Le nombre d’expulsions de Roms a été multiplié par deux en 2013. 21 537 personnes expulsées, en majorité des Roms étrangers, ont en effet été contraints de quitter leurs lieux de vie l'an dernier contre et 8 455 en 2011 et 9 404 en 2012, selon un rapport de la Ligue des droits de l'homme (LDH) et l'European Roma Rights Center (ERRC) paru mardi 14 janvier.
Les 21 537 personnes expulsées représente plus de la totalité de la population habitant en bidonvilles ou en squats en France, évaluée à 16 949. « Autrement dit, l’ensemble de la population rom vivant en bidonvilles et squats en France aurait été évacuée de force au moins une fois durant l’année 2013 », font savoir les deux organisations.
Sur les 400 camps recensés en France, 165 évacuations ont été procédées par les forces de l’ordre pour 19 380 personnes tandis que 22 évacuations ont été la conséquence d’un incendie, affectant 2 157 personnes. La plupart des évacuations forcées (57 %) ont été observées en Ile-de-France, le triste record étant détenu par le département de Seine-Saint-Denis. Les régions du Nord-Pas-de-Calais, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Aquitaine se partagent 39 % des évacuations.
« Les évacuations forcées ont continué pratiquement, partout sans solution alternative crédible de relogement ni d’accompagnement social », souligne le rapport, en dépit de la circulaire interministérielle d'août 2012 « relative à l’anticipation et à l’accompagnement des opérations d’évacuation des campements illicites » mais très mal appliquée.
« Avant son élection, l’actuel Président avait dénoncé la politique d’évacuations forcées menée sous Nicolas Sarkozy. Il est extrêmement regrettable de voir que la situation a empiré », déplorent la LDH et l’ERRC, pour qui « ces évacuations forcées sont l’expression d’une politique de rejet stigmatisant les Roms comme boucs émissaires ».
« Cette politique de rejet est inefficace, coûteuse et inutile puisque rien n’a changé à la suite de ces évacuations », comme l’affirme Pierre Tartakowsky, président de la LDH. « Cette augmentation des expulsions en cours ouvre la voie à l’expression des extrémismes et du racisme anti-Roms », ajoute-t-il avant de réclamer avec l’ERRC « l’arrêt immédiat de cette politique ».
« Les évacuations forcées ne peuvent se perpétuer au mépris des traités internationaux et européens », indique Dezideriu Gergely, directeur du ERRC. « Nous demandons par ailleurs qu’une véritable politique d’insertion pour ces personnes en grande précarité soit mise en place. Cette politique devra clairement dépasser celle qui “anticipe et accompagne” leurs expulsions ou leurs évacuations forcées. »
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Sur les 400 camps recensés en France, 165 évacuations ont été procédées par les forces de l’ordre pour 19 380 personnes tandis que 22 évacuations ont été la conséquence d’un incendie, affectant 2 157 personnes. La plupart des évacuations forcées (57 %) ont été observées en Ile-de-France, le triste record étant détenu par le département de Seine-Saint-Denis. Les régions du Nord-Pas-de-Calais, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Aquitaine se partagent 39 % des évacuations.
« Les évacuations forcées ont continué pratiquement, partout sans solution alternative crédible de relogement ni d’accompagnement social », souligne le rapport, en dépit de la circulaire interministérielle d'août 2012 « relative à l’anticipation et à l’accompagnement des opérations d’évacuation des campements illicites » mais très mal appliquée.
« Avant son élection, l’actuel Président avait dénoncé la politique d’évacuations forcées menée sous Nicolas Sarkozy. Il est extrêmement regrettable de voir que la situation a empiré », déplorent la LDH et l’ERRC, pour qui « ces évacuations forcées sont l’expression d’une politique de rejet stigmatisant les Roms comme boucs émissaires ».
« Cette politique de rejet est inefficace, coûteuse et inutile puisque rien n’a changé à la suite de ces évacuations », comme l’affirme Pierre Tartakowsky, président de la LDH. « Cette augmentation des expulsions en cours ouvre la voie à l’expression des extrémismes et du racisme anti-Roms », ajoute-t-il avant de réclamer avec l’ERRC « l’arrêt immédiat de cette politique ».
« Les évacuations forcées ne peuvent se perpétuer au mépris des traités internationaux et européens », indique Dezideriu Gergely, directeur du ERRC. « Nous demandons par ailleurs qu’une véritable politique d’insertion pour ces personnes en grande précarité soit mise en place. Cette politique devra clairement dépasser celle qui “anticipe et accompagne” leurs expulsions ou leurs évacuations forcées. »
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