour la plupart de la communauté turque, entend s’adresser à tous les Français issus de la diversité. Le parti a été créé en janvier dernier « pour défendre les banlieues, les plus démunis (et) les valeurs des musulmans », nous explique son fondateur Fatih Karakaya, lui-même candidat à Schiltigheim (Bas-Rhin). Le PEJ prône notamment l’abrogation de la loi de 2004 interdisant le voile à l’école - voile non porté par les candidates -, l’intégration de menus halal à l’école ou l’instauration d’un jour férié pour les grandes religions.
Comme l'UDMF, le PEJ essuient bien des critiques liées à son identité politique. Cependant, ses candidats sont plutôt bien accueillis sur le terrain, assure Fatih Karakaya, assurant qu’il y a un véritable « enthousiasme » autour de son parti. Si une pétition a été lancée il y a trois semaines pour réclamer la dissolution du PEJ, au motif qu’il présenterait des « revendications contraires à la laïcité », l'initiative « ne peut que contribuer à renforcer notre volonté à poursuivre notre combat », a indiqué le parti dans un communiqué, avant de préciser que, « contrairement aux rumeurs, notre parti se veut ouvert, pluriel, inclusif et non communautariste ». La pétition a été signée moins de 600 fois en trois semaines. Le PEJ devrait pouvoir présenter ses candidats sans être inquiété.
Nabil Azergui déclare se retrouver dans des propositions du PEJ et « il mérite qu’on s’y intéresse ». « On voit bien que c’est le mot musulman qui pose problème car on a plus parlé de l’UDMF que du PEJ », souligne-t-il. L'offre politique est variée selon les secteurs : aux citoyens de faire leur choix, librement. Les premiers résultats des départementales le 22 mars diront la force d'adhésion des électeurs aux partis et autres listes autonomes qui ont éclos lors des départementales.
Les membres du PEJ, issus pour la plupart de la communauté turque, entend s’adresser à tous les Français issus de la diversité. Le parti a été créé en janvier dernier « pour défendre les banlieues, les plus démunis (et) les valeurs des musulmans », nous explique son fondateur Fatih Karakaya, lui-même candidat à Schiltigheim (Bas-Rhin). Le PEJ prône notamment l’abrogation de la loi de 2004 interdisant le voile à l’école - voile non porté par les candidates -, l’intégration de menus halal à l’école ou l’instauration d’un jour férié pour les grandes religions.
Comme l'UDMF, le PEJ essuient bien des critiques liées à son identité politique. Cependant, ses candidats sont plutôt bien accueillis sur le terrain, assure Fatih Karakaya, assurant qu’il y a un véritable « enthousiasme » autour de son parti. Si une pétition a été lancée il y a trois semaines pour réclamer la dissolution du PEJ, au motif qu’il présenterait des « revendications contraires à la laïcité », l'initiative « ne peut que contribuer à renforcer notre volonté à poursuivre notre combat », a indiqué le parti dans un communiqué, avant de préciser que, « contrairement aux rumeurs, notre parti se veut ouvert, pluriel, inclusif et non communautariste ». La pétition a été signée moins de 600 fois en trois semaines. Le PEJ devrait pouvoir présenter ses candidats sans être inquiété.
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